Toutes les photos ici présentes, sont d’Arnaud BASSEZ
Quelle belle journée !!
Quelle belle journée pour manifester.
Merci au soleil qui a bien fait les choses. Ce n’était pas gagné avec cette météo changeante.
2500 infirmiers anesthésistes s’étaient donnés rendez-vous place Denfert Rochereau à Paris.
11 heures le groupe se forme progressivement, pour atteindre son plein rendement à 11 heures 30.
étaient présents :
– CH de Le Blanc (indre) (salut Christophe)
– Vesoul
– Versailles
– Nantes
– APHP ( Hotel-Dieu, Bichat, Beaujon, Ambroise Paré, Pitié-Salpetrière, Saint Louis, Saint Antoine, KB, Henri Mondor, Necker, HEGP, Cochin, Avicenne, Lariboisière)
– Institut Mutualiste Montsouris (6 assignés, deux non grévistes)
– Dijon
– Brest ( la Bretagne avait affrété un car de 47 IADE)
– Rennes
– Vitré
– Saint Brieuc
– Toulouse (grosse délégation, bravo aux bonnets roses !!)
– Limoges
– Le Mans
– Besançon
– Guingamp
– Reims
– Caen (50 IADE)
– Lisieux
– Saint Lo
– Bayeux
– Cherbourg
– Falaise
– Beaune ( 8 IADE sur 11, 1 assigné)
– Chalons
– Auxerre ( 100 % de grévistes)
– Semur-en-auxois
– Dole
– Montpellier
– Bergerac
– Tours ( 10 IADE)
– Niort
– Chambéry ( 4 iade avec un prix de TGV de 110 euros par personne ! félicitations à Sylvain et ses collègues)
– Perpignan
– Saintes
– La Rochelle ( 13 iADE, 98 % grévistes)
– Amiens
– Grenoble
– Boiron
– Lyon
– 100 % assignés à Berck !
– Talence (Clinique mutualiste)
– Nîmes
– Poitiers
– Blois
– Castres
– Villeneuve Saint Georges
– Rambouillet (toujours là Françoise)
– Alençon (assignation minimum)
– Argentan
– L’école des IA de Caen
– L’école des IA de l’APHP
– L’école des IA de Lille
– Dax
– Bayonne
– Orsay (Un coucou à Nathalie)
– Amiens
– Beauvais
– Pau
– Manosque
– Laon
– Sarreguemines
– Roubaix
– Gisors (100 % grévistes)
– Rouen ( 27 iade)
– Beaumont sur oise (3 IADE, 100 % grévistes)
– Saint-Etienne
– Bourg-en-Bresse
– Montreuil
– Aix-en-Provence
– Marseille
– Saint Germain-Poissy (100 % grévistes)
– Samu 79
– Samu 75
– Samu 51
– Annecy
– Annemasse
– Sallanches
– Soissons
– Charleville
– Rethel
– Troyes
– Cannes
– Nice
– Le Havre
– Strasbourg (90 % de grévistes sur le CHU) et 4 IADE de la fondation saint Vincent (PSPH)
– Colmar
– Haguenau
– Mulhouse
Sans oublier une délégation sur Lyon regroupant plusieurs hôpitaux. Bravo aussi à eux.
Le cortège impressionnant en masse, a commencé sa migration sur les coups de 12 heures, vers le lieu de rendez-vous prévu, le ministère de la santé, avenue de Ségur.
Grosse ambiance, grosse détermination dans les rangs et un taux de grévistes de l’ordre de 90 à 95% sur le territoire français.
Les IADE avaient fait œuvre d’imagination en ce jour, et les slogans les plus originaux se succédaient sur les casaques, les banderoles, ou les décorations fleurissaient sur les bonnets de chacun.
Le cortège déroulait son flot ininterrompu jusqu’à l’approche de la gare Montparnasse.
Et brutalement, sans prévenir, les IADE ont bifurqué vers la gare en remontant la rue de l’arrivée,
débordant totalement la sécurité policière, puis envahirent la gare
en se précipitant sur les quais, à la stupéfaction des usagers.
Mais les quais ne suffisaient pas aux IADE.
Il leur fallait les rails et les voies. Ce qui fut fait dans la foulée.
Une bonne centaine de IADE qui avait pris de l’avance sur le groupe avait déjà envahi les voies à plus de 300 mètres du quai.
Le reste du groupe arriva et se dispersa sur l’ensemble de la voie.
13 heures : 2500 IADE bloquent tout le trafic ferroviaire de l’ouest français, rendu impossible.
100 000 personnes dont 40 000 dans les trains, auront été bloqués, soit pour le départ, soit pour le retour. Près de 60 TGV ainsi qu’une centaine de train TER et Transilien ont été affecté.
La SNCF décidera de porter plainte pour blocage de trafic. Qu’elle s’adresse à Madame Bachelot, responsable de cet état de fait !
La gare Montparnasse a été fermée au public en début d’après-midi, tandis que des centaines de voyageurs attendent sur les quais la reprise du trafic, a constaté l’APM sur place.
La station de métro Montparnasse-Bienvenüe a également été fermée au public et deux des trois lignes y transitant ne marquent pas l’arrêt.
La SNCF a invité les voyageurs dans l’enceinte de la gare à quitter les lieux et à reporter leur voyage, indiquant qu’elle était dans l’impossibilité d’indiquer une heure de reprise du trafic.
L’attente commença pour les IADE, plus que jamais déterminés.
Les forces de l’ordre investirent les lieux.
D’abord les gendarmes mobiles.
Mais le groupe étant scindé, avec des collègues encore plus loin sur les voies, il fallut aux forces de l’ordre du renfort, pour aller déloger ces dangereux activistes.
Ce qui ne fut pas fait tout de suite...
Quelques poussées et coups de matraques dans le ventre (même pas mal au fait !) pour faire refluer les IADE afin de le regrouper a été la difficile mission des forces de l’ordre.
Les IADE avaient décidé de camper, il s’installèrent sur les voies et commencèrent un pique-nique sauvage.
Un grand merci aux cheminots qui nous ont apporté de l’eau ainsi qu’aux habitants de l’immeuble riverain des rails, qui nous ont ravitaillé de même.
La presse était présente et couvrait l’évènement.
– BFM
– i Télé - canal + (à qui j’ai donné une interview, merci Hélène Cami et Frédéric son cameraman) passée à 19 heures au JT de Canal + et en boucle sur i télé
– RTL
– RMC
– France infos - France Inter (à qui j’ai donné une interview, Merci Mila)
– TF1-LCi
– France 3
– M6 (à qui j’ai donné une interview)
– Actusoins (un clin d’œil à Thomas Duvernoy, qui nous accompagne dès le début et à la sympathique conversation ensemble sur les rails).
– Reuters
– AFP
– France soir
– Le quotidien
La couverture fut nationale, avec la une des titres sur TF1, France 2, France 3, Canal +, M6 et des relais sur les sites web des journaux nationaux (le Figaro s’en faisait l’écho dès 15 heures).
Parallèlement à cette action, vers 10 heures, environ 150 IADE avaient pris le chemin de la porte de Versailles, afin de saluer à leur façon madame Bachelot qui venait inaugurer "Hôpital expo - Intermédica 2010".
Ce qui lui a fortement déplu, entrainant son refus de nous recevoir.
Mais le blocage continuant, créant une pagaille sans précédent, le ministère dépêcha sur place des conseillers.
Monsieur Julien Marion, chef de cabinet, chef du pôle "accompagnement politique et diplomatique" de la ministre, devait être là.
vers 16 heures Une délégation, composée de Marie-Ange Saget (SNIA), Olivier Youinou (SUD) et son collègue de Rennes, Bruno Franceschi (ufmict-CGT) ainsi que des IADE des collectifs régionaux partaient dans une salle de la gare, réservée à cet effet.
Les IADE ne quittant pas les voies sans le retour de cette délégation.
Mais la déception fut grande, car monsieur Marion n’était pas là et la délégation fut reçue par monsieur Patrice Vayne, chargé de mission à la veille sociale, à la Sous-direction des ressources humaines du système de santé, du Pôle « Professions de santé et affaires générales » de la DGOS.
Aucune avancée n’étant possible, puisque l’on nous proposa à nouveau un rendez-vous les 3 et 15 juin pour faire l’état de nos revendications, qui sont largement connues depuis les 11, 30 mars et 4 mai, la délégation retourna sur les rails, avec ses collègues.
17 heures, les gendarmes mobiles reçurent l’ordre d’évacuer les IADE des rails.
Et la charge commença.
Des actes que la population, massée sur les grilles et aux fenêtres put voir et constater. Les forces de l’ordre tiraient les oreilles des soignants !!!
Des actes de violence inadmissibles sur un personnel totalement dévoué à la population française dans son ensemble !
Les soignants, toujours disponibles,
7 jours sur 7, 24 heures sur 24, 365 jours par an, jours fériés, chômé, week end, nuits et jours,
grandement molestés par les forces de l’ordre qui n’écoutant que leur courage s’en prirent principalement aux femmes
les soulevant
ou les trainant sur les cailloux des voies ferrées.
Une collègue du Havre, Patricia, fut victime d’une clé d’épaule,
et sous la douleur fit un gros malaise vagal, nécessitant la présence d’un médecin, qui demanda l’évacuation par le SAMU 75.
La colère des IADE grandit encore plus.
Les CRS arrivèrent en renfort, et prirent la place des gendarmes mobiles.
Des actes de poussées reprirent. Les IADE résistèrent.
Puis le feu nourri de flacon de bétadine, d’éosine, d’œufs contenant ces deux produits déferla sur les forces de l’ordre et sur les soignants, pris dans la mêlée.
Un responsable de la préfecture de police, demanda l’évacuation, sous peine de recours à la force, nous garantissant une escorte "souple" vers le ministère.
Les IADE le firent en grande majorité, non sans être poussés par les CRS toujours prompts à pousser dans le dos des personnes sans défense, mais à la faconde proverbiale.
Quelques poches de résistance,
entrainèrent les derniers tirs d’œufs et autres produits tachants sur les CRS, dont un superbe œuf à la bétadine qui arriva en pleine cible.
Le SAMU évacua notre collègue sur les urgences de l’hôpital Cochin. Les dernières nouvelles : Étirement du plexus brachial. Arrêt de travail et rééducation.
En effet, comme me disait un gendarme mobile un peu "embarrassé" suite à ça et ma vindicte vocale appuyée : " On ne l’a pas touché monsieur..."
Je tremble à l’idée de ce que cela aurait donné si le geste avait été porté alors ...!
Réciprocité et soucis d’équité cher au cœur des IADE, un CRS fut également blessé. A la grande fureur d’un policier des RG avec qui mon entretien verbal "musclé" me laisse à penser que nous ne partirons pas en vacances ensemble, car lui se réjouissait de la blessure de notre collègue du Havre.
19 h 15 : Sous bonne escorte, le cortège des IADE quitta les voies de la gare de Montparnasse et se dirigea vers le ministère, sous les applaudissements largement majoritaires de la population parisienne.
Hélas pour le "RG" pré-cité, il a eu la malchance de se retrouver en ouverture de cortège vers le ministère. Et devinez qui était derrière lui..?
19 h 45 : arrivée devant le ministère de la santé, gardé comme fort Knox.
Cérémonie de recueillement auprès du cercueil de notre profession, et dépôt de nos diplômes d’État (photocopies) à l’intérieur.
Puis sur la musique de la marche funèbre, rythmé par un gong glacial, le feu fut mis à ce caveau,
emportant dans les flammes la désillusion de la profession
envers ce gouvernement et notre ministre de tutelle, qui s’impose définitivement comme une des plus mauvaises communicantes de la santé.
La façade du ministère, qui portait encore les stigmates du 4 mai, reçue le complément chromatique qui lui faisait défaut.
Un peu de bleu de méthylène, de rouge éosine et de marron bétadine.
20 heures 10. La messe est dite.
Les pompiers de Paris viennent éteindre le peu de braises qui subsistent.
Un journaliste de TF1 filme encore. "jamais je n’ai vu ça" me dira t-il.
Le ministère de la santé, joue clairement le pourrissement. Il cherche à nous promener jusqu’aux grandes vacances.
La profession refuse la ballade de Roselyne.
Nous avons montré ce jour, notre détermination. Les IADE qui ne se connaissaient pas tous, se sont tous reconnus en ce jour qui scelle notre union et notre cohésion sur le plan national.
Cette journée, historique pour le mouvement et les IADE, s’inscrit en lettre d’or. Ceux et celles qui l’ont vécu pourront dire "j’y étais".
Mais elle n’est que les prémices de ce que nous pouvons faire. Le gouvernement doit bien comprendre que nous ne nous contenterons pas de la promesse d’un Master pour les IADE en fin d’année et d’une hypothétique revalorisation d’ici 2013 au mieux.
Plus que jamais, les IADE iront chercher ce qui est leur dû.
Bac + 5 = Master 2 = grille indiciaire spécifique = exclusivité de compétence = pénibilité reconnue = catégorie A active maintenue !
Ne nous laissons pas endormir. Ceci reste notre métier.
Il est trop sérieux pour être confié au ministre.
IADE : Infirmier(e) Anesthésiste DEterminé(e) !!!
NDLR (Edit : 16 mai 2019) : Les divers liens ont disparu des sites d’information. Je les ai supprimé. Il en va de la vie des IADE comme de tous. Nous passons...
– Les flashs télévisés de BFM sur cette journée
A noter une "infirmière" bloquée qui a honte de la profession ! Mais qu’elle apprenne à lire le protocole Bachelot qui la consacre comme sédentaire, avant de nous donner des leçons du haut de son immobilisme légendaire !
– France infos
– Canal + le JT de 18h 45 du 18 mai 2010
– Le JT de 20 Heures de TF1 avec le premier titre
– La "réponse" de Roselyne Bachelot à la matinale de Marc Olivier Fogiel, sur Europe 1
– Google recense 77 articles sur le sujet et plus de 299 sur le sujet et ses conséquences.
– La consécration (!) le zapping de Canal +
Une petite compilation des médias sur notre action.
Arnaud BASSEZ
IADE / formateur AFGSU
Administrateur
ps : cette journée m’aura permis de mettre un visage sur les noms de ceux que je côtoie au travers de ce site. Rien que pour ça, cette journée aura été bénéfique.