Société Française des Infirmier(e)s Anesthésistes
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Plus dure sera la chute

La décision peut surprendre. Les huit organisations syndicales du public et du privé (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, Unsa, FSU, Solidaires), réunies ce vendredi matin au siège de la CGT à Montreuil, ont décidé, pour faire suite à la mobilisation anti-retraites de jeudi, d’organiser deux nouvelles journées de rassemblements.

La première consistera en manifestations dans toute la France le samedi 2 octobre, pour permettre à tous les salariés, du public comme du privé, d’y participer. La seconde sera une « nouvelle journée massive » de grève et des manifestations, le mardi 12 octobre.

FO, qui a refusé de signer le texte de l’intersyndicale tout en jouant la partition de l’unité, a toujours la même exigence : « il faut monter d’un cran pour que ce gouvernement soit inquiété. C’est pourquoi nous allons reformuler notre proposition d’une journée de grève pour tout le monde » explique Jean-Claude Mailly (FO), prêt à accepter, en échange, l’idée d’une manifestation un samedi « comme en 2006 ». Et d’ajouter, néanmoins, étonné : « en d’autres temps, qu’ils soient de droite comme de gauche, d’autres gouvernements auraient déjà revu leur copie devant ce mécontement grandissant ».
Une stratégie du durcissement du mouvement social soutenue par les plus radicaux comme Sud. Mais pas par les autres syndicats qui préfèrent la guerre des nerfs à la guerre éclair. Si la frange radicale de la CGT (dans les transports notamment) pousse pourtant à la roue de la grève illimitée, la confédération de Montreuil souhaite plutôt « multiplier les initiatives » (manifestations, rassemblements, arrêts de travail) afin d’user l’adversaire et non les salariés. Que ce soit Bernard Thibault (CGT), François Chérèque (CFDT), Jacques Voisin (CFTC), ou encore la FSU, tous craignent que les salariés soient épuisés par les grèves à répétition. « Le mythe de la grève reconductible c’est dans la tête de quelques illuminés » s’énervait hier François Chérèque dans le cortège. Et de conclure : « On a la réponse aujourd’hui avec les taux de grévistes... Ils n’y a pas le souhait d’une grève générale dans ce pays ». Il plaide pour une journée de mobilisation un samedi pour ne pas pénaliser financièrement les salariés.

Signe que l’intersyndicale se divise sur la stratégie à adopter désormais ? Synthèse des idées ? Ou preuve qu’ils ne croient plus pouvoir faire pression qu’à la marge sur le projet gouvernemental, qui sera examiné au Sénat début octobre ?

Le « non » ferme de Fillon

François Fillon a en tout cas balayé les « anti » en opposant un « non ferme et tranquille » aux manifestants et grévistes qui se sont exprimés jeudi pour le retrait pur et simple du projet de réforme sur les retraites - près de 3 millions selon les syndicats, moins d’un million pour le ministère de l’Intérieur -. « Il faut répondre calmement à la rue parce que gouverner c’est écouter chacun, gouverner c’est respecter chacun, mais gouverner la France c’est aussi parfois savoir dire non », a déclaré le Premier ministre devant des parlementaires et des membres de son gouvernement.

« Non, avec le président de la République nous ne retirerons pas ce projet de réforme parce qu’il est nécessaire et raisonnable », a-t-il enchaîné, reconnaissant, comme pour calmer la rue, que la réforme était imparfaite. Mais, a-t-il aussi rétorqué sous les applaudissements, « nous ne renoncerons pas à l’augmentation de la durée d’activité, parce que si par malheur nous le faisions, alors nos régimes de retraites s’écrouleraient sous le poids des déficits ».

« Dans ce non ferme et tranquille il n’y a aucun orgueil car je refuse de considérer les manifestants comme des adversaires. Il n’y a aucun mépris car aucun Français n’est coupable d’avoir des convictions », a-t-il affirmé.

source Le parisien