Société Française des Infirmier(e)s Anesthésistes
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ONI : vers la fin de vie ?

L’Ordre infirmier connaît actuellement une situation critique. Les réticences d’un grand nombre d’infirmiers salariés face à la création de cette instance se sont muées en profonde hostilité quand a été exigée une cotisation s’élevant à 75 euros. Alors qu’une large majorité de professionnelles s’est jusqu’à aujourd’hui refusée de répondre aux appels à cotisation de l’Ordre, le ministre de la Santé a, au mois de mai, clairement donné raison aux contestataires. Roselyne Bachelot, en réponse à une question d’un député, a en effet indiqué à l’Assemblée nationale qu’elle soutiendrait la proposition de loi visant à restreindre l’obligation d’adhésion à l’Ordre aux seules infirmières libérales.

Bientôt, les responsables de l’Ordre des infirmiers allaient apprendre qu’il existait un moyen de faire plier le ministre de la Santé : en réduisant la cotisation. Répondant à la place de Roselyne Bachelot en déplacement en Afrique du Sud, le secrétaire d’Etat chargé de la Coopération, Alain Joyandet l’a clairement sous entendu lors des questions orales au Sénat mardi.

Par ailleurs, la semaine dernière les députés UMP Pierre Méhaignerie et Richard Mallié ont fait office de messager auprès de Dominique Le Boeuf. Ces hérauts n’ont pas caché à la très contestée présidente de l’Ordre que Roselyne Bachelot était « arc boutée sur le sujet ». Ils lui ont cependant indiqué qu’ils étaient prêts à « l’aider » et ont proposé une réduction des missions qui pourrait alléger le budget de l’instance et ainsi permettre la baisse de la cotisation.

Les discussions semblaient s’orienter vers une issue plus favorable quand, après le départ des deux députés, le représentant de la direction générale de l’offre de soins a rompu ce climat apaisé. Un message du ministère de la Santé lu aux conseillers ordinaux a en effet fait l’effet d’une bombe. N’ayant pas pu avoir copie du texte, Dominique Le Bœuf en a résumé l’esprit à l’APM : « l’esprit c’est simple, c’est, si vous ne vous décidez pas ce soir et si vous ne baissez pas (la cotisation) (…) je vous élimine (…) c’est-à-dire que l’on va réduire l’Ordre aux libéraux (…) et vous en porterez la responsabilité ».

Très choquée par ce ton, la présidente de l’Ordre a annoncé la tenue d’un conseil extraordinaire le 1er juillet. Il devra décider de la conduite à tenir. Mais déjà, Dominique Le Bœuf a annoncé qu’elle préférait une « mort violente » à une mort « douce » que représenterait une cotisation impropre à faire fonctionner la structure.

source JIM