Société Française des Infirmier(e)s Anesthésistes
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Méprise, écrase, domine

Un article paru dans le petit journal du Tarn et Garonne soulève agacement et questionnement.

Sous le titre “Une journée de débat avec Samu Urgences de France, A propos des soins urgents en moins de 30 minutes" (dont la page facebook a disparu) le quator médical (Dr Braun, Pr Gueugniaud, Dr Mardegan, Dr Giroud ) remet les pendules à l’heure.

Car parmi les nombreux points abordés, « certains sont apparus particulièrement préoccupants ! Les soins sont médicaux et doivent le rester ! »

« Depuis quelques temps, les SDIS (Services d’Incendie et de Secours) se sont mis à recruter des professionnels de santé à vocation d’urgences, des infirmières par exemple. »

Par exemple et par pur hasard. Parce que des professionnels de santé à vocation d’urgences, il y en a tellement, qu’on s’y perdrait...

« Actuellement, il y a dans toute la France, environ 2 à 3000 personnels infirmiers qui sont employés par les SDIS. Or, pour le docteur Giroud, "ces derniers n’ont pas les outils, les compétences ni la mission de faire des analyses de besoin en matière de santé. Tout ceci se fait dans le désordre et aujourd’hui, le désordre n’est plus acceptable ! l’infirmière crée un retard à l’intervention médicale car les pompiers appliquent des protocoles de soins définis en interne et qui ne sont pas ceux de la société française de médecine d’urgence qui, à nos yeux, est la référence." »

On n’est jamais si bien servi que par soi-même. Surtout si on souhaite être hégémonique. (relire le rouge et le blanc).

Et il poursuit : " Laisser faire des choses aux infirmières qu’elles n’ont en réalité pas le droit de faire, cela peut faire perdre du temps mais aussi des chances au patient."

Le Professeur Pierre-Yves Gueugniaud va plus loin : " on mélange deux choses différentes, le secourisme et la médecine d’urgence". Il est vrai qu’avec une infirmière dans un VSAB, on ne sait pas qui fait le diagnostic alors qu’il doit impérativement être effectué par un médecin et dans les plus brefs délais.
D’autre part, ces infirmiers sont recrutés dans les hôpitaux alors que c’est là que l’on en a le plus besoin. Enfin, ces recrutements (15 en Tarn-et-Garonne) représentent beaucoup d’argent pour les départements qui sont par ailleurs en difficulté par rapport au budget des SDIS.

Il est intéressant de constater le gouffre qui nous sépare définitivement de cette élite intellectuelle, capable de tout comprendre, gérer, organiser, commander, qui a une vision d’avenir, des compétences sociales, économiques, basée sur des connaissances pérennes, et nous, tristes hères, pauvres de salaires et d’esprit. (oui un seul esprit suffira pour nous tous, n’exagérons pas, ils ne nous en octroient guère plus). Enfin pour mémoire, 1% des infirmiers hospitaliers (4 000 ISP volontaires travaillent à l’hôpital public sur les 400 000 infirmiers hospitaliers). Les tenir responsables des difficultés de planning et des hémorragies de personnels vers le privé, le libéral ou tout autre mode d’exercice relève d’une farce que personne ne peut croire, sauf ceux qui la profère.. Pour information seuls 250 infirmiers de sapeurs-pompiers sont professionnels. Nous sommes loin du compte Pr Gueugniaud.

La charge n’est pas nouvelle. Samu de France en avait déjà fait l’exercice contre les soignants, et l’union faisant la force, en 2008 une lettre SSSM des SDIS et infirmiers hospitaliers recrutés comme sapeurs pompiers volontaires , dézinguait déjà les soignants.

Pour autant, de quoi se mêlent ces médecins sur ce que font les infirmier(e)s ? Il me semblait que la devise de la République comportait le mot "liberté".
Est-ce que l’on dit quoi que ce soit sur ces médecins des mêmes hôpitaux qui vont cachetonner dans les structures privées dans lesquelles ils n’ont rien à faire, et ce pour une garde fortement rémunérée, sans qu’ils s’inquiètent pour autant du coût que cela génère pour l’établissement ?

Faites ce que je dis, ne dites pas ce que je fais.

Car si l’on veut se pencher sur le coût d’un infirmier de sapeurs-pompiers voici ce que nous apprend le Décret n° 2012-492 du 16 avril 2012 relatif aux indemnités des sapeurs-pompiers volontaires : Le montant horaire de base des indemnités mentionnées à l’article 11 de la loi du 3 mai 1996 susvisée est fixé en fonction des grades des sapeurs-pompiers volontaires.

  • Le montant minimal de ces indemnités correspondant au montant de l’indemnité horaire de base du grade de sapeur est fixé à 7,45 euros.
  • Le montant maximal correspondant au montant de l’indemnité horaire de base du grade d’officier est fixé à 11,20 euros.

Les montants intermédiaires sont fixés par arrêté du ministre de l’intérieur et du ministre chargé du budget, pour une période de trois ans.
Les indemnités sont versées au sapeur-pompier volontaire par l’autorité d’emploi dont il relève.

On pourra donc juger des sommes astronomiques versés par les départements à ceux qui préfèrent passer leurs jours de repos, loin de chez eux au service des autres, pour une rémunération que refuserait la femme de ménage de ces experts médicaux toujours prompts à juger les autres définitivement.

NB :

Grille indiciaire territoriale : infirmier de sapeur-pompier professionnel

Grille indiciaire territoriale : médecin et pharmacien de sapeur-pompier professionnel

Juste pour comparer qui coûte le plus aux départements...

Pour comprendre pourquoi les anciennes infirmier(e)s d’accueil et d’orientation (IAO) sont devenues infirmier(e)s organisateur(trice) de l’accueil (IOA).

Référentiel Infirmier Organisateur de l’Accueil. De l’infirmier(ère) d’accueil et d’orientation (IAO) à l’infirmier(ère) organisateur(trice) de l’accueil (IOA)
Référentiel de compétences de l’infirmière en médecine d’urgence 2008

Et le référentiel qui sépare le bon grain de l’ivraie.

Référentiel de compétences d’un médecin d’urgence

A lire la réponse d’urgence au quotidien (blog qui a changé de nom pour s’appeler secours médical de France), celle de l’anisp et celle un peu tardive du snia

AB