Articles sur la santé

Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2511
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Message par Arnaud BASSEZ » lun. déc. 12, 2011 7:09 pm

La perspective d’une nouvelle pandémie grippale aussi meurtrière que les épidémies du siècle dernier (telle la « grippe espagnole ») continue à inquiéter fortement scientifiques, autorités sanitaires et opinion publique. Si le virus A(H1N1) apparu au printemps 2009 n’a heureusement pas été à l’origine du désastre redouté, beaucoup de chercheurs nourrissent toujours de fortes appréhensions vis-à-vis du virus A(H5N1) responsable de la grippe aviaire. Cette crainte des scientifiques s’explique notamment par la haute virulence de ce virus grippal chez l’homme, avec un taux de mortalité atteignant 58 % parmi les 600 personnes qui en ont été infectées depuis 2003.

Or, si pour l’heure la transmission du virus d’homme à homme a été restreinte à quelques très rares cas, les chercheurs redoutent que l’émergence de mutations spécifiques permette au virus de le faire plus facilement.
« Comparé à lui, l’anthrax ne fait pas peur du tout »

Cette piste de réflexion était notamment au cœur des travaux de l’équipe de Ron Fouchier, chercheur néerlandais très réputé pour son expertise en matière de virus grippaux. Leurs travaux ont tout naturellement porté sur le furet, le modèle le plus fiable pour étudier le comportement des virus grippaux chez l’homme. Le virus auquel ces animaux ont été exposés présentait cinq mutations génétiques par rapport à la souche de virus A(H5N1) la plus fréquente.

Chacune de ces modifications génétiques a déjà été retrouvée dans la nature, mais elles n'ont jamais été présentes conjointement dans un seul virus. Très vite, il est apparu que ce virus créé en laboratoire se transmettait très facilement entre les animaux, sans rien perdre de sa virulence. La dangerosité du virus ainsi obtenu est donc extrêmement élevée. Membre du National Science Advisory Board for Biosecurity (NSABB) des Etats-Unis, Paul Jeim n’hésite pas même à le comparer au charbon. « Je ne connais aucun organisme qui fasse aussi peur que celui-là. Comparé à lui, l’anthrax ne fait pas peur du tout ».
Des travaux très utiles face à la menace du virus H5N1

On le voit, cette prouesse scientifique présentée en septembre lors d’un congrès de spécialistes des virus grippaux réunis à Malte fait l’objet de très nombreux commentaires. Certains vont jusqu’à considérer que de tels travaux n’auraient jamais dû être menés. Une analyse bien trop extrême pour de nombreux observateurs, dont Jean-Claude Manuguerra, directeur de la Cellule d’intervention biologique d’urgence de l’Institut Pasteur qui rappelle dans le Figaro. « Ron Fouchier (…) a émis une hypothèse et l’a validée.

C’est une démarche purement scientifique, qui permet d’apporter des informations intéressantes sur les mutations génétiques qui donnent sa transmibilité au virus ». Ron Fouchier, qui a tenu à rappeler qu’il avait obtenu pour mener cette expérience le feu vert des autorités néerlandaises, a lui-même souligné comment grâce à ses travaux : « Nous savons aujourd’hui quelles mutations surveiller, ce qui, en cas d’épidémie permettra de la stopper avant qu’il ne soit trop tard. Mieux encore, cette découverte va permettre de développer à temps des vaccins et des médicaments ».
Les Américains opposés à la publication des résultats

Si la question de la pertinence d’une telle étude semble donc tranchée, la controverse est bien plus nourrie en ce qui concerne la publication des résultats des manipulations de Ron Fouchier. L’équipe néerlandaise a déjà transmis ses données à la revue Science. Cependant, avant de rendre public le détail des travaux, le comité éditorial du prestigieux magazine a sollicité l’avis du NSABB. Or, ce dernier vient de s’opposer très clairement à la publication. « Les bénéfices de cette publication ne surpassent pas le danger que représente le fait de révéler comment reproduire ce virus » observe dans le New Scientist Thomas Ingelsby, membre du NSABB et du centre de biosécurité de l’université de Pittsburgh en Pennsylvanie. De son côté, Michaël Osterholm, directeur du Center for Infectious Disease and Policy (Minnesota) se montre favorable à une présentation partielle des résultats mais prévient : « Nous ne voulons pas donner à des personnes mal intentionnées un mode d’emploi pour transformer quelque chose de mauvais en autre chose de très mauvais ». Pour l’heure, la réponse définitive de Science, après l’émission de cet avis du NSABB non contraignant, n’est pas encore connue.

De la publication des travaux à la conservation du virus

L’affaire n’est cependant pas sans précédent. En octobre 2005, les travaux de chercheurs américains parvenus à séquencer le virus de la grippe espagnole grâce au prélèvement d’un poumon d’une femme décédée en 1918 en Alaska et enterrée dans le permafrost, avaient soulevé une polémique similaire. Mais à l’époque, le NSABB avait considéré que les risques d’une mise à disposition de ces données étaient inférieurs aux avantages attendus (faut-il y voir ici une préférence accordée à des chercheurs américains ?). En tout état de cause, ces questions relatives à la publication des travaux de Ron Fouchier en appellent d’autres relatives à la nécessité ou non de détruire le virus obtenu par l’équipe néerlandaise.

Pour Jean-Claude Manuguerra, celle-ci semble s’imposer.

source JIM
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2511
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Message par Arnaud BASSEZ » lun. déc. 12, 2011 7:11 pm

arnaud BASSEZ a écrit :La perspective d’une nouvelle pandémie grippale aussi meurtrière que les épidémies du siècle dernier (telle la « grippe espagnole ») continue à inquiéter fortement scientifiques, autorités sanitaires et opinion publique. Si le virus A(H1N1) apparu au printemps 2009 n’a heureusement pas été à l’origine du désastre redouté, beaucoup de chercheurs nourrissent toujours de fortes appréhensions vis-à-vis du virus A(H5N1) responsable de la grippe aviaire. Cette crainte des scientifiques s’explique notamment par la haute virulence de ce virus grippal chez l’homme, avec un taux de mortalité atteignant 58 % parmi les 600 personnes qui en ont été infectées depuis 2003.

Or, si pour l’heure la transmission du virus d’homme à homme a été restreinte à quelques très rares cas, les chercheurs redoutent que l’émergence de mutations spécifiques permette au virus de le faire plus facilement.
« Comparé à lui, l’anthrax ne fait pas peur du tout »

Cette piste de réflexion était notamment au cœur des travaux de l’équipe de Ron Fouchier, chercheur néerlandais très réputé pour son expertise en matière de virus grippaux. Leurs travaux ont tout naturellement porté sur le furet, le modèle le plus fiable pour étudier le comportement des virus grippaux chez l’homme. Le virus auquel ces animaux ont été exposés présentait cinq mutations génétiques par rapport à la souche de virus A(H5N1) la plus fréquente.

Chacune de ces modifications génétiques a déjà été retrouvée dans la nature, mais elles n'ont jamais été présentes conjointement dans un seul virus. Très vite, il est apparu que ce virus créé en laboratoire se transmettait très facilement entre les animaux, sans rien perdre de sa virulence. La dangerosité du virus ainsi obtenu est donc extrêmement élevée. Membre du National Science Advisory Board for Biosecurity (NSABB) des Etats-Unis, Paul Jeim n’hésite pas même à le comparer au charbon. « Je ne connais aucun organisme qui fasse aussi peur que celui-là. Comparé à lui, l’anthrax ne fait pas peur du tout ».
Des travaux très utiles face à la menace du virus H5N1

On le voit, cette prouesse scientifique présentée en septembre lors d’un congrès de spécialistes des virus grippaux réunis à Malte fait l’objet de très nombreux commentaires. Certains vont jusqu’à considérer que de tels travaux n’auraient jamais dû être menés. Une analyse bien trop extrême pour de nombreux observateurs, dont Jean-Claude Manuguerra, directeur de la Cellule d’intervention biologique d’urgence de l’Institut Pasteur qui rappelle dans le Figaro. « Ron Fouchier (…) a émis une hypothèse et l’a validée.

C’est une démarche purement scientifique, qui permet d’apporter des informations intéressantes sur les mutations génétiques qui donnent sa transmibilité au virus ». Ron Fouchier, qui a tenu à rappeler qu’il avait obtenu pour mener cette expérience le feu vert des autorités néerlandaises, a lui-même souligné comment grâce à ses travaux : « Nous savons aujourd’hui quelles mutations surveiller, ce qui, en cas d’épidémie permettra de la stopper avant qu’il ne soit trop tard. Mieux encore, cette découverte va permettre de développer à temps des vaccins et des médicaments ».
Les Américains opposés à la publication des résultats

Si la question de la pertinence d’une telle étude semble donc tranchée, la controverse est bien plus nourrie en ce qui concerne la publication des résultats des manipulations de Ron Fouchier. L’équipe néerlandaise a déjà transmis ses données à la revue Science. Cependant, avant de rendre public le détail des travaux, le comité éditorial du prestigieux magazine a sollicité l’avis du NSABB. Or, ce dernier vient de s’opposer très clairement à la publication. « Les bénéfices de cette publication ne surpassent pas le danger que représente le fait de révéler comment reproduire ce virus » observe dans le New Scientist Thomas Ingelsby, membre du NSABB et du centre de biosécurité de l’université de Pittsburgh en Pennsylvanie. De son côté, Michaël Osterholm, directeur du Center for Infectious Disease and Policy (Minnesota) se montre favorable à une présentation partielle des résultats mais prévient : « Nous ne voulons pas donner à des personnes mal intentionnées un mode d’emploi pour transformer quelque chose de mauvais en autre chose de très mauvais ». Pour l’heure, la réponse définitive de Science, après l’émission de cet avis du NSABB non contraignant, n’est pas encore connue.

De la publication des travaux à la conservation du virus

L’affaire n’est cependant pas sans précédent. En octobre 2005, les travaux de chercheurs américains parvenus à séquencer le virus de la grippe espagnole grâce au prélèvement d’un poumon d’une femme décédée en 1918 en Alaska et enterrée dans le permafrost, avaient soulevé une polémique similaire. Mais à l’époque, le NSABB avait considéré que les risques d’une mise à disposition de ces données étaient inférieurs aux avantages attendus (faut-il y voir ici une préférence accordée à des chercheurs américains ?). En tout état de cause, ces questions relatives à la publication des travaux de Ron Fouchier en appellent d’autres relatives à la nécessité ou non de détruire le virus obtenu par l’équipe néerlandaise.

Pour Jean-Claude Manuguerra, celle-ci semble s’imposer.

§§§

Les préparatifs de la réunion n’auguraient guère une issue positive. Après une rencontre annulée le lundi 5 décembre, les syndicats de praticiens hospitaliers (médecins et pharmaciens) étaient censés rencontrer une nouvelle fois les représentants du ministère de la santé ce vendredi 9 décembre pour régler l’épineuse question de l’accumulation de millions de jours de RTT par les praticiens hospitaliers depuis 2000. Or, la tenue de la réunion est longtemps demeurée incertaine. « J’ai appris à 2 h du matin par un SMS que la réunion avait lieu à 16 h 30, c’est irrespectueux » a ainsi regretté le Dr Rachel Bocher, présidente de l’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH).

Des hôpitaux contraints de régler le problème

Pourtant, à l’heure dite, certaines des propositions avancées par le ministère de la Santé ont su apaiser en partie les tensions. Pour la première fois en effet, le gouvernement s’est engagé à imposer aux hôpitaux l’obligation de provisionner dans leurs comptes les sommes correspondant à la valeur des CET (comptes épargne temps) de leurs praticiens. Aujourd’hui, les établissements ont déjà prévus d’allouer à la prise en charge des RTT non pris 250 millions d’euros. Restent néanmoins, 350 millions d’euros de RTT pour lesquels rien n’a été prévu. Le projet du gouvernement est de contraindre les hôpitaux à provisionner cette somme dans les cinq ans à venir. Les syndicats estiment cependant que ce délai de cinq ans est trop long et proposent de le ramener à trois.

Des solutions pour éviter un nouveau fiasco

Autre sujet sur lequel les négociations ont avancé sans pour autant avoir encore pu aboutir sur un accord : le projet de décret entérinant les trois solutions pour solder les RTT a été présenté aux syndicats. Il offre donc pour chaque praticien la possibilité de choisir entre prendre ces RTT comme jours de congés, se les faire rembourser ou les transformer en jours de retraite anticipée. Si la confirmation de ces trois voies satisfait les syndicats, le souhait du gouvernement d’empêcher les praticiens d’ajouter, dans l’avenir, plus de 20 jours par an à leur CET et que le stock total ne dépasse pas 30 jours (alors qu’aujourd’hui certains PH cumulent plus de six mois de RTT) irrite fortement les organisations.

Des RTT pas chers payés

Ces différents points expliquent une humeur mitigée des syndicats à la sortie de la réunion. « La rencontre n’a pas été conclusive, mais nous avons bien progressé » a ainsi remarqué François Aubart, président de la Coordination médicale hospitalière. Rachel Bocher s’est pour sa part montrée moins enthousiaste, évoquant, citée par les Echos, une « réunion décevante » en raison de la persistance d’imprécisions. Dans un communiqué commun avec la Confédération des praticiens hospitaliers (CPH), son syndicat l’INPH regrette ainsi notamment qu’aucune « précision n’ait été apportée sur l’enveloppe prévue pour pallier aux insuffisances de provision des établissements et la monétisation proposée reste beaucoup trop limitée ». Le prix de 300 euros par journée de RTT doit en effet être valorisé de l’avis de tous les syndicats, mais il s’agit d’un sujet particulièrement délicat pour le gouvernement.


source JIM
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2511
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Message par Arnaud BASSEZ » jeu. déc. 15, 2011 6:33 pm

Il n’avait pas son chéquier sur lui pour régler les 46 euros de sa consultation, son chirurgien refuse de l’opérer.

C’est ce qui est arrivé à un habitant de Pouldergat, dans le Finistère. L’histoire est rapportée par Le Télégramme. Lors de la consultation avec son chirurgien de la clinique quimpéroise Saint-Michel, ce patient n'a pas son chéquier pour régler la consultation de 46 euros. Il en informe la secrétaire qui se veut rassurante : il paiera plus tard. Entre-temps, il voit également un anesthésiste. Là encore, il ne règle pas les 28 euros dus, mais ce-dernier lui explique qu'il n'aura qu'à passer payer quand il sera sorti de sa chambre le jour de l'opération.

Le jour J arrive, le patient prend place dans sa chambre, sa jambe est rasée, on lui administré un calmant mais surprise, le docteur lui annonce qu’il ne va pas l’opérer parce qu’il n’a pas encore réglé les 46 euros de la consultation. “Moi, quand j'achète une baguette, je paye !”, lui lance-t-il. Le patient tente d’expliquer qu’il comptait le faire à l’issue de son opération, trop tard, le chirurgien a déjà fait demi-tour.

Le chirurgien s’est expliqué auprès du quotidien régional : “le patient doit avoir confiance en son chirurgien mais l'inverse est vrai. Aujourd'hui, nous sommes de plus en plus sur la sellette, soumis à des risques de procédure. Notre relation était mal partie, j'ai pris la décision de ne pas l'opérer. Encore une fois, la somme d'argent m'importe peu”.

Le patient a quant à lui décidé de se faire opérer à l’hôpital public et lâche : “je ne comprends vraiment pas le fonctionnement du privé...”

§§§

C’est suffisamment rare pour être signalé, en 2010, un généraliste a fait partie du Top 10 de la sinistralité, selon le dernier rapport présenté ce mardi par le groupe MACSF – Le Sou Médical.

Si le rapport du Conseil médical du groupe MACSF – Le Sou Médical est autant attendu chaque année par les professionnels de santé, c’est selon son Président, le Dr Pierre-Yves Gallard, tout simplement parce qu’il est “unique en France, et sans doute aussi dans le monde à avoir un tel degré de précision, spécialité par spécialité”.

En 2010, le groupe MACSF a garanti la responsabilité professionnelle de 370.501 professionnels de santé dont 119.864 médecins. La sinistralité des médecins libéraux s’établit à 2.28% toutes spécialités confondues, en légère baisse mais de seulement 0.9% en médecine générale. Cependant, dans le Top 10 des dix plus gros sinistres par le montant de l’indemnisation, présentés par le Dr Catherine Letouzey, secrétaire général du Sou médical, l’un concerne la médecine générale ; il s’agissait d’un retard de diagnostic d’un syndrome de la queue de cheval, indemnisé à hauteur de 1.094.214€. Quant au sinistre le plus élevé, près de 5 millions d’euros, il impliquait une sage-femme ; enfin la moyenne des sinistres s’établissait elle à 113.413€.

Les 44 141 médecins généralistes sociétaires du groupe MACSF – Le Sou médical ont fait l’objet de 15 plaintes pénales, de 80 procédures civiles, de 73 plaintes ordinales, de 110 réclamations et 92 saisines CRCI (commission régionale de conciliation et d’indemnisation). Nicolas Gombault, directeur général du Sou Médical, indique que dès lors qu’un dossier va devant les tribunaux, la responsabilité du professionnel de santé est bien plus souvent retenue qu’autrefois, dans environ 57% des cas actuellement en cas de procédure civile, le double d’il y a une dizaine d’années (59% en ce qui concerne la médecine générale). Quant aux décisions pénales, elles restent rares (19 en 2010) mais font l’objet d’une condamnation dans 53% ces cas, y compris des peines d’emprisonnement, le plus souvent avec sursis.

S’agissant du Médiator, 93 dossiers concernent des sociétaires du groupe MACSF – Le Sou médical, dont 65 médecins généralistes (et 18 endocrinologues + 8 cardiologues).

Enfin, les représentants de la MACSF se sont réjouis de la conclusion favorable de la réforme portant sur l’assurance de la responsabilité médicale, non sans préciser que la solution adoptée in fine était préconisée par la MACSF depuis 5 ans !

à lire

§§§

Selon les dernières statistiques de la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF), la pension moyenne versée aux médecins retraités au 3e trimestre 2011 s’est élevée à 2 601,90 euros mensuels (avant prélèvements sociaux), contre 2 599 euros au 2e trimestre.

43 324 médecins retraités ont perçu cette pension au 3etrimestre de l’année, répartie de la façon suivante : à 42% (1 086 euros) du régime complémentaire, à 39% (1 008 euros) du régime de l’ASV et à 19% (508 euros) du régime de base.

Du côté des conjoints survivants retraités, la pension de réversion moyenne a représenté au 3e trimestre 1 156,17 euros mensuels.


source egora
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2511
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Message par Arnaud BASSEZ » dim. déc. 18, 2011 7:01 pm

Les médecins hospitaliers ont cumulé 2 millions de jours de RTT en dix ans. Ils veulent aujourd’hui solder leur compte…

Avec l’introduction des 35 heures dans les hôpitaux publics il y a dix ans, les comptes épargne-temps des médecins hospitaliers n’ont jamais cessé de gonfler. Fin 2002, ils accueillaient 219.000 jours de RTT (réduction du temps de travail) en un an pour 19.000 de ces médecins. Aujourd’hui, ils ont décuplé pour atteindre 2 millions pour un total de 41.000 médecins –soit six mois par tête. Or, l’échéance de ces comptes est fixée au 2 janvier 2012.

300 et 400 millions d’euros de provisions nécessaires

Dans l’incapacité de prendre leurs journées de RTT –par manque d’effectifs, les remplacements sont compliqués à mettre en oeuvre –, les médecins surchargés ont ainsi créé un dû de 600 millions d’euros. L’Etat s’est déjà assis plusieurs fois avec les syndicats de médecins hospitaliers et a pour l’instant tranché en faveur du personnel. Les hôpitaux ont aujourd’hui environ entre un tiers et la moitié des 600 millions nécessaires (2 millions de jours multiplié par 300 euros la journée). Le gouvernement veut donc imposer aux hôpitaux de provisionner sur leurs comptes les 300 à 400 millions d’euros restants et leur donne cinq ans. Les syndicats, quant à eux, veulent que l’affaire soit réglée en trois ans.

L’objectif principal, après dix ans de régime des 35 heures, est de réduire le flux, c'est-à-dire le développement des comptes épargne-temps. «Ça ne peut pas continuer comme ça», assure François Aubard, président du syndicat Coordination médicale hospitalière (CMH). «Il nous faut également l’assurance que les hôpitaux répondront aux droits d’option des médecins» pour leurs RTT (la monétarisation, l’utilisation ou l’inscription aux droits de la retraite, NDLR).»

Concernant l’éventuelle transformation en points-retraites, un tiers des médecins quittera définitivement le marché du travail d’ici à 2018, ce qui rend l’opération peu attractive.

A ce stade des négociations, la monétarisation éventuelle des RTT est fixée au tarif de 2008 –date à laquelle un commencement de remboursement avait été mis en place–, ce qui, avec un euro constant, représente «une perte de 5 à 6%», selon François Aubard. Un point qui reste à éclaircir entre l’Etat et les syndicats.

Les médecins devront, à coup sûr, commencer à prendre leurs RTT dès le 2 janvier pour endiguer le cercle et éviter ce type de blocage à l’avenir. L’Etat propose aujourd’hui une limite à 20 jours cumulés. Les syndicats y sont pour l’heure opposés.

Quid du budget à l’équilibre des hôpitaux en 2012?

Une autre chose est sûre: les médecins «n’acceptent plus d’être spoliés». «Il faudrait commencer par installer des tableaux récapitulatifs des horaires des médecins dans les hôpitaux, chose qui n’existe pas pour l’instant», conclut François Aubard.

Dernier problème: les hôpitaux ont l’obligation de présenter des budgets à l’équilibre pour 2012. Des budgets qui pourraient souffrir de cette éventuelle enveloppe. Tout en sachant que le reste du personnel hospitalier salarié compte également près de deux millions de RTT également –à des tarifs moins élevés toutefois…

source 20 minutes
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2511
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Message par Arnaud BASSEZ » dim. déc. 18, 2011 7:39 pm

Le Sénégal ne compte pas beaucoup médecins anesthésistes.

Si ailleurs comme en France, il y a en moyenne de 1 anesthésiste pour 10 000 habitants, au Sénégal par contre, le ratio est de 1 anesthésiste pour 500 000 habitants. En plus de leur nombre limité ces derniers sont confrontés à d’énormes difficultés dont le faible niveau de leur plateau technique. C’est le constat amer révélé hier mercredi par le Professeur Mamadou Ndiaye anesthésiste à l’hôpital Principal de Dakar en marge de la cérémonie d’ouverture des 25ème et 27ème congrès de la société d’anesthésie et de réanimation d’Afrique noire ainsi que la société sénégalaise d’anesthésie de réanimation et de médecine d’urgence.

La pratique de la médecine d’urgence est confrontée à d’énormes difficultés. C’est ce qui a été rappelé hier, à Dakar, au ministre de la Santé Modou Diagne Fada venu présider la cérémonie d’ouverture des congrès de la médecine d’urgence par le Professeur Elisabeth Diouf qui assure la Suma. Cette dernière devant les spécialistes d’urgences, de réanimation et d’anesthésie venus de tous les coins du monde a interpellé directement le ministre de la Santé et de la Prévention sur l’urgence d’allouer des ressources nécessaires pour renforcer les services d’urgences sanitaires qui peinent aujourd’hui à fonctionner normalement.

Un appel que partagent tous les urgentistes dans ce pays où chaque structure sanitaire a ses problèmes qui lui sont spécifiques. En témoigne la révélation du Professeur Mamadou Ndiaye de l’hôpital Principal qui rappelle les difficultés réelles qu’éprouvent les urgentistes, anesthésistes, réanimateurs. Rien qu’à sa seule structure sanitaire qui est l’une des plus prisées du pays où 6500 malades sont anesthésiés par an en traumatologie, les cas d’urgences abdominales, d’endoscopie, de neurochirurgie, d’ophtalmologie… fait partir des hôpitaux en mal de spécialistes en anesthsie.

Un déficit qui risque de s’aggraver, selon lui, car plus de la moitié des étudiants qui sont formés actuellement à l’Université de Dakar sont d’origine étrangère. Ils viennent d’autres pays d’Afrique. En plus il n’y a aucun engouement chez les jeunes médecins à embrasser cette spécialité qui est très stressante. Le même professeur de préciser que le Sénégal tourne actuellement avec un ratio de 1 anesthésiste pour 500 000 habitants alors qu’ailleurs comme en France il est 1 pour 10 000 habitants.

Le ministre de la Santé Modou Diagne Fada, pour sa part a jugé la situation de la médecine d’urgence au Sénégal assez préoccupante. D’ailleurs, a-t-il souligné ; son département attend beaucoup les recommandations de cette rencontre pour prendre des décisions les plus idoines pour corriger la situation qui prévaut. Il a toutefois salué les efforts consentis dans ce domaine avec la création des SAMU. A noter que plusieurs communications sur des thèmes liés à la médecine d’urgence sont attendues.

La médecine d'urgence est un besoin incontournable. Malheureusement, au Sénégal et un peu partout en Afrique, les difficultés liées à son exercice sont réelles. C'est pourquoi, d'éminentes sommités médicales se sont réunies hier à Saly pour diagnostiquer les problèmes liés à l'exercice de la spécialité et échanger des expériences dans la prise en charge pré-hospitalière.

Cette rencontre qui a réuni plus de 500 participants venus d'Afrique et d'Europe et appartenant à plusieurs sociétés scientifiques, sera l'occasion 'd'échanger afin de mieux comprendre les enjeux, de convenir de la nécessité d'intervenir de façon concertée et de mettre au point de nombreux et solides consensus', souligne Safiétou Thiam.
Ces derniers, poursuit le ministre de la Santé, porteront sur la définition d'une politique visant à favoriser l'intégration harmonieuse de l'urgence dans l'ensemble du système de santé. Il s'agira également de la mise en place d'un cadre de coopération internationale dans le domaine de l'anesthésie réanimation et de la médecine d'urgence.

source sudonline.sn
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2511
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Message par Arnaud BASSEZ » mer. déc. 21, 2011 8:03 pm

L'arrêt de mort est officiellement signé pour l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), très critiquée pour sa passivité face aux laboratoires Servier dans l'affaire du Mediator. Elle va être remplacée par une toute nouvelle Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm), aux pouvoirs accrus.

Le Parlement a adopté définitivement lundi soir la réforme du contrôle des médicaments, destinée à empêcher la réédition d'un tel scandale sanitaire. L'Assemblée nationale a approuvé, lors d'un ultime vote aux allures de bras de fer, ce projet de loi présenté par le ministre de la Santé, Xavier Bertrand.

L'adoption du projet en première lecture par les députés, début octobre, avait pourtant fait l'objet d'un relatif accord entre le gouvernement et le PS, qui s'était abstenu après avoir vu plusieurs de ses amendements pris en compte, notamment sur la création d'une base publique de données sur les maladies et leurs traitements. Xavier Bertrand a d'ailleurs rendu hommage au député PS et cardiologue Gérard Bapt, ainsi qu'aux médecins Irène Frachon et Georges Chiche pour leur dénonciation des effets nocifs du Mediator, qui serait responsable de 500 à 2000 décès. Mais ce consensus s'est fissuré un mois plus tard lorsque le Sénat, à majorité de gauche, a durci le texte, interdisant tout lien d'intérêts aux dirigeants d'autorités sanitaires et permettant aux victimes de médicaments nocifs de mener en justice des actions de groupe.

Ce qui dit le texte, ce qu'il ne dit pas

Fin novembre, l'Assemblée, jugeant notamment que l'action de groupe méritait un débat plus large, a supprimé la plupart des amendements du Sénat qui alors, mardi dernier, a voté contre le texte. Lundi, alors que l'Assemblée, ayant le dernier mot lors du vote, s'apprêtait à valider définitivement le texte, Jacqueline Fraysse, pour les communistes, a estimé que "le compte n'y était pas". Catherine Lemorton (PS) a reproché au gouvernement, malgré des "avancées", d'avoir plus changé "le contenant" que le contenu. Des accusations qui ont pris un relief particulier alors que le rôle passé de l'Afssaps a de nouveau été mise en cause durant les débats : le Figaro.fr a écrit lundi qu'un de ses anciens responsables, le Pr Jean-Michel Alexandre, avait perçu entre 2001 et 2009 près de 1,2 million d'euros de rémunération des laboratoires Servier. Xavier Bertrand a déclaré qu'il "allait voir juridiquement ce qu'il est possible de faire en espérant que les faits ne sont pas touchés par la prescription".

Selon la réforme adoptée par le Parlement, les responsables et experts d'autorités sanitaires devront désormais déposer et actualiser une déclaration publique d'intérêts sur leurs liens avec l'industrie pharmaceutique dans les cinq dernières années. Mais la partie interdisant formellement tout lien d'intérêt ne figure plus dans le texte final, pas plus que la possibilité pour les victimes de médicaments nocifs de lancer des actions judiciaires collectives. Aux termes du texte, l'Agence pourra demander à l'industrie pharmaceutique de mener des essais comparatifs pour montrer l'amélioration d'un nouveau produit par rapport à un médicament existant. En raison de la réglementation européenne, ces essais, dont les modalités seront fixées par décret, ne pourront cependant pas être imposés au laboratoire pour l'autorisation de mise sur le marché d'un médicament. Ils seront en revanche obligatoires, lorsqu'ils seront techniquement possibles, pour que le produit soit remboursé par la Sécurité sociale.

Un professionnel de santé qui alerterait les autorités sanitaires sur la nocivité d'un médicament sera protégé de toute sanction ou discrimination, en particulier de la part de son employeur. Sauf pour certains médicaments, les visiteurs médicaux présentant de nouveaux produits à l'hôpital devront le faire devant un groupe de médecins, et non plus en face à face avec un seul praticien

source tf1.fr
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2511
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Message par Arnaud BASSEZ » lun. déc. 26, 2011 12:51 pm

L’année 2011 aura été marquée par une nouvelle affaire d’euthanasie. Le Dr Nicolas Bonnemaison s’est ainsi retrouvé à la Une de tous les journaux l’été dernier. L’urgentiste bayonnais, mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, est soupçonné de neuf euthanasies actives. Un cas finalement loin d'être isolé, selon le médecin généraliste Bernard Senet, confronté à la fin de vie au quotidien.

Le Dr Bernard Senet, 63 ans, a exercé comme médecin généraliste dans un petit village de Provence pendant plus de trente ans. Il a aussi travaillé pour le petit hôpital local au sein duquel il a participé, au début des années 2000, à la mise en place d’une unité de soins palliatifs. Enfin, il est membre de l’ADMD (Association pour le droit à mourir dans la dignité).

Pas de cours sur la mort

Son engagement sur cette question remonte loin dans le temps puisque c’est déjà lors de ses différents stages à Paris qu’il est confronté à l’euthanasie.

"Dans les années 70, j’ai passé un an dans un service de neurologie avec des malades très graves qu’on aidait à mourir, de manière tout à fait illégale mais tout à fait connue de tout le monde. Je trouvais ça choquant qu’il n’y ait pas de loi, que ça se fasse sous les manteaux même si on agissait pour le bien des patients. Les familles, quand elles étaient présentes, étaient en demande ou donnaient leur accord. Et moi on ne m’avait jamais appris que les gens mouraient, la médecine soignait tout. Je n’avais jamais eu de cours sur ça ou sur le travail de deuil. Alors que ça fait partie de notre boulot."



L’événement déclencheur s’est produit un jour dans son cabinet, lorsqu’il reçoit une jeune fille de 12 ans, atteinte d’un cancer très grave.



En tant que médecin "normal", explique encore le Dr Senet, il a aidé en moyenne un à deux patients par an à mourir, ce qui fait au total une cinquantaine de personnes. Comme lui, chaque année, des milliers de médecins sont confrontés à cette situation puisque le nombre d’euthanasies clandestines est estimé de 15 000 à 20 000 chaque année.

"Les généralistes sont dans une très grande majorité favorables à une loi parce qu’ils y sont confrontés, et qu’ils aimeraient bien avoir un cadre légal pour ne pas être embêtés", explique l’ancien généraliste de campagne. Il plaide donc pour l’adoption d’une nouvelle loi telle qu’elle existe en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg ou encore en Suisse.

Les raisons d'un blocage

En France, la loi d'avril 2005 sur la fin de vie, dite loi Leonetti, permet d'arrêter un traitement ou de refuser un acharnement thérapeutique. Cependant, elle ne légalise pas l'euthanasie et l'idée d'une nouvelle loi revient régulièrement dans le débat. Ainsi, en janvier dernier, trois députés, Jean-Pierre Godefroy (PS), Alain Fouché (UMP) et Guy Fischer (PCF), avaient déposé une proposition de loi visant à légaliser l'euthanasie, aussitôt écartée par le gouvernement au motif que l'euthanasie va "à l'encontre de nos fondements juridiques".



Quelles sont les raisons de ce blocage ? Outre les intégrismes religieux, le Dr Senet pointe surtout du doigt les réticences du corps médical, qui compte nombre de députés, et le manque de courage des politiques.



En attendant une hypothétique nouvelle loi, le Dr Bonnemaison, lui, va devoir répondre de ses actes. Mis en examen le 12 août dernier à Bayonne pour "empoisonnements sur personnes particulièrement vulnérables", il avait été laissé libre sous contrôle judiciaire par la cour d'appel de Pau en septembre, avec interdiction de pratiquer la médecine, d'entrer en contact avec des membres de son ancien service et de résider dans les Pyrénées-Atlantiques. Pour l’instant, une seule famille a décidé de se porter partie civile.

Par ailleurs, l’urgentiste bayonnais a été suspendu par Xavier Bertrand après la publication du rapport de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) qui concluait à des dysfonctionnements au sein du service d’urgences de l’hôpital de Bayonne dans lequel il exerçait. Après son enquête, l’IGAS avait été amenée à opérer un signalement supplémentaire aux autorités judiciaires, qui planchaient déjà sur huit cas signalés par les personnels soignants de l’hôpital. Une procédure disciplinaire a également été engagée par le ministre de la Santé. Elle vient donc s’ajouter à celle en cours devant l’Ordre, et à la procédure judiciaire. Ce médecin peut-il aller en prison ?

Selon Philippe Lohéac, délégué général de l’association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD),"il y a très peu de médecins qui sont condamnés en France, parce que les patients ou leurs familles sont réticents à porter plainte. Pourtant, ajoute-t-il,il nous serait très utile de réussir à faire condamner ces médecins, pour faire évoluer la loi de 2005, qui est une mauvaise loi. Finalement, le Dr Bonnemaison n’est que la victime d’une loi qui est tellement mal foutue qu’on laisse quelqu’un prendre seul des responsabilités énormes."

Bricoler dans son coin

Selon le rapport Maho (Mort à l'hôpital) de 2008, 35% seulement des décès à l’hôpital se produisent dans des conditions acceptables.

"On ne peut pas se satisfaire de cela, déplore encore Philippe Lohéac. C’est dramatique parce qu’il y a 530 000 morts chaque année en France, dont 250 000 personnes qui sont en affection de longue durée. A priori, ces 250 000 personnes sont condamnées à avoir une mort qui sera difficile sauf s’ils tombent sur un médecin qui va bricoler dans son coin en essayant de ne pas se faire prendre."

Mais l’association compte bien se faire entendre à quelques mois des élections présidentielles pour que le débat soit de nouveau ouvert. Elle a envoyé une lettre à chacun des candidats pour connaître leur position sur l’euthanasie. Leurs réponses sont visibles sur un site dédié "ADMD 2012" .

Pour l’instant, seuls Corinne Lepage de Cap 21, Nathalie Arthaud de Lutte ouvrière, Eva Joly d’Europe écologie-Les verts et Nicolas Dupont-Aignan de Debout la république ont répondu, ce-dernier ayant fait part de son opposition à la légalisation de l’euthanasie. De son côté, le Parti socialiste prévoit, dans son programme, de rouvrir le débat pour l’instauration d’une "assistance médicalisée pour mourir dans la dignité". François Hollande ne s’est pas encore personnellement exprimé sur le sujet.

A Lire. "Mourir dans la dignité : quand un médecin dit oui", Catherine Leguay, Editions Pocket, 19 octobre 2005, 243 pages

(source egora)
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2511
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Message par Arnaud BASSEZ » mer. janv. 04, 2012 1:49 pm

Cinq grands changements en néonatologie


L’article de CF Poets aborde un temps crucial en néonatologie, la traduction de la recherche clinique dans la pratique médicale. Il présente 5 modifications des soins néonataux de soutien qui ont suivi la publication des résultats de plusieurs grandes études cliniques –analysées dans JIM- au cours des cinq dernières années.

1. La prise en charge des nouveau-nés est moins agressive en salle de naissance

Les grands prématurés, en particulier, ne gagnent rien à être suroxygénés et intubés-ventilés systématiquement à la naissance. Une partie d’entre eux peut être stabilisée en titrant l’O2 et en employant une PPC nasale (pression positive continue).

Qu’on parte d’une FiO2 de 21-30 % ou de 100 % (O2 pur), la réanimation est aussi efficace, mais dans le premier cas on diminue les épisodes d’hyperoxie et donc le stress oxydatif (deux essais contrôlés randomisés, 2 études cas-témoins historiques). Ceci veut dire qu’il faut utiliser des mélangeurs d’air et d’O2 et des oxymètres de pouls pour régler l’oxygénation.

La PPC nasale d’emblée permet d’éviter l’intubation trachéale, geste invasif, les 5 premiers jours de vie à la moitié des enfants de 25-28 semaines (essai COIN). Elle diminue la durée de la ventilation mécanique mais n’augmente pas la survie sans dysplasie broncho-pulmonaire (essais COIN, SUPPORT). Il n’y a pas d’excès de pneumothorax lorsque le niveau de la PPC est fixé à 5 cm H2O et le seuil d’intubation à 50 % de FiO2 (essai SUPPORT). En PPC nasale, on peut même instiller du surfactant par un fin cathéter introduit dans la trachée, comme cela est fait en Allemagne.

2. La limite inférieure de la SaO2 est relevée à 90% chez les très grands prématurés

La fourchette optimale de la SaO2 n’est toujours pas définie chez le très grand prématuré. On a recommandé pendant de nombreuses années des SaO2 basses pour réduire l’incidence de la rétinopathie du prématuré. Plus récemment il est apparu que des SaO2 <90 % étaient associées à une surmortalité pendant l’hospitalisation néonatale ou avant 36 semaines de terme corrigé (essais SUPPORT, BOOST II).

Il semble donc raisonnable de ne pas descendre en dessous de 90 % de SaO2.

3. La caféine est le traitement de choix des apnées idiopathiques du prématuré.

Débutée avant J10, elle n’a que des effets bénéfiques chez les enfants pesant moins de 1 250 g (essai CAP). Les durées de ventilation mécanique, PPC et oxygénothérapie sont écourtées d’environ 1 semaine. Les risques de dysplasie broncho-pulmonaire, canal artériel symptomatique et rétinopathie sévère sont réduits de 40 %, 30 % et 40 %, respectivement. Enfin, à l’âge de 18 mois, il y a plus de survivants sans handicap, notamment sans paralysie cérébrale.

La caféine est actuellement le seul médicament capable de protéger les grands prématurés ventilés de la paralysie cérébrale.

4. La rétinopathie sévère du prématuré peut être traitée par un anti-VEGF

Par comparaison avec le traitement au laser, l’injection dans le vitré d’un anticorps inhibant le facteur de croissance de l’épithélium vasculaire [VEGF] diminue les récidives de rétinopathie au stade 3+ avant le terme corrigé de 54 semaines (1er essai contrôle randomisé). Cet effet semble limité aux lésions de la zone centrale de la rétine.

5. L’hypothermie améliore le pronostic de l’encéphalopathie hypoxo-ischémique

L’hypothermie modérée (température centrale à 33-34 °C, pendant 72 h) améliore le pronostic des formes modérées à sévères d’encéphalopathie hypoxo-ischémique du nouveau-né à terme, à condition d’être instaurée avant H6.

A 18 mois, par rapport au seul traitement symptomatique, elle diminue le risque combiné de décès et de handicap sévère de 20 %, ou encore elle augmente les chances de survie avec neuro-développement normal de 50 % (méta-analyse de 10 essais contrôlés randomisés). En fait ce sont surtout les formes modérées qui tirent profit de ce traitement.

A l’excellent choix ci-dessus on pourrait souhaiter rajouter la démarche de qualité des soins et les soins de développement. L’important est plutôt dans la méthodologie qui a abouti à un tel choix. A l’instar de CF Poets, les néonatologistes doivent se tenir au courant de la recherche clinique et en retenir les trouvailles les plus intéressantes pour leurs petits patients.


Dr Jean-Marc Retbi (source jim)

Poets CF : What are the main research findings during the last 5 years that have changed my approach to clinical practice ? Arch Dis Child Fetal Neonatal Ed, 2011 ;
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2511
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Message par Arnaud BASSEZ » mar. janv. 17, 2012 12:46 pm

source egora.fr

Un médecin du 15 jugé pour non-assistance à personne en danger après le décès d’une patiente

Ce médecin girondin est jugé ce vendredi devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour non-assistance à personne en péril après le décès en 2007 d'une patiente dont il avait refusé la prise en charge en tant que médecin régulateur d'un centre 15.

Les faits remontent au 5 décembre 2007. Ce soir-là, le généraliste ne juge pas justifié de prendre en charge une sexagénaire résidant dans le bassin d’Arcachon et se plaignant de douleurs au dos et au bras droit. À ses yeux, il s'agissait très probablement d'une vertèbre déplacée, et il n'y avait aucune urgence.

Agacé par l'insistance de la patiente, qui rappelle une seconde fois, le médecin régulateur sort alors de ses gonds et lui lance : "Le gouvernement a organisé la pénurie en docteurs, maintenant on la prend en pleine gueule, donc il n'y a plus de médecins. Il faut vous habituer à ce qu'il n'y ait plus de médecins n'importe quand, n'importe où, pour n'importe quoi." Il conseille à la sexagénaire de doubler la dose d'Efferalgan pour calmer sa douleur. Puis raccroche sèchement.

Finalement, ce n’est qu’au troisième appel, passé par un ami pompier bénévole, qu'un autre médecin du 15 accepte de dépêcher une ambulance privée pour évacuer la patiente vers l'hôpital de La Teste. Elle y succombera quarante-cinq minutes plus tard d’une déchirure de l'aorte.

Les experts nommés par le juge d'instruction ont rédigé un rapport sévère à l’encontre du médecin, estimant que "les dysfonctionnements du Centre 15, liés à des comportements non déontologiques […] n'ont pas permis de donner une chance de survie à la patiente", même si celle-ci était très faible, puisqu'inférieure à 10%. Ils lui reprochent également de ne pas avoir su poser les questions qui lui auraient permis d'éliminer les cinq diagnostics engageant le pronostic vital, dont la dissection aortique.

Ses confrères à la régulation, en revanche, ont estimé que les symptômes décrits au téléphone ne permettaient pas forcément d'identifier la pathologie dont souffrait la patiente. Les infirmières de l'hôpital où elle est décédée ont elles aussi été surprises par la brutalité de sa mort. "Rien ne la laissait présager."

Obèse, sujette à des infections et à des ulcérations, la sexagénaire était prédisposée à des problèmes vasculaires. Mais, de cet état de santé fortement dégradé, le docteur juge qu’il n’ a rien su. Il se défend en affirmant qu'elle n'a mentionné qu'une douleur dans le bras droit et le tassement d'une vertèbre qu'aurait diagnostiqué son médecin traitant.

Mis en examen courant 2008 pour non assistance à personne en péril avant d'être renvoyé devant le tribunal correctionnel en août 2011 sur ce chef, le médecin devra s’expliquer sur les raisons qui l’ont poussé à juger cet appel inutile.

§§§

Un généraliste condamné à verser plus d’un million d’euros à un patient

C’est suffisamment rare pour être signalé, en 2010, un généraliste a fait partie du Top 10 de la sinistralité, selon le dernier rapport présenté ce mardi par le groupe MACSF – Le Sou Médical.

Si le rapport du Conseil médical du groupe MACSF – Le Sou Médical est autant attendu chaque année par les professionnels de santé, c’est selon son Président, le Dr Pierre-Yves Gallard, tout simplement parce qu’il est “unique en France, et sans doute aussi dans le monde à avoir un tel degré de précision, spécialité par spécialité”.

En 2010, le groupe MACSF a garanti la responsabilité professionnelle de 370.501 professionnels de santé dont 119.864 médecins. La sinistralité des médecins libéraux s’établit à 2.28% toutes spécialités confondues, en légère baisse mais de seulement 0.9% en médecine générale. Cependant, dans le Top 10 des dix plus gros sinistres par le montant de l’indemnisation, présentés par le Dr Catherine Letouzey, secrétaire général du Sou médical, l’un concerne la médecine générale ; il s’agissait d’un retard de diagnostic d’un syndrome de la queue de cheval, indemnisé à hauteur de 1.094.214€. Quant au sinistre le plus élevé, près de 5 millions d’euros, il impliquait une sage-femme ; enfin la moyenne des sinistres s’établissait elle à 113.413€.

Les 44 141 médecins généralistes sociétaires du groupe MACSF – Le Sou médical ont fait l’objet de 15 plaintes pénales, de 80 procédures civiles, de 73 plaintes ordinales, de 110 réclamations et 92 saisines CRCI (commission régionale de conciliation et d’indemnisation). Nicolas Gombault, directeur général du Sou Médical, indique que dès lors qu’un dossier va devant les tribunaux, la responsabilité du professionnel de santé est bien plus souvent retenue qu’autrefois, dans environ 57% des cas actuellement en cas de procédure civile, le double d’il y a une dizaine d’années (59% en ce qui concerne la médecine générale). Quant aux décisions pénales, elles restent rares (19 en 2010) mais font l’objet d’une condamnation dans 53% ces cas, y compris des peines d’emprisonnement, le plus souvent avec sursis.

S’agissant du Médiator, 93 dossiers concernent des sociétaires du groupe MACSF – Le Sou médical, dont 65 médecins généralistes (et 18 endocrinologues + 8 cardiologues).

Enfin, les représentants de la MACSF se sont réjouis de la conclusion favorable de la réforme portant sur l’assurance de la responsabilité médicale, non sans préciser que la solution adoptée in fine était préconisée par la MACSF depuis 5 ans !

§§§

Le patient tue le dermato qu’il rendait responsable de son impuissance (j'aurais ta peau le dermato !)

Horrible histoire que celle du Dr. Cornbleet, dermatologue de Chicago (USA), torturé et tué en 2007 par un franco-américain qui l’accusait de lui avoir prescrit un médicament anti-acné, qui l’aurait rendu impuissant.

L’accusé de 33 ans comparaît aujourd’hui devant les Assises de Guadeloupe, où il avait trouvé refuge car il ne risquait pas l’extradition vers les Etats Unis. Très confus, présenté comme aussi intelligent que fragile, l’homme a revendiqué son acte dans des aveux circonstanciés et terrifiant, insistant sur son « soulagement d’avoir commis cet acte », même s’il n’a pas aimé la manière dont il l’a fait, avec couteau et scie. « Mais je me serais senti plus mal si je n’avais pas commis cet acte », a-t-il ajouté, selon Le Parisien.

Placé au cœur d’une bataille d’experts psychologues et de psychiatres, le meurtrier continue, malgré toutes les vérifications effectuées au cours de l’enquête, à accuser le médicament contre l’acné et le médecin qui l’a prescrit d’être à l’origine de tous se problèmes.

§§§

Deux médecins condamnés à de la prison avec sursis après le décès de leur patient

Le tribunal d'Albi vient de condamner deux médecins à 4 mois et 1 an de prison avec sursis. Leur culpabilité a été reconnue dans le décès d’un patient de 59, en août 2006, des suites d'un phlegmon.

Le juge a suivi les réquisitions du procureur et a relevé une série de négligences de la part de trois médecins. Deux d’entre eux, le médecin généraliste et le chirurgien ORL ont écopé d’une peine de prison avec sursis. Le premier a été condamné à 4 mois de sursis et le second à un an de sursis et à un an d’interdiction d’exercice. Le troisième médecin, anesthésiste-réanimateur a été dispensé de peine et n'aura pas quant à elle d'inscription à son casier judiciaire. Les trois praticiens devront en outre verser solidairement la somme de 105 000 € de dommages et intérêts à la famille du patient décédé et régler les frais de justice.

L’avocat de la défense a fait savoir qu’il ferait appel de la décision.


§§§

Un généraliste en procès pour arrêts maladie présumés de complaisance

Par un malencontreux hasard de calendrier, le procès en appel d’une escroquerie à la sécurité sociale estimée à 2 millions d’euros s’est ouvert ce matin dans la capitale. Un généraliste parisien est sur les bancs des accusés.

En première instance, une centaine de prévenus - le "réseau yougoslave" - et deux médecins avaient eu à répondre de la délivrance et du bénéfice frauduleux d’indemnités journalières entre 2000 et 2005. Le «cerveau du réseau, Selimir Ivanovic avait été condamné à 5 ans de prison, dont 3 avec sursis, les bénéficiaires dont ce médecin, avaient écopé de peines échelonnées entre 2 mois d’emprisonnement avec sursis à deux ans ferme. L’un des deux médecins, condamné à 20 mois d’emprisonnement avec sursis pour « escroquerie en bande organisée », avait fait appel (le cas du second praticien avait été disjoint) et c’est son cas qui a été examiné aujourd’hui.

Il nie les faits, et affirme n’avoir pratiquement jamais délivré d’arrêt maladie de plus d’un mois. Tout comme il a contesté les propos de plusieurs témoins ayant affirmé au cours de l’instruction, comme le rapporte l’AFP, avoir obtenu parfois jusqu’à une vingtaine de prolongations sans jamais avoir vu un médecin conseil de la sécurité sociale.

En marge de l’audience, son avocate, Maître Marie Santiard, a déclaré : "C'est ça qu'on essaie de monter : que ce sont les médecins qui creusent le trou de la Sécurité sociale à travers les arrêts maladie. Mais c'est totalement faux (…) L'arrêt de travail délivré par un médecin, en lui-même, n'ouvre droit à rien", a-t-elle ajouté. Ce n'est que lorsqu'il est envoyé par le malade à la Sécurité sociale que celui-ci peut espérer percevoir ses indemnités. En l'espèce, les arrêts maladie de ce médecin, à supposer qu'ils soient de complaisance, ce qui n'est pas répréhensible pénalement, ne déclenchent aucun dommage économique s'ils ne sont pas alliés à des attestations de salaire d'un employeur et des bulletins de salaire", a-t-elle insisté.

L'avocat de la Caisse primaire d’assurance maladie, Me Maher Nemer, s'est refusé à tout commentaire.

§§§

20 000 euros d’amende dont 5 000 euros avec sursis et deux ans fermes d’interdiction de chirurgie ont été demandés par le procureur du Tribunal de grande instance de Besançon (Doubs) contre un chirurgien de la polyclinique de Franche-Comté ayant pratiqué l’ablation par erreur d’un rein sain sur un bébé de 9 mois.

Il ne se serait pas rendu compte de son erreur et aurait approuvé la sortie du bébé sans prévenir les parents. Le délibéré est renvoyé au 6 janvier 2012.

Partie civile dans cette affaire le Lien (Association de défense de patients victimes de maladies nosocomiales notamment), relève que « l’absence de transparence envers les parents, le dommage trop longtemps dissimulé et des excuses trop tardives ont conduit cette affaire devant le tribunal correctionnel ». Pour la présidente de l’association, « cette triste affaire montre que les erreurs médiales font encore trop de victimes dans notre pays ».

§§§

Fin juin 2009, le centre hospitalier de Toulon-La-Seyne-sur-mer a été condamné par la cour administrative d'appel de Marseille pour avoir détruit des enregistrements de conversations téléphoniques entre le Samu et un médecin libéral, datant de 2000 et contribuant à démontrer une erreur médicale.

L’affaire remonte au 12 mars 2000 lorsque Daniel Lévy, 55 ans, fait un malaise chez lui. Sa femme appelle les urgences ainsi que le Dr Patrick Sudre, un voisin, lequel diagnostique un simple coup de chaleur et décide alors d'annuler l’intervention du Samu. Voyant l’état du patient empirer, le médecin rappelle les secours mais il est trop tard : arrivés une heure après le premier appel, ces derniers ne peuvent réanimer Daniel Lévy, victime d'un infarctus.

La famille Levy a alors entamé une action judiciaire et réclamait depuis 2000 à l'hôpital de Toulon les enregistrements des appels vers le Samu, afin de prouver l'erreur de jugement du médecin intervenu sur place. Déboutée en première instance en avril 2007 par le tribunal administratif de Nice, elle a donc obtenu gain de cause le 25 juin dernier à Marseille : le centre hospitalier a été condamné à verser à l’épouse de la victime et à ses deux fils la somme de 500 euros chacun, pour « la destruction fautive des bandes d'enregistrement ». L'hôpital était en effet tenu de garder ces archives, sauf conditions, selon un décret de 1979. Il a toutefois indiqué qu'il disposait de deux mois pour se pourvoir en cassation, soit jusqu’au 25 août.

Quant au médecin poursuivi par la famille, il a été reconnu responsable de ne pas avoir prodigué les soins nécessaires au patient, le privant d'une chance de survie, et a été condamné le 15 mai 2009 par le tribunal de grande instance de Toulon à payer à la famille 120 000 euros d’indemnités pour préjudices moral et économique.

§§§

Des soins plus sûrs : une utopie

Comment mieux aider le prescripteur seul face à son ordonnancier? 1 500 professionnels et structures se sont engagés dans la première édition de la semaine de la sécurité des patients, organisée par le Ministère, afin de sensibiliser praticiens et patients à la sécurité des soins. Plusieurs guides ont également été publiés à cette occasion. Mais ces outils restent souvent trop théoriques.

« Engageons-nous pour des soins plus sûrs ». La formule choisie par le ministère de la Santé pour lancer la première édition de la semaine de la sécurité des patients, du 21 au 25 novembre, n’aurait pas pu être mieux choisie, alors qu’une enquête du Nouvel Observateur vient de révéler l’utilisation d’un gaz cancérogène pour stériliser biberons, tétines et téterelles distribués dans plusieurs hôpitaux français. Alors aussi que des soupçons pèsent sur la commercialisation de lots périmés d'un anticancéreux pour enfants et alors que nous avons tous encore en tête l’affaire du Médiator. Alors oui, bien sûr, il est temps de « s’engager pour des soins plus sûrs ».

Comment ? Le ministère de la Santé propose d’envoyer aux professionnels un « aide-mémoire sur les étapes-clés » pour « permettre d'améliorer la qualité de la prise en charge médicamenteuse ». Au chapitre « informer le patient », on peut ainsi lire ces quelques conseils qui semblent plutôt évidents mais au moins les choses sont dîtes : « je questionne le patient sur son traitement en cours et son historique » ou encore « je communique avec le patient sur les effets attendus et inattendus du traitement » et, le meilleur pour la fin, « je conseille le patient sur sa thérapeutique ». Jusque-là donc rien de très innovant.

De son côté, la revue Prescrire vient d’éditer un guide accessible gratuitement en ligne, le «Petit manuel de pharmacovigilance » pour aider les professionnels à mieux renseigner leurs patients sur les effets indésirables des médicaments et les précautions à prendre. La revue estime qu’« un renforcement de la formation initiale et de la formation continue dans ces domaines est indispensable pour prévenir d’autres désastres, pour soigner chaque patient avec à la fois prudence et efficacité. » Le manuel présente notamment le profil d'effets secondaires pour les différentes classes de médicaments dont: les antalgiques, les psychotropes (neuroleptiques ou antipsychotiques, antidépresseurs, somnifères, anxiolytique, lithium), les estroprogestatifs (pilule contraceptive), les immunodépresseurs, les médicaments cardiovasculaires, les médicaments du diabète de type 2, les antibiotiques, les anticancéreux, les vasoconstricteurs et les médicaments utilisés en urologie. Un document qui s’adresse aussi bien aux médecins qu’aux patients.

Et puis, la question du bon usage du médicament, logiquement au cœur de tous les débats depuis quelques mois, a également été abordée lors des rencontres annuelles de la HAS (Haute autorité de santé), qui se sont tenues la semaine dernière à Lyon. « L’enjeu, explique l’institution, est de favoriser l’émergence d’une véritable culture de sécurité qui imprègne au quotidien les pratiques de tous les acteurs de notre système de santé. » La HAS s’est plus particulièrement intéressée à l’administration des médicaments à l’hôpital.

« La moitié des évènements indésirables graves à l’hôpital provient d’une erreur médicamenteuse et 57% de ces erreurs sont des erreurs d’administration. » Partant de ce constat, l’organisme s’est lui aussi fendu d’un guide pour sécuriser l’administration des médicaments dans les établissements de santé. Il met à disposition de l’ensemble des professionnels concernés des outils pratiques de sécurisation, une synthèse des points critiques issus de la littérature ainsi que des préconisations pour aider les établissements à mettre en place les mesures adaptées à leur contexte. Des conseils déclinés autour de la règle des 5B,« le bon médicament administré au bon patient, à la bonne posologie, au bon moment et selon la bonne voie ».

Enfin, la réforme du médicament, de nouveau examinée ce mardi à l’Assemblée nationale, faute d’un accord en commission mixte paritaire, doit complètement refonder le système de sécurité sanitaire des produits de santé pour concilier sécurité des patients et accès au progrès thérapeutique, pour « qu’il n’y ait pas demain de nouveau Mediator », insiste le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, porteur de ce texte.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2511
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Message par Arnaud BASSEZ » mar. janv. 17, 2012 12:59 pm

Partager le lit des parents semble bien augmenter le risque de mort subite du nourrisson !

Le syndrome de mort subite du nourrisson (MSN) demeure une cause importante de mortalité dans les pays développés malgré les campagnes en faveur de la position couchée sur le dos. Il persiste des controverses sur le rôle du partage du lit des parents par les nourrissons et les recommandations qui en découlent. Une équipe internationale a fait une méta-analyse des données publiées sur ce sujet.

Les critères de sélection des travaux réalisés étaient une définition adéquate de la MSN, une autopsie dans plus de 95 % des cas, une relation claire des circonstances et de la population étudiée, un groupe contrôle et des effectifs suffisants pour calculer le risque relatif encouru par le partage du lit en comparaison de son absence. Dans les articles analysés, il a été tenu compte du partage habituel ou occasionnel au moment du décès.

Au total, 11 études cas contrôles ont été retenues, réunissant 2 464 cas de MSN et 6 495 contrôles ; 710 (28,8 %) des nourrissons victimes de MSN partageaient le lit des parents contre 863 (13,3 %) des contrôles. L’analyse multivariée fait apparaître une augmentation du risque (odd ratio OR) de 2,89 (intervalle de confiance à 95 % IC : 1,99-4,18). En dépit de l’hétérogénéité des séries, toutes montrent une augmentation. Quatre d’entre elles ont analysé le rôle du tabagisme maternel : l’association tabac lit partagé fait encore croître le risque (OR : 6,27 ; IC : 3,94-9,99) en comparaison du risque pour les mères non fumeuses (OR : 1,66 ; IC : 0,91-3,01).

Indépendamment du statut tabagique, l’âge des nourrissons est fondamental. Avant 12 semaines, le risque est très nettement augmenté (OR : 10,37 : IC : 4,44-24,21) alors qu’il n’est pas significatif après cet âge. Enfin, le partage du lit de façon habituelle n’est pas significativement associé à une augmentation du risque (OR : 1,42 ; IC : 0,85-2,38) à l’inverse du partage la dernière nuit (OR : 2,18 ; IC :1,45-3,28). Cependant, le partage occasionnel peut être lié à une infection intercurrente qui augmenterait le risque en soi. La méta-analyse n’a pu porter sur d’autres facteurs associés mais certaines études suggèrent que l’endormissement sur un sofa avec un nourrisson augmente le risque de MSN ainsi que la consommation par les parents d’alcool ou de drogue.

En conclusion, le partage du lit des parents avec un nourrisson augmente le risque de mort subite, particulièrement en cas de tabagisme parental et chez les petits nourrissons.


Pr Jean-Jacques Baudon

Vennemann MM et coll. : Bed sharing and the risk of sudden infant death syndrome: can we resolve the debate ? J Pediatr 2012;160:44-8

source JIM
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2511
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Message par Arnaud BASSEZ » ven. janv. 20, 2012 8:16 pm

Présentant le 15 décembre dernier les résultats d’une enquête mené par le SAMU et Urgences de France, le président de cette organisation, le Dr Marc Giroud a quelque peu bousculé SOS Médecins. Il a en effet fait état de délais de réponses pas toujours satisfaisants de la part de l’organisation et a évoqué la prétendue priorité que l’association accorderait à des patients plus favorisés. Ire de SOS Médecins qui juge bien au contraire que les résultats de cette enquête menée auprès des SAMU témoignent bien plus certainement d’un « avis positif à l’égard de SOS Médecins et en aucune manière une tendance à la sélection des patients. Les propos tenus sont dès lors infondés et diffamatoires ». Tant et si bien que SOS Médecins a récemment déposé plainte auprès du Conseil de l’Ordre pour « propos non confraternels ». Cette action n’a fait qu’envenimer les rapports entre les deux institutions. « Si rapporter les résultats d’une enquête réalisée auprès de 94 SAMU relève d’une mise en cause devant le CNOM, nous demandons tous à être déférés individuellement devant la juridiction ordinale, et nous nous réservons la possibilité de poursuivre à notre tour SOS Médecins pour plainte abusive » a fait savoir cette semaine le conseil d’administration de SAMU et Urgences de France ! Affaire (prioritaire ?) à suivre.

source JIM
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2511
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Message par Arnaud BASSEZ » ven. janv. 20, 2012 8:55 pm

A partir de 2012 infirmiers et aides-soignants, comme les autres professions paramédicales et médicales, devront participer chaque année à un programme de Développement professionnel continu.

Un décret publié fin décembre introduit l’obligation de participer annuellement à un programme de développement professionnel continu (DPC), dès 2012.

Une petite révolution pour les infirmiers qui contrairement aux médecins n’avaient pas jusqu’à présent une formation continue imposée. Le DPC va d’ailleurs au-delà de la seule formation puisqu’il inclut également d’autres formes d’action.

Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, et la secrétaire d'Etat à la Santé, Nora Berra, rappellent d’ailleurs dans un communiqué que cette « mise à jour des connaissances est un facteur essentiel de la qualité des soins ».

Qui est concerné ? Quelle prise en charge ?

Tous les infirmiers, salariés et libéraux, actuellement en exercice doivent désormais réaliser un programme de DPC par an. Les établissements, pour les salariés, et les instances ordinales, pour les libéraux, seront chargés du contrôle du respect de l’obligation.

Compte tenu des rapports conflictuels entre l’Ordre et les syndicats de libéraux, dont la majorité appelle au boycott, cette attribution risque fort de passer à l’as. Mais au moins une fois tous les cinq ans le directeur de l’Agence régionale de santé doit aussi s’assurer que les infirmiers libéraux ont bien réalisé leur DPC annuel.

En cas de non-respect de l’obligation de formation, les employeurs ou le directeur de l’Agence régionale de santé, peuvent après enquête prendre des sanctions disciplinaires.

Les actions liées au DPC seront prises en charge au titre du dispositif de formation professionnelle tout au long de la vie pour les salariés. Les libéraux recevront des « chèques DPC » dont le montant forfaitaire sera fixé par la commission paritaire de l’Organisme gestionnaire du DPC (OGDPC). Ces chèques qui seront distribués chaque année permettront de financer les actions faites dans le cadre du DPC.

A quoi ça sert ? Quelles actions sont concernées ?

Le développement professionnel continu doit « permettre l’analyse des pratiques professionnelles et également l’acquisition ou l’approfondissement de connaissances ou de compétences » explique-t-on à la DGOS.

Les programmes dont la forme et les modalités seront fixés par la HAS intègreront donc aussi bien des actions de formation, des colloques ou d’autres actions comme les réunions pluridisciplinaires de concertation ou des évaluations des pratiques professionnelles. « Nous souhaitons également décloisonner les actions et faire en sorte que plusieurs spécialités se rencontrent. Par exemple regrouper un chirurgien vasculaire et des infirmières libérales d’un réseau de soins plaies/cicatrisation ».

Qui va gérer ça ? Quels programmes ? Quels garde-fous ?

Ce seront des organismes enregistrés par l’Organisme gestionnaire du DPC et évalués favorablement par les commissions scientifiques indépendantes qui seront chargés de mettre en œuvre les programmes de DPC selon une orientation nationale fixée par le ministère de la Santé. Des orientations régionales, proposées par les agences régionales de santé pourront aussi compléter la ligne déterminée par le ministère.

Ces organismes DPC seront ensuite évalués par la Commission scientifique du Haut Conseil des professions paramédicales composés de professionnels de santé qui sera chargée d’établir une évaluation technique et scientifique des organismes et veillera à la qualité des programmes dispensés. La commission formulera également un avis sur les orientations nationales du développement professionnel continu ainsi que sur les orientations régionales formulées par les agences régionales de santé.

C’est aussi cette instance qui dressera la liste des diplômes universitaires susceptibles d’être considérés comme équivalent à un programme de développement professionnel continu.

Les décrets régissant le DPC étant maintenant publiés, les organismes vont pouvoir s’enregistrer et les premiers programmes pourront débuter prochainement. La DGOS a toutefois prévu une certaine souplesse pour 2012 : Les infirmiers et qui ont participé en 2011 ou participeront en 2012 des actions de formation continue sont ainsi réputés avoir satisfait à l'obligation annuelle de DPC. Il suffit pour cela d’adresser un justificatif à l’employeur ou à l’ordre.

Et les aides-soignants ?

C’est le même décret qui régit le DPC des aides-soignants. Ils doivent également réaliser un programme annuel obligatoire. Les actions seront financées selon le dispositif de formation professionnelle tout au long de la vie et les chefs d’établissement devront veiller au respect de l’obligation de formation.

Joël Ignasse (source actusoins)
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2511
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Message par Arnaud BASSEZ » lun. janv. 23, 2012 7:26 pm

Peut-on se passer de sédation en réanimation ?
(source JIM)

Endormir les malades en réanimation, surtout lorsqu’ils sont ventilés, est une pratique habituelle. Récemment, des publications ont montré que l’interruption, voire l’absence totale de traitement sédatif permettaient de diminuer les durées de ventilation assistée et de séjour en soins intensifs. Les effets secondaires psychologiques de telles prises en charge ont toutefois soulevé quelques inquiétudes. Ceci a amené des investigateurs à examiner les conséquences psychiques à long terme de l’absence complète de sédation.

Pendant leur séjour en soins intensifs, 140 patients nécessitant une ventilation mécanique ont été randomisés pour recevoir une sédation avec une interruption quotidienne (groupe contrôle) ou pour une absence complète de traitement sédatif. Cette étude a été réalisée en simple aveugle et en intention de traiter, dans une unité de soins intensifs où le ratio infirmière/patient est de 1/1.

Le groupe contrôle a reçu une sédation par propofol les 48 premières heures avec un relai par midazolam, pour un score de sédation selon Ramsay entre 3 et 4. Des bolus de morphine étaient administrés en fonction des besoins dans chaque groupe, de même que l’halopéridol en cas d’agitation due à une confusion aiguë. Si un malade du groupe sans sédation était inconfortable ou ne pouvait supporter les soins, un sédatif était administré pendant 6 heures, puis arrêté. Au bout de 3 épisodes de ce type chez un même patient, celui-ci était endormi suivant le protocole du groupe contrôle.

Pour le suivi psychologique, 2 ans après la randomisation, 70 patients étaient en vie. D’abord contactés par téléphone, 38 patients étaient éligibles pour l'entretien avec un neuropsychologue et finalement 26 patients ont été interrogés (13 dans chaque groupe).
Il n’a pas été observé de différences significatives entre les groupes de malades interrogés concernant l’âge, le score APACHE II ou encore le délai entre la randomisation et l’évaluation (environ 2 ans). Le neuropsychologue, ignorant du groupe d’affectation des malades, a effectué une évaluation de qualité de vie, de la dépression, de l'anxiété et du stress post-traumatique.

Aucune différence n'a été observée entre les groupes sur l’échelle de qualité de vie (Medical Outcome Study, questionnaire court ou SF-36). L'indice de dépression de Beck était faible dans les deux groupes : un patient dans le groupe sans sédation contre trois patients du groupe contrôle sont déprimés avec des scores supérieurs à 10 (p = 0,32). Évalués par la « Revised Impact of Events Scale », les deux groupes ont obtenu des scores faibles de stress : un seul malade dans le groupe sans sédation contre deux dans le groupe contrôle avaient des scores supérieurs à 32 (p = 0,50). Concernant l’anxiété, les scores sont également faibles et identiques dans chaque groupe : 28 dans le groupe contrôle versus 30 dans le groupe intervention sans sédatifs, p = 0,58.

Ces données suggèrent que l’absence de sédation n'augmente pas le risque de séquelles psychologiques à long terme par rapport à un traitement standard avec sédation. La taille de l’échantillon évalué incite toutefois à la prudence quant à ces conclusions.


Dr Béatrice Jourdain

Strøm T et coll. : Long-term psychological effects of a no-sedation protocol in critically ill patients. Critical Care 2011, 15:R293

Vous pouvez lire sur un thème proche :
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2511
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Message par Arnaud BASSEZ » mar. janv. 24, 2012 7:54 pm

Nous sommes le 15 décembre 2014. La presse bruisse d’un nouveau scandale sanitaire. De quoi s’agit-il ? D’un nouveau médicament aux effets secondaires dévastateurs ? D’un dispositif implantable potentiellement toxique ?

Non, des centaines de patients se sont vus prescrire un traitement sur la base d’un logiciel d’aide à la prescription censément imparable qui multipliait en réalité les erreurs. A moins que ce ne soit les clients de dizaines de pharmacie qui aient vu leurs données de santé évaporées en raison de dispositifs informatiques incertains. Pour la fédération LESSIS (qui regroupe des éditeurs de logiciels destinés aux professionnels de santé), ces scénarios n’ont rien d’improbable. A son sens, le désordre qui préside actuelle à la certification de l’ensemble des logiciels médicaux est un terrain idéal pour l’émergence de nouveaux scandales sanitaires. « L’exposition aux risques de dysfonctionnement des logiciels médicaux devient une priorité de santé publique » a récemment alerté ce groupe.

Un guichet unique

A titre d’exemples de la jungle que représente le système de validation des logiciels, la fédération liste : « 11 dispositifs de certification, homologation ou agréement dans le domaine des logiciels pour la santé, organisés par sept institutions différentes et couvrant onze domaines fonctionnels précis coexistent » remarque-t-elle. Cette multiplication des instances ne peut que favoriser le manque de cohérence et de transparence. Aussi, semble-t-il urgent de mettre en place un « guichet unique intégré » pour contrer « la naturelle entropie du maquis des opérateurs concernés ». Le groupe LESSIS propose pour se faire de s’inspirer du modèle canadien qui sous l’égide du « Centrelink » a entrepris de fédérer l’ensemble des procédures de certification. Pour LESSIS, en France, ce rôle pourrait être confié à une Délégation à la stratégie des systèmes d’information de santé (DSISS) une structure dont la création a été récemment souhaitée par certains députés.


Léa Crébat (JIM)
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2511
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Message par Arnaud BASSEZ » jeu. janv. 26, 2012 7:13 pm

Prototype même d'une étude qui ne sert à rien, si ce n'est d'avoir son nom dans une publication en vue sans doute, de décrocher un titre universitaire...

----

Les femmes âgées souffrent souvent d’arthrose des genoux (AG), ce qui entrave le gravissement des escaliers ou l’accroupissement. Cette dernière incapacité peut rendre problématique la miction, toutes les personnes âgées n’ayant pas accès à des sièges appropriés, autorisant la miction assise, singulièrement dans les pays utilisant les toilettes « à la turque » ou lorsque les sièges proposés sont malpropres.

La miction en position verticale (PV) en s’aidant d’un petit dispositif facile à confectionner représente alors une alternative intéressante.

Cette étude transversale n’a intéressé que des volontaires, dont l’indice de Lequesne (douleur, gêne, périmètre de marche, difficultés de la vie quotidienne) était ≥ 6 sur une échelle de 10, qui peinaient à se tenir à croupetons plus de 20 secondes ou à se relever, mais qui n’accusaient pas de troubles urinaires ni de prolapsus.

Pour rendre possible la miction, les femmes ont fabriqué par pliage et découpage une sorte d’entonnoir dans un cornet de papier étanche, la partie évasée étant placée sous le périnée et la partie étroite sur un récipient collecteur. Les femmes ont eu droit à plusieurs essais jusqu’à ce que le volume recueilli soit > 150 ml. Outre ce volume, on a mesuré le débit moyen (Qmoy) et le débit maximum (Qmax) en ml/s, en plusieurs essais, assis et debout, et enfin le volume résiduel par échographie. On a complété ces épreuves par un interrogatoire s’enquérant des difficultés rencontrées tant dans la fabrication du cornet que dans la miction en PV, l’indice de satisfaction et le souhait de recommander la technique à d’autres femmes. On s’est enfin inquiété de leur qualité de vie (qdv) avant l’essai et 3 mois plus tard et de savoir si elles envisageaient de passer le reste de leur vie en usant de cet expédient.

Sur les 21 femmes (60 à 75 ans) entrées dans l’étude, on n’a pas trouvé de différence significatives entre les volumes mictionnels, résidus post-mictionnels, Qmoy et Qmax en position assise ou debout ; par ailleurs, 20 femmes se sont déclarées très satisfaites même si 4 se sont plaintes d’incidents mineurs (vêtements mouillés par urines vagabondes). Toutes ont déclaré que l’entonnoir était facile à réaliser et qu’elles le conseilleraient à leurs amies, notamment dans les toilettes publiques ; quand au score de qdv, il s’est élevé significativement après trois mois.

La miction debout est donc réalisable chez la femme et d’ailleurs Hérodote avait observé le fait en Égypte en 430 a.C. (Livre II Euterpe, chap. XXV). Fallait-il cette étude pour le confirmer ?


Dr Jean-Fred Warlin

Chieh-Lung Chou E et coll. : Urinating in the standing position :a feasible alternative for elderly women with knee osteoarthritis. J Urol., 2011; 186: 949-953.

en lien avec le propos

miction impossible (Si même les mathématiciens s'y mettent alors ...)


----


L’expérience du chirurgien n’est-elle donc pas un gage de réussite de l’intervention ? C’est la question que l’on se pose à la lecture d’une étude française publiée par le British Medical Journal. Les auteurs ont évalué le travail de 28 chirurgiens en répertoriant les complications secondaires rencontrées lors de 3 574 thyroïdectomies, plus précisément les hypoparathyroïdies et les paralysies récurrentielles présentes encore 6 mois après l’intervention.

L’incidence totale des complications est de 2,08 % pour la paralysie laryngée et de 2,69 % pour l’hypoparathyroïdie mais une analyse plus fine, prenant en compte l’opérateur, semble confirmer que les chirurgiens atteignent un pic de performance en leur domaine entre 30 et 50 ans.

Les hypoparathyroïdies postopératoires sont en effet plus fréquentes chez les patients dont l’intervention a été réalisée par les chirurgiens les plus récemment ou les plus anciennement diplômés. En analyse multivariée, une pratique de 20 années ou plus est associée à une augmentation du risque de survenue d’une hypoparathyroïdie (Odds ratio 7,56 ; intervalle de confiance à 95 % : 1,79 à 31,99) et d’une paralysie laryngée (3,06 ; 1,07 à 8,80). Et force est de constater que les chirurgiens âgés de 35 à 50 ans ont de meilleurs résultats que leurs collègues plus jeunes ou plus âgés. Il est utile de préciser que les interventions difficiles n’étaient pas plus souvent confiées aux chirurgiens les plus expérimentés.

Les auteurs avancent quelques explications, dont l’une est que les chirurgiens les plus anciens se laissent aller à la routine de procédures répétitives et portent une moindre attention à leur travail. La technique de la thyroïdectomie n’a pas connu, selon eux, des bouleversements depuis plusieurs décennies, mais ils constatent que le résultat de cette enquête est cohérent avec celui d’autres travaux menés dans des spécialités différentes. Des facteurs physiologiques tels qu’une diminution du stress avec l’âge ou une certaine lassitude pourraient donc aussi entrer en ligne de compte, empêchant les plus anciens de se plier à l’acquisition de nouvelles techniques.

Il serait intéressant que des travaux soient menés pour élucider les raisons de ce constat. Le remède pourrait être, ainsi que le suggèrent les auteurs, une évaluation permanente des pratiques qui stimulerait la motivation des professionnels et leur désir de progresser.

Image

Illustration : Dr Ellsworth Wareham, 94 ans, chirurgien cardiothoracique


Dr Roseline Péluchon (source JIM)

Duclos A. et coll.: Influence of experience on performance of individual surgeons in thyroid surgery: prospective cross sectional multicentre study.
BMJ 2012; 344:d8041 doi: 10.1136/bmj.d8041.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Répondre