Société Française des Infirmier(e)s Anesthésistes
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2012 année de la loose, 2013 année de la ...

L’année qui s’achève, (le temps semble filer d’autant plus vite que l’on prend de l’âge), permet de mettre en perspective l’état des troupes IADE.

Beaucoup sont frustrés de notre situation qui n’a que peu évoluée, à part ce grade master qui ne nous donne pas le master à proprement parler, ni aux nouveaux arrivants de la promotion 2012-2014, ni aux anciens le fameux "stock".

Ne remuons pas le couteau dans la plaie de la prime de spécificité de 120 euros bruts que nous n’avons pas voulu mais qu’il serait malvenu par les temps qui courent (et qui toujours filent), de renier.

Avons-nous encore la possibilité de nous mobiliser ? Rien n’est moins sûr. Pour plusieurs raisons :

  • Nous passerions pour des "nantis" par ces temps de crise.
  • Nous n’arrivons pas à nous tenir les uns et les autres.
  • Les rancœurs et rancunes du passé sont vivaces.
  • La motivation n’y est sans doute plus.
  • Les médecins et leurs prébendes du secteur 2 en plein secteur public attirent bien plus surement la publicité médiatique que nous ne saurions le faire en dehors d’actions d’éclats que nous avons su provoquer par le passé. Passé qui semble n’être plus présent et se joue à l’imparfait voire au conditionnel pour qu’il puisse se conjuguer au futur.

D’un passé simple, nous en avons fait un passé décomposé. L’unité n’y est plus. L’appel récent du SNIA à la grève pour la journée du 29 novembre 2012 à l’intention des infirmiers-anesthésistes et cadre de santé infirmiers anesthésistes du secteur privé, n’a pas eu d’écho.

La réception du SNIA du 23 octobre 2012 au siège du ministère de la réforme de l’état, de la décentralisation et de la fonction publique aurait-elle eu plus de poids si elle eut été fait de concert avec la CGT et SUD, nos partenaires "historiques" ?

Pour louable qu’elle soit, cette initiative n’aurait-elle pas dû se faire conjointement, dans l’esprit dijonnais, qui semble se dissoudre dans les limbes d’un oubli Alzheimerien ?

Le grade master ne nous octroiera pas la juste et nécessaire revalorisation que nous sommes en droit de recevoir.

Le salut des IADE passent-ils aussi par l’exercice du privé en secteur public ? Car après tout, pourquoi le chirurgien aurait ce privilège de recevoir l’argent de son client (peut-on encore parler de patient ?) en utilisant le matériel, les locaux, le personnel, les médicaments et les compétences du secteur public à son usage unique et son bénéfice exclusif ?

Doit-on se tourner vers cet esprit mercantile subordonné à un reversement d’honoraires digne des prestataires de services ? Quitte à perdre le statut de fonctionnaire que beaucoup dans les sphères ministérielles et des assurances professionnelles appellent de leurs vœux ?

Ce serait toutefois faire fi de la situation démographique des IADE qui est loin d’être florissante. La profession vieillit (toujours ce temps qui court), avec 3147 départs à la retraite d’ici 2015 soit 49% de l’effectif actuel, avec un pic en 2015. Et de l’autre côté le quota d’internes choisissant l’anesthésie-réanimation s’est largement refait une santé.

Reste à savoir si les internes d’aujourd’hui resteront dans le secteur public qui se meurt de ses manques de moyens chroniques, de sa paupérisation.

Et la tentation de Genève, comme d’autres l’ont de Venise, accélérera t-elle cet appauvrissement ?

L’avenir le dira. Cet avenir qui semble si loin, et qui pourtant se rapproche si vite.

Parce que le temps court, court...

Bon courage à ceux qui passeront les fêtes dans les services au lieu d’être près de leur famille. Il y a peu de services publics qui assurent une présence permanente sans sourciller.

Cela ne fait pas notre gloire, mais nous pouvons sans doute en être fiers.

(oui je reprends cette même phrase du précédent message du 23 décembre 2011, mais que voulez-vous, cette fainéantise proverbiale du fonctionnaire doit bien trouver son écho quelque part, car nos éminents énarques ne la trouveront certes pas dans les blocs ou les smur, de jour comme en nuit profonde).

Joyeuses fêtes à tous.

AB