Société Française des Infirmier(e)s Anesthésistes
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30 % pour voir...

Le nouveau président de la République, François Hollande, va baisser son salaire, ainsi que ceux de tous les ministres de 30%. Actuellement de 21.200 euros brut par mois, la rémunération de François Hollande passe à 14.800 euros, soit environ 13.500 euros net.

Les ministres auront donc aussi cette diminution, pour « donner l’exemple ».
Certes, mais quand on y regarde mieux, on dissipe le brouillard pour voir la réalité.

L’indemnité qui s’ajoute au salaire, ne subit aucune baisse.

Ainsi, pour

  • Le Premier ministre : le traitement passe de 16.544 à 11.581 euros, les indemnités restent à 4.756 euros mensuels. Soit 16.337 euros/mois.
    perte = 207 euros ou 1.25 % !
  • Ministre : le traitement passe de 11.029 à 7.721 euros, les indemnités restent à 3.170 euros. Soit 10.891 euros/mois. Perte = 138 euros ou 1.24 % !

L’enfumage est une grande tradition républicaine, car même si le salaire baisse, la compensation par l’indemnité est largement passée sous silence.

En parallèle, il reste toutefois des fonctionnaires encore mieux lotis.

Au sein de l’Etat, c’est au Quai d’Orsay et à Bercy que l’on trouve les plus belles rémunérations. Ainsi, nos 181 ambassadeurs (y compris auprès des organisations internationales) touchent, en plus de leur traitement indiciaire (de 3.800 à 7.000 euros brut par mois en fonction du grade) une indemnité de résidence, qui varie selon le degré de risque et d’insécurité du pays en question, l’éloignement, les conditions sanitaires, le coût de la vie sur place, etc. Le montant des indemnités de résidence, qui évolue chaque année, n’a été rendu public qu’en 2002 dans un rapport parlementaire.

Le barème en vigueur au 1er octobre 2011 démarrait à environ 6.500 euros par mois en Tunisie pour culminer à 25.000 euros en Afghanistan. L’ex-coordinateur du renseignement nommé ambassadeur à Kaboul en février 2011, Bernard Bajolet, qui bénéficie du plus haut grade du Quai (ministre plénipotentiaire hors-classe), gagne ainsi plus de 32.000 euros brut par mois.

Voici quelques autres exemples d’IR :

  • 7.000 euros pour les Pays-Bas et la Belgique,
  • 8.500 euros pour l’Allemagne,
  • 10.000 euros pour le Togo,
  • 12.000 euros pour les États-Unis,
  • 20.000 euros pour l’Iran,
  • 22.000 euros pour l’Irak.
    Les "numéro 2" des ambassades, les 92 consuls voire certains attachés militaires ou chefs de missions économiques peuvent également toucher des indemnités du même ordre.

A Bercy, les responsables des grandes directions des ministères financiers toucheraient entre 15 000 et 17 000 euros net par mois pour les plus anciens d’entre eux. Le directeur général des finances publiques, Philippe Parini, gagnerait 20.000 euros. Certains administrateurs des finances publiques, qui remplacent les fameux trésoriers payeurs généraux depuis la fusion des Impôts et du Trésor en 2009, évoluent à des niveaux comparables.

Les agents du Parlement, dont les rémunérations échappent à la grille de la fonction publique et sont directement fixées par les Bureaux de l’Assemblée et du Sénat, ne sont pas en reste. Au Sénat, les deux secrétaires généraux de la Présidence et de la Questure gagnent environ 20.000 euros net par mois (contre 15.000 euros pour leurs homologues à l’Assemblée Nationale) tandis que les 14 directeurs de services tournent autour de 15. 000 euros.

Les Autorités administratives indépendantes recèlent également quelques postes en or, comme l’a révélé un rapport des députés Christian Vanneste et René Dosière (octobre 2010) ; bizarrement l’annexe recensant les rémunérations n’a toutefois pas été mise en ligne sur le site de l’Assemblée ! Le mieux payé est le président de l’Autorité des Marchés Financiers, actuellement Jean-Pierre Jouyet, qui touchait, en 2010, 25.248 euros brut par mois. A partir de 2011, il a toutefois décidé de baisser le niveau de sa rémunération à 19.658 euros. Suivent, dans l’ordre du palmarès, le président de la Haute Autorité de Santé, avec 17.178 euros, celui de la Commission de régulation de l’énergie (16.017 euros), du Conseil Supérieur de l’audiovisuel (15.413 euros y compris les avantages en nature), de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (15.358 euros) et de l’Autorité de la concurrence (15.290 euros).

Pour ce qui concerne la fonction publique, dans son ensemble, pas d’augmentation collective en 2011 et 2012. Crise oblige. Mais pas pour tous...

source challenges.fr

AB

ps : édite

La Décision n° 2012-654 DC du 09 août 2012 revient sur certains points législatifs, d’où une rumeur qui circulait sur son annulation. En effet, le Conseil Constitutionnel a déclaré, par la décision n°2012-654 du 9 août 2012, cette mesure non conforme. François Hollande et son gouvernement sont-ils donc toujours autant payés ? Perçoivent-ils le même salaire que Nicolas Sarkozy et son équipe ?

Apparemment non. Le Conseil Constitutionnel a en réalité jugé que cette mesure n’avait rien à faire dans une loi de finance rectificative et qu’il s’agissait d’une question réglementaire. La baisse de 30% des salaires de nos gouvernants a donc bien eu lieu mais par décret. De plus, celui-ci est rétroactif au 15 mai. Selon un spécialiste juridique, il ne s’agit donc là que d’une "erreur d’aiguillage" et non d’une marche arrière passée sous silence. La polémique est close.

source atlantico.fr (site classé à droite)

Petite chronologie législative.

• 31 juillet 2012 : vote du Collectif budgétaire

Si les parlementaires ont amendé certaines réductions des coûts de fonctionnement de l’Etat, la baisse des salaires du gouvernement et du chef de l’Etat, faisait, elle, bien partie de ce collectif budgétaire. La baisse des salaires du gouvernement et du chef de l’Etat est donc votée.

• 9 août 2012 : le Conseil constitutionnel retoque la loi

Les Sages ont estimé que les parlementaires n’avaient pas à valider par leur vote une telle décision, du fait de la séparation des pouvoirs. Le Conseil constitutionnel, rappelle que c’est "à l’exécutif de fixer le traitement du Président de la République, du Premier ministre et des membres du Gouvernement" et non aux parlementaires.

• 24 août 2012 : parution du décret actant la baisse de salaire

C’était à la fin de l’été, lorsque la tête est encore à la plage que le décret (passé inaperçu) a été publié dans le Journal officiel. Il atteste la baisse de salaire du Président de la République, du Premier ministre et des membres du gouvernement.

• Une baisse rétroactive au 15 mai 2012

La baisse rétroactive décrétée prend effet dès le 15 mai 2012, date de l’élection de François Hollande. Depuis ce jour, le salaire d’un ministre est de 9.940 euros (au lieu de 14.200 euros anciennement) et celui d’un ministre délégué -ex secrétaire d’Etat- de 9.443 euros (au lieu de 13.490 euros).

La rémunération de Jean-Marc Ayrault est désormais de 14.910 euros (21.300 anciennement) et celle de François Hollande 13.532 euros par mois (contre 19.532 anciennement).

Selon Challenge, Nicolas Sarkozy gagnait plus qu’Angela Merckel et François Hollande gagne moins. La chancelière allemande est désormais le dirigeant européen qui gagne le plus avec une rémunération de 16.020 euros par mois. David Cameron, lui, a décidé de baisser son salaire. Il reçoit 14.865 euros (et non plus 15.647) et est deuxième du classement. La baisse de 30% de son salaire étant effective, François Hollande est désormais troisième du top européen