Société Française des Infirmier(e)s Anesthésistes
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Histoire des IADE
Article mis en ligne le 2 octobre 2006
dernière modification le 18 mars 2024

par Arnaud Bassez

Actualisé le 13 juin 2023

À ses débuts, l’anesthésie ne s’impose pas en tant que discipline médicale reconnue, mais comme une activité périphérique de la chirurgie.

2 CNRA administrent de l’ether

 1863 Catherine S. Lawrence est parmi les premières infirmières américaines à fournir des anesthésiques pendant la guerre civile américaine.

C’est lors de la deuxième bataille de Bull Run en 1863 qu’elle administra du chloroforme aux soldats blessés qui avaient besoin d’opérations d’urgence sur le champ de bataille.
Néanmoins, il a encore fallu plusieurs années aux infirmières pour se manifester et répondre formellement à l’appel à fournir des anesthésies. Les raisons de ce retard comprenaient le manque de formation, la nature non urgente de la pratique chirurgicale civile après la fin de la guerre et le manque de modèles et de sponsors. Cependant, le concept de temps de guerre selon lequel les infirmières prodiguaient des soins d’anesthésie a progressivement pris racine au fur et à mesure que les chirurgiens formaient et encourageaient les infirmières à assumer ce rôle important.

 1877 Les documents les plus récents, faisant état d’une anesthésie délivrée par une infirmière, mentionnent le nom de sœur Mary Bernard Sheridan qui travaillait à l’hôpital de St Vincent, à Erié en Pennsylvanie. Cette religieuse, est créditée comme étant la première infirmière identifiable à se spécialiser en anesthésie.

Sister Mary Bernard

Les religieuses catholiques ont joué un rôle important dans la formation des infirmières et aussi dans l’anesthésie. Son influence s’est répandue dans tout le Midwest et de nombreuses autres religieuses catholiques qui étaient également infirmières ont commencé une formation pour administrer l’anesthésie. Les religieuses du Tiers-Ordre des Hospital Sisters of St Francis de Münster ont établi une communauté à Springfield, Illinois, et le 22 juin 1879, elles ont fondé l’hôpital St John.

À St John’s, l’administration de chloroforme et d’éther a été enseignée aux infirmières par des chirurgiens, et de nombreuses sœurs franciscaines ont été affectées comme anesthésistes dans tout le Midwest. L’anesthésie infirmière est devenue "sans aucun doute une pratique courante dans de nombreux hôpitaux catholiques"
Les documents disponibles tendent à laisser croire que les infirmières anesthésistes étaient fréquentes dans le système hospitalier catholique.

 1889 à 1908 Catalyseur à l’origine de la reconnaissance de la profession par le développement de la pratique infirmière avancée en anesthésie, l’infirmière anesthésiste la plus connue aux USA est Alice Magaw, qui travailla à l’hôpital Ste Mary, qui deviendra la Mayo clinic, sous l’impulsion des frères Mayo (Rochester Minnesota).

Bien que les religieuses catholiques semblaient être la force la plus influente pour apprendre aux infirmières à administrer l’anesthésie à la fin des années 1800, c’est William W. Mayo qui devrait être crédité pour avoir promu la popularité de la pratique de l’anesthésie infirmière. Mayo et ses fils William J. Mayo et Charles H. Mayo étaient bien connus pour leurs compétences chirurgicales. Ces chirurgiens ont voyagé dans tout le pays jusqu’à leur clinique du Minnesota pour observer les opérations et apprendre leurs techniques chirurgicales. Cependant, les frères Mayo ont également remarqué que les infirmières anesthésiaient à la tête de la table d’opération.

Le docteur Charles Mayo conféra à Alice Magaw le titre de mère de l’anesthésie, notamment pour sa maîtrise de l’hypnose associée au chloroforme ou à l’éther, afin d’en diminuer les doses, (jusqu’à 80%) et les risques associés, inaugurant ainsi la technique de l’hypno-sédation.

Alice Magaw élargi le rôle de l’infirmière anesthésiste clinicienne afin d’inclure l’enseignement, le tutorat, et la recherche. À une époque où l’anesthésie était plus crainte que la chirurgie elle-même, Magaw démontra que l’intégration des principes de soins infirmiers dans le processus de l’anesthésie pouvait réduire les appréhensions des patients et améliorer la sécurité de l’anesthésie.

Une centaine d’années avant, "l’evidence-based practice" a été inventé par Miss Magaw qui publie en 1906 ses résultats d’anesthésie dans les revues médicales, et présente ses données bien avant l’existence de sociétés médicales. Elle a également acquis une réputation internationale pour avoir délivré 14.000 anesthésiques sans décès imputable à l’acte anesthésique lui-même. Au fur et à mesure que la réputation et le succès de la clinique Mayo se sont répandus, la renommée des infirmières anesthésistes de la clinique Mayo s’est étendue.

 1908 Cleveland, Ohio. Impressionné par la fourniture d’une anesthésie supérieure par les infirmières de St Mary’s et suivant l’exemple de la Mayo Clinic, le chirurgien George Crile demande à l’infirmière anesthésiste Agatha Hodgins de devenir son anesthésiste. Hodgins enseigna à des infirmières, des médecins et des dentistes sur des bases informelles, l’art de l’anesthésie. En 1914 Crile et Hodgins vinrent en France, dans le corps des ambulances Américaines, afin d’aider l’établissement d’hôpitaux qui prendraient en charge les blessés et les malades des forces alliées.

Hodgins enseigna à des infirmières anglaises et françaises, comment administrer un mélange oxygène-protoxyde d’azote.
De retour à Cleveland, elle fonda l’école d’anesthésie du Lakeside hospital en 1915.

 1909 La première école d’infirmières en anesthésie a été créée en 1909 à l’hôpital St. Vincent de Portland, Oregon. Établi par Agnes McGee, le cours durait sept mois et comprenait des cours sur l’anatomie et la physiologie, la pharmacologie et l’administration des quelques agents anesthésiques courants disponibles à l’époque.

Au cours de la décennie suivante, environ 19 écoles ont ouvert leurs portes. Toutes consistaient en une formation postuniversitaire en anesthésie pour les infirmières et duraient environ six mois. Celles-ci comprenaient des programmes à la Mayo Clinic, à l’hôpital Johns Hopkins, à l’hôpital Barnes, à l’hôpital post-universitaire de New York, à l’hôpital Charity à la Nouvelle-Orléans, à l’hôpital Grace à Detroit, entre autres.

Au cours de ces premiers jours d’administration d’anesthésiques, les connaissances et les options d’anesthésie disponibles étaient extrêmement limitées et les programmes fournissaient le peu d’éducation qu’ils pouvaient pour tous les niveaux de prestataires de soins de santé. Ce programme était ouvert aux infirmières, aux médecins et aux dentistes. La formation n’a duré que six mois et les frais de scolarité étaient de 50 $. Au cours de sa première année, il a diplômé six médecins, onze infirmières et deux dentistes.

 1911 Le premier défi au droit de l’infirmière d’administrer l’anesthésie est venu en 1911 de Francis Hoeffer McMechan, un médecin natif de Cincinnati, qui estimait que le domaine de l’anesthésie devait appartenir uniquement aux médecins. McMechen a contesté la pratique de l’anesthésie infirmière auprès du Conseil médical de l’Ohio, qui, avec le procureur général de l’État de l’Ohio, a statué en 1916 que seul un médecin agréé pouvait administrer une anesthésie. Les chirurgiens de l’hôpital Lakeside de Cleveland, comme Crile, ont d’abord obéi à la décision ; cependant, en 1917, Crile et ses partisans ont réussi à faire pression sur la législature de l’Ohio pour créer une exemption dans le cadre de la loi sur la pratique médicale pour les infirmières qui ont été formées de manière appropriée pour administrer une anesthésie sous la supervision d’un médecin.

 17 juin 1931 l’âme des pionniers anime Agatha Hodgins qui fonde l’Association nationale des infirmières anesthésistes (National Association of Nurse Anesthetists:NANA).

Agatha Hodgins

Huit ans plus tard, l’association NANA change son nom, pour devenir l’actuelle Association américaine des infirmières anesthésistes : American Association of Nurse Anesthetists : AANA qui devrait être une référence pour tous les iade. Elle est l’association professionnelle de l’anesthésie la plus ancienne aux USA.

Lamb Helen CNRA 1929

Puissante, organisée, elle obtiendra la reconnaissance politique, économique et publique qui fait encore défaut en Europe et notamment en France, où l’on a tendance dans les sphères médicales, à voir dans ce petit personnel, un exécutant plus qu’un collaborateur efficace et bien formé.

 1934 Le défi le plus remarquable est peut-être survenu en 1934, lorsque l’infirmière anesthésiste Dagmar Nelson a été accusée par un médecin anesthésiste, William VaneChalmer-Francis, d’exercer la médecine et de violer la pratique médicale californienne en administrant une anesthésie sans licence. L’affaire est allée jusqu’à la Cour suprême de Californie, mais Dagmar Nelson a reçu une décision favorable à chaque niveau de l’affaire.
L’affaire Dagmar Nelson a été remportée grâce à des précédents établis par les premières infirmières anesthésistes. La Cour suprême de Californie a estimé que la pratique de l’anesthésie par Nelson était « conforme à la pratique uniforme dans les salles d’opération » non seulement à Los Angeles, mais aussi dans tout le pays, y compris la clinique Mayo, où Nelson s’était formé et « où... cent mille des opérations chirurgicales avaient été réalisées  » avec anesthésie administrée par des infirmières.

 1937 : La société française d’étude de l’anesthésie et de l’analgésie (l’ancêtre de la SFAR) a dans ses rangs, sept médecins anesthésistes. L’anesthésie est très souvent délivrée par une personne non formée, sous la responsabilité du chirurgien, seul maître à bord.

 1944, l’armée américaine libère la France, elle a dans son corps sanitaire des médecins anesthésistes mais surtout des infirmiers anesthésistes. Déjà durant le premier conflit mondial, les infirmières anesthésistes américaines étaient les principales praticiennes de l’anesthésie sur les champs de batailles.

CRNA navy

L’anesthésie va commencer à s’organiser à ce moment.

 En 1947, se retrouvent sur les mêmes bancs de la Faculté de médecine de Paris, médecins, sages femmes et infirmiers pour un enseignement d’un an. Il est préconisé une formation en treize leçons et un stage de quatre semaines.

 En 1948 La professionnalisation de la spécialité permet à l’anesthésie de se développer et d’entrer dans la modernité. De nouvelles molécules aident à cette modernité en oubliant l’éther au profit de l’halothane et du penthrane, des barbituriques et de la curarisation, dans les années à venir.

  En 1949 est créé par la Faculté, un enseignement destiné aux paramédicaux, sanctionné par une attestation d’aide anesthésiste après la réussite des épreuves de fin d’étude. L’école des infirmières aide anesthésistes de l’hôpital Saint Germain-en-Laye est la première à ouvrir ses portes. Les études durent un an.

 1951 Création du syndicat professionnel

 En 1957 Les études passent à deux ans et sont délivrées par la faculté de médecine de Paris.

 1960-1961 La formation est de 18 mois. Le premier programme d’étude est assorti d’un haut niveau de connaissances. Un certificat d’aptitude aux fonctions d’aide anesthésiste est délivré, par le Décret du 9 avril 1960 portant création d’un certificat d’aptitude aux fonctions d’aide-anesthésiste.
Le ministère inscrit l’anesthésie générale dans les actes professionnels autorisés aux infirmiers, bien malgré le corps médical...

A partir de cette date, les infirmiers aide anesthésistes (I.A.A) entrent dans le corps des infirmiers spécialisés et vont bénéficier d’un statut particulier avec leur propre filière et une représentativité de droit par l’intermédiaire de leur syndicat professionnel.

Le syndicat professionnel intègre les sages-femmes anesthésistes. Actuel Article D4151-14
« Dans les conditions prévues par leur code de déontologie, les sages-femmes titulaires du certificat d’aptitude aux fonctions d’aide-anesthésiste créé par le décret du 9 avril 1960 créant un certificat d’aptitude aux fonctions d’aide-anesthésiste ou titulaires du diplôme d’Etat d’infirmier anesthésiste peuvent faire usage du titre de sage-femme anesthésiste diplômée d’Etat. »

 1962 : Arrêté du 24 avril 1962 relatif à l’usage du titre d’aide-anesthésiste
Cet arrêté énonce que la possession du certificat d’aptitude aux fonctions d’aide-anesthésiste donne droit au qualificatif d’« aide-anesthésiste » nécessairement précédé du titre d’infirmier ou de sage-femme selon le cas. Dans l’usage de ce qualificatif, aucune abréviation ne peut être utilisée.

Les conditions de travail sont particulières. Peu de moyen, beaucoup de volontés. D’aucuns diront que la situation n’a guère évoluée.

L’éther disparaît au profit du fluothane. Le paysage de l‘anesthésie française ressemble à un désert, avec souvent sur Paris un anesthésiste pour la rive droite et son homologue pour la rive gauche…
Les traitements médicaux son rares, et les malades lourds n’existent pas, car ils sont morts des suites de leurs pathologies.

L’infirmière aide anesthésiste délivrait l’anesthésie sous couvert du chirurgien. Elle était rémunérée à l’heure dans les hôpitaux publics ou était employée par les chirurgiens dans les structures privées.

Les médecins anesthésistes commencent à investir les blocs opératoires, et voient en la personne « à la tête », un obstacle plutôt qu’un avantage.
Les équipements sont rudimentaires, lourds, pas adaptés, mais ils existent.

 1964 : création des départements d’anesthésie qui donnent l’indépendance de fait aux médecins anesthésistes vis à vis des chirurgiens.

Décret n° 64-375 du 25 avril 1964 portant modification du décret du 9 avril 1960 créant un certificat d’aptitude aux fonctions d’aide-anesthésiste

 1967 : Mr René Baumann, professeur en chirurgie, fait une communication "historique" à l’Académie de médecine pour demander la suppression des infirmier(e)s aide anesthésistes ( IAA).

 1971 : publication au journal officiel du programme des études en anesthésie. Plusieurs écoles ouvrent, la formation de la faculté de médecine est arrêtée et l’Assistance Publique de Paris ouvre une école en 1973.

 1972 Les études sont rallongées à 24 mois et sont à temps plein. Le contenu et le volume horaire de la formation sont précisés.

Arrêté du 24 janvier 1972 Certificat d’aptitude aux fonctions d’aide-anesthésiste.
Abroge l’arrêté du 25 Avril 1964

Décret n°72-105 du 24 janvier 1972 modification des art. 1er et 2 du décret du 09 avril 1960.
(art. 1 : personnes auxquelles le certificat d’aide-anesthésiste peut etre délivré) JORF du 6 février 1972

 1974 : protège-moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge…

Les médecins anesthésiste réanimateur (MAR) s’aperçoivent que l’anesthésie rapporte de l’argent dans les structures privées, et procure du pouvoir à l’hôpital public. Ils cherchent à faire disparaître les infirmier(e)s aide anesthésistes, pour les remplacer par des techniciens, dénués de formation aux soins, analogues aux inhalothérapeutes du Québec.

Certains chirurgiens réputés, sont hostiles aux infirmier(e)s aide anesthésistes. Mais c’est mal connaître l’esprit de corps des infirmier(e)s aide anesthésistes, qui va résister encore et toujours face à l’envahisseur.
Les syndicats de MAR cherchent pour la troisième fois à faire disparaitre la profession des IAA.
Un amendement est déposé au Parlement à cet effet.

Par l’action conjointe de son syndicat professionnel, des directeurs d’hôpitaux et certains médecins anesthésistes (!), la profession obtient le retrait de l’amendement déposé au Parlement.

Mais certains anciens IAA, partisans de l’exercice libéral, préfèrent opter pour la solution préconisée par les syndicats médicaux, à savoir la disparition de la profession IAA.
Toutefois, d’autres IAA, plus jeunes en exercice, pressentent que l’évolution est inéluctable et que les MAR auront une place prépondérante.

Ils décident donc par leur vote majoritaire lors d’une assemblée générale du syndicat professionnel des infirmières aide anesthésiste, de s’inscrire dans la voie de la sauvegarde.

 1981 : le Décret 81-539 du 12 mai 1981 relatif à l’exercice de la profession d’infirmier, est la quatrième opportunité pour les MAR de demander la suppression de l’anesthésie générale des actes infirmiers.

Le syndicat professionnel fait preuve d’une certaine subtilité en éditant la "fameuse" liste des 100 gestes contributifs à l’anesthésie générale, sans en citer une seule fois le nom.

L’Académie de médecine dépose les armes.

Le décret de 1981 et le Décret n°84-689 du 17 Juillet 1984, (modifié par le Décret 2002-194 du 11 février 2002 relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier(e)), comportent donc le terme anesthésie générale dans les actes infirmiers. Mais les médecins (via leurs syndicats et la SFAR) vont tout faire pour en réduire l’importance et la portée.

 1988

le 30 août 1988, publication du Décret N° 88-902, modifiant le décret du 17 juillet 1984 relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier et créant l’article 5 bis, instituant l’exclusivité de compétence pour la pratique de l’anesthésie aux seuls infirmiers titulaires du certificat de spécialisation en anesthésie-réanimation.

Publication le même jour du Décret N° 88-903 créant un certificat d’aptitude aux fonctions d’infirmier spécialisé en anesthésie- réanimation (I.S.A.R) et l’arrêté relatif à la formation des ISAR (nouveau programme d’études sous le contrôle des DRASS)

Les professionnels qui font fonction d’ISAR ont l’obligation de se former jusqu’en 1994, profitant d’une prolongation de deux ans par décision ministérielle. Cette obligation sera salutaire pour la profession qui verra disparaître un personnel infirmier doté d’une bonne technique mais totalement incompétent en pharmacologie et compréhension de ses actes.

 Automne 1988 : grève infirmière. Le public découvre les salaires de misère que l’on octroie aux soignants. Les images des infirmières arrosées à la lance anti-émeute jouent en leur faveur, et donnent "mauvaise conscience" au gouvernement socialiste. Le président Mitterrand reconnaîtra que les infirmières « doivent avoir leur dû ».

 Le 30 novembre 1988, le Décret n° 88-1077 est publié et offre une nouvelle classe : la classe supérieure, entre la classe normale et la classe des surveillants de soins. L’article 5, donne aux IADE de classe normale, la possibilité de passer en classe supérieure avec 10 ans d’exercice professionnel, sur quota.

 9 février 1990 : le protocole DURAFOUR accorde 26 (1990) puis 30 (1991) et enfin 34 points indiciaires de NBI (1992)

 Mai à juin 1991 : Les ISAR font une grève de 5 semaines, grève impactant même les étudiants qui rejoignent pour certains le mouvement qui réclame une grille spécifique pour les ISAR, une revalorisation salariale et un diplôme d’Etat.

 17 décembre 1991 : création du Diplôme d’Etat d’Infirmier(e) Anesthésiste. (Décret n° 91-1281) Les promotions (janvier 1990 - janvier 1992, dont celle de votre serviteur) sont les premières en France à en bénéficier. (Accords Durieux).

 Janvier 1993 : 7 points supplémentaires de NBI (Décret no 93-699 du 27 mars 1993 modifiant le décret no 93-92 du 19 janvier 1993) et (Décret no 93-700 du 27 mars 1993 modifiant le décret no 90-789 du 6 novembre 1990) , 1 an de gain d’échelon et passage à 100% de tous les IADE dans le 2ème grade de la C.I.I (Catégorie Indiciaire Intermédiaire, Décret no 94-73 du 25 janvier 1994 modifiant le décret no 88-1077 du 30 novembre 1988)

 15 mars 1993 : article V bis du décret de compétences modifié par le décret n°93 345 qui est l’article 7 relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier.
Uniformisation de l’enseignement dans les écoles d’IADE

 15 mars 1998 : C’est à l’AG des IADE d’Ile-de France que la décision de créer une association loi 1901, est prise. L’association s’appellera Collectif National des Infirmier(e)s Anesthésistes* (CNIA).

Le syndicat national des infirmiers anesthésistes, s’étonne de ce « rival », et demande quelle légitimité il a auprès de la profession.
Le CNIA effectue une enquête nationale portant sur les pratiques professionnelles des IADE et le devenir de la profession. Il participe au groupe de travail organisé par le ministre KOUCHNER ainsi qu’à celui travaillant sur le décret de compétences.

 Les 14 mai et 25 juillet 1998 : suite à deux assemblées générales, provoquées par Marie Josée Breteau, ancienne secrétaire de la Coordination Nationale des IADE en 1992, les infirmier(e)s anesthésistes repartent en croisade.
Le fautif : l’article D 712-71 du décret du 30 mai 1997 relatif à la composition des équipes du Smur qui ne rend donc pas nécessaire la présence d’un IADE dans les ambulances de Smur voire même les en écarte.

 juin 1999 Au sein de son ministère, le ministre Kouchner reçoit trois représentants du syndicat professionnel des IADE pour leur proposer d’intégrer la profession médicale, cadeau ultime avant de quitter ses fonctions pour le Kosovo. Cette proposition aurait dû redescendre vers l’ensemble de la profession, mais dans le secret des alcôves ministérielles, deux des invités (le président et un des membres du bureau refuseront cette proposition, alors que le secrétaire du dit syndicat, était prêt à l’accepter). Cette décision pèse encore sur la profession à l’heure de la pratique avancée. La présidente du CNIA apprend cette décision mais il est trop tard. Deux personnes du syndicat ont décidé sans concertation, de l’avenir de tous les IADE.

 Septembre 1999 : débute au ministère un groupe de travail sur notre décret de compétences. L’hostilité déclarée de l’ensemble des syndicats des MAR incitera à créer une intersyndicale - CNIA, SNIA, Sud CRC, CGT, UNSA, CFTC, CGC - dont le travail collectif portera ses fruits.
24 janvier 2000 : l’Intersyndicale organise une journée de grève qui sera suivie par 80% des IADE.

Tirez sur l’anesthésiste !

 1er février 2000 : sous la pression des IADE le ministère soumet à l’Intersyndicale le projet de décret de compétences à venir, arbitré par Mme GILLOT.

Une douzaine de manifestations IADE se tiendront du 17 janvier au 15 février 2001.

 Printemps 2001, fin des manifestations IADE Suivant une dernière manifestation fort réussie en Avignon, le 3 mars 2001, le CNIA entre dans une longue phase de sommeil quelques temps après.

IADE en grève

reste le syndicat, unique représentant de la profession IADE.

 31 décembre 2001
Décret no 2001-1374 du 31 décembre 2001 modifiant le décret n°88-1077 du 30 novembre 1988 modifié portant statuts particuliers des personnels infirmiers de la fonction publique hospitalière

 Décret n°2001-1378 du 31 décembre 2001 relatif au classement indiciaire des personnels infirmiers de la fonction publique hospitalière

 Arrêté du 31 décembre 2001 relatif à l’échelonnement indiciaire des personnels infirmiers de la fonction publique hospitalière

 Arrêté du 17 janvier 2002 relatif à la formation conduisant au diplôme d’Etat d’infirmier anesthésiste, changement du programme dans les écoles d’IADE.

attention nous revoilà !!

 11 mars 2010 : Devant la menace du protocole Bachelot

protocole d’accord du 2 février 2010 pour le passage en catégorie A et mise en place du LMD
Aaaahhhh des IADE !!!! au s’cours ...

les IADE repartent en croisade pour la défense de leur profession, faire reconnaître sa pénibilité, l’exclusivité de compétence et l’accession au niveau Master comme prévu par les accords européens.

les IADE devant le Ministère de la santé (image Arnaud BASSEZ)

 Arrêté du 15 mars 2010 modifiant l’arrêté du 17 janvier 2002 relatif à la formation conduisant au diplôme d’Etat d’infirmier anesthésiste

 30 mars 2010

A nouveau, les IADE dans les rues de France, pour réclamer une juste reconnaissance et l’abrogation de l’article 30 inique qui n’est pas la réalité dans les hôpitaux de France.

Les IADE organisent des actions locales dans les régions de France et de Navarre, qui se répètent à l’envi, témoignant d’une profonde motivation.

Un film disponible en téléchargement ou sur youtube afin de le diffuser aux patients, aux consultants, aux décideurs (sénateurs, députés, ministre de la santé...) pour que le scialytique nous éclaire un peu. Réalisé par l’auteur de ces lignes, avec le concours de mes collègues.

La profession a décidé de ne pas sombrer avec le navire.
Elle lutte pour renflouer le bâtiment.

Fluctuat nec mergitur

mosaïque IADE

 4 mai 2010

Coucou les re-re voilou ! Les IADE encore et toujours mobilisés. Face à Roselyne Bachelot. Voir la vie en rose n’est pas forcément une chanson agréable à l’oreille.

Un autre film réalisé par le même auteur est diffusé sur YouTube, le 15 mai 2010

 18 mai 2010

Montée en puissance des IADE qui démontrent leur pouvoir de nuisance, par une journée à inscrire en lettres d’or au fronton de la profession.

 8 juin 2010

La journée de l’océan se traduit par une vague bleue déferlant sur l’arc de triomphe, roulant jusqu’au ministère de la santé, avant de s’échouer en beauté dans les salons dorés du Quai d’Orsay.

 25 juin 2010

Les IADE se jouent encore des autorités policières en faisant croire à une mobilisation massive sur Paris. Mais dans mobilisation nationale, il y a nation. Donc sur l’ensemble du territoire. Avec des ARS investies massivement ! Histoire de montrer au ministère que les IADE ne se démobilisent pas durant la trêve estivale.
Bien au contraire.

 Été 2010

Un sondage sur l’ensemble de la profession est proposé et le résultat dévoilé à l’assemblée générale de Dijon.

 1er octobre 2010

Annoncé un peu vite comme le D day IADE, le nombre n’était pas présent.
Mais cette journée démontre un changement des ordres du ministère de l’intérieur : il faut casser le soldat Ryiade !! Violence policière ahurissante, les IADE radicalisent leur mouvement à la suite de cette journée.

Arnaud on strike !!

Ils refusent d’être à leur poste sans assignations légales et organisent un acte inédit : bloc mort national !

Le ministère ouvre une cellule de crise, et pour la première fois, madame Bachelot rencontre les IADE le 6 octobre 2010.

Une proposition est faite. Les centrales syndicales, en dehors de la CGT et de SUD vont peut-être nous trahir en signant ce que nous refusons...

NB : Un terme, pourtant connu de longue date dans le giron anesthésique, et utilisé parfois pour nous qualifier, a été mal compris et interprété, par beaucoup d’IADE, lors de ce mouvement de 2010. On en voit là, la jeunesse de ces membres constitutifs majoritaires qui n’avaient pas la "culture IADE" développée, et se sont précipités vers une interprétation totalement erronée.

Il s’agit du terme "aristocratie de la profession" prononcé par la ministre Bachelot. Les IADE sont les aristocrates de la profession infirmière. Qu’est-ce que cela veut dire ?

La Famille du duc de Penthièvre en 1768, dit aussi La Tasse de Chocolat – Jean-Baptiste Charpentier, le Vieux

Reprenons déjà la définition du mot aristocratie

  • Larousse :Petit nombre de personnes qui ont la prééminence, qui se distinguent dans un domaine quelconque ; élite.
  • Le Littré : ÉTYMOLOGIE : Ἀριστοϰράτεια, de ἄριστος, excellent, et de ϰρατέω, être fort  : domination des meilleurs, des plus considérables.

Pour être clair, les IADE sont ce qui se fait de mieux, de plus élaborés en termes de connaissance et capacité, responsabilité professionnelle.

Beaucoup, ont cru y déceler un terme méprisant selon lequel nous serions les nantis de la profession. Et beaucoup, sans réfléchir, se sont engouffrés dans la brèche, négligeant comme souvent, trop souvent, de consulter les anciens sur la signification du libellé. Il en a résulté une épidémie de pseudonymes nobiliaires sur les forums. Comte de machin, Marquis de bidule... et des costumes du XVIIIe siècle sur les champs Élysées.

Voila au moins un point d’histoire remis au clair. Les IADE se distinguent bien au sein de la profession infirmière, par leur capacité technique et leur connaissance supérieure.
Vu que nous n’arrêtons pas de le claironner et de réclamer une reconnaissance de notre travail, il serait dès lors bien curieux de ne pas être d’accord avec ce point de vue.

AB

 23 juillet 2012

L’Arrêté du 23 juillet 2012 relatif à la formation conduisant au diplôme d’Etat d’infirmier anesthésiste instaure le grade master à la profession, qui est ainsi la première profession soignante a pouvoir en bénéficier. Le grade n’instaure toutefois pas le diplôme de master. Mais la reconnaissance de ce niveau master au sein du LMD légitime la haute qualification des IADE qui doivent maintenant faire coïncider rémunération en adéquation et niveau universitaire bac + 5.

 5 juin 2014

Master Day Le mouvement étudiant pour le master. Pour la première fois, les étudiants sont moteur dans un mouvement IADE.

 9 avril 2015

Adoption de l’article 30, du projet de loi sur les Pratiques avancées adoptées.

La loi Santé et son article 30, souhaite une restructuration de l’architecture des professions paramédicales, par la mise en place d’Infirmiers de « Pratique avancée ». Ces infirmiers diplômés d’Etat auraient la possibilité de se « spécialiser » par l’intermédiaire d’une formation qui leur validerait un cursus universitaire de niveau Master. Cette nouvelle profession obtiendrait alors une autonomie de pratique, un niveau d’étude et une grille indiciaire correspondant à un niveau Master. La Profession d’Infirmier(e) Anesthésiste est quant à elle purement et simplement mise de côté dans ce processus de modernisation de notre système de santé.

Les IADE se sentent menacés. Ils vont réagir.

 Le 21 mai 2015 en France

 1er octobre 2015

Manifestation des IADE pour avoir le master, le statut et la rémunération.

 26 janvier 2016

LOI n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé.

L’article 30 est devenu dans le texte final l’article 119, qui figure dans le Code de la Santé Publique comme Art. L. 4301-1.

LOI n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé (NOR : AFSX1418355L)

Chapitre II : Innover pour préparer les métiers de demain

Article 119

Le code de la santé publique est ainsi modifié :

1° Au début du livre III de la quatrième partie, il est ajouté un titre préliminaire ainsi rédigé :

Titre PRÉLIMINAIRE : EXERCICE EN PRATIQUE AVANCÉE

Art. L. 4301-1. - I. - Les auxiliaires médicaux relevant des titres Ier à VII du présent livre peuvent exercer en pratique avancée au sein d’une équipe de soins primaires coordonnée par le médecin traitant ou au sein d’une équipe de soins en établissements de santé ou en établissements médico-sociaux coordonnée par un médecin ou, enfin, en assistance d’un médecin spécialiste, hors soins primaires, en pratique ambulatoire.

Un décret en Conseil d’Etat, pris après avis de l’Académie nationale de médecine et des représentants des professionnels de santé concernés, définit pour chaque profession d’auxiliaire médical :

1° Les domaines d’intervention en pratique avancée qui peuvent comporter :
 a) Des activités d’orientation, d’éducation, de prévention ou de dépistage ;
 b) Des actes d’évaluation et de conclusion clinique, des actes techniques et des actes de surveillance clinique et para-clinique ;
 c) Des prescriptions de produits de santé non soumis à prescription médicale obligatoire, des prescriptions d’examens complémentaires et des renouvellements ou adaptations de prescriptions médicales ;

2° Les conditions et les règles de l’exercice en pratique avancée.

II. - Peuvent exercer en pratique avancée les professionnels mentionnés au I qui justifient d’une durée d’exercice minimale de leur profession et d’un diplôme de formation en pratique avancée délivré par une université habilitée à cette fin dans les conditions mentionnées au III.
 Sont tenues de se faire enregistrer auprès du service ou de l’organisme désigné à cette fin par le ministre chargé de la santé, avant un exercice professionnel, les personnes ayant obtenu un titre de formation requis pour l’exercice en pratique avancée.
 La nature du diplôme, la durée d’exercice minimale de la profession et les modalités d’obtention du diplôme et de reconnaissance des qualifications professionnelles des ressortissants européens sont définies par décret.

III. - Toute université assurant une formation conduisant à la délivrance du diplôme de formation en pratique avancée doit avoir été habilitée à cet effet sur le fondement d’un référentiel de formation défini par arrêté conjoint des ministres chargés de la santé et de l’enseignement supérieur, dans le cadre de la procédure d’accréditation de son offre de formation.

IV. - Les règles professionnelles et éthiques de chaque profession, ainsi que celles communes à l’ensemble des professionnels de santé, notamment celles figurant aux articles L. 1110-4 et L. 1111-2, demeurent applicables sous réserve, le cas échéant, des dispositions particulières ou des mesures d’adaptation nécessaires prises par décret en Conseil d’Etat.

Le professionnel agissant dans le cadre de la pratique avancée est responsable des actes qu’il réalise dans ce cadre. ;

2° Au dernier alinéa de l’article L. 4161-1, après les mots : « ses malades, », sont insérés les mots : « ni aux auxiliaires médicaux exerçant en pratique avancée en application de l’article L. 4301-1, ».

 22 mars 2016

Manifestation des IADE à Paris. pour obtenir ce qui doit nous échoir.

 8 novembre 2016

Manifestation des IADE à Paris

 24 novembre 2016

Manifestation des IADE à Paris. Beaucoup d’appelés, peu de venus. Assignations massives et désintérêt, épuisement...On peut expliquer bien des choses en somme.

 Février 2019

Le Snphar-e sort un écrit pour l’amélioration des conditions de travail des médecins à l’hôpital public. Un passage page 21, chapitre 5.1 Le métier :

Le binôme MAR-IADE est un des pivots de l’activité du MAR au bloc. Il est régulièrement au centre de débats concernant la délégation de tâches (action par laquelle un médecin confie à un autre professionnel de santé la réalisation d’un acte de soin) ou le transfert de tâche (action de déplacer un acte de soin d’un corps de métier à un autre). Ces débats permettent de mettre un coup de projecteur sur les différentes évolutions présentes et à venir du métier d’anesthésiste-réanimateur.
Comme pour les PH en général, ces évolutions doivent avoir pour base, les aspirations des praticiens qui doivent être la source des évolutions et non de simples prestataires à qui elles s’imposeraient. Si ce n’est pas le cas, le risque de perdre le cœur et le sens de notre métier est grand.

Voilà : "ces évolutions doivent avoir pour base, les aspirations des praticiens qui doivent être la source des évolutions". Sous-entendu, les mar doivent décider pour les IADE, en fonction des souhaits de la caste médicale. Il ne manquerait plus que les IADE soient dotés d’un cerveau leur permettant de décider par eux-mêmes, pour eux-mêmes. Les IADE sont là pour servir les MAR et doivent s’estimer comblés du peu d’attention que leur octroient les seigneurs de la seringue.

Projet du SNPHARE pour l’amélioration des conditions de travail des médecins à l’hôpital public. Février 2019

 12 mars 2020

Les décrets 244 et 245 portant sur les auxiliaires médicaux exerçant en pratique avancée et leur échelonnement indiciaire, créés la discorde entre les IPA et les IADE exigibles depuis 2002 à cette reconnaissance de pratique avancée, proposée par l’ICN

Une infirmière de pratique avancée (IPA) a acquis, grâce à une formation complémentaire, une base de connaissances spécialisées, des capacités perfectionnées en matière de prise de décision et des compétences cliniques pour une pratique infirmière plus étendue, dont les caractéristiques dépendent du contexte dans lequel elle est accréditée à exercer ses fonctions (CII, 2008a). L’infirmière clinicienne spécialisée (ICS) 1 et l’infirmière praticienne (IP) sont les deux catégories d’IPA les plus généralement mentionnées à l’échelle de la planète (APRN, 2008 ; Begley, 2010 ; Carryer et coll., 2018 ; CNA, 2019 ; Finnish Nurses Association, 2016 ; Maier et coll., 2017 ; Miranda Neto et coll., 2018).

CONSEIL INTERNATIONAL DES INFIRMIÈRES
DIRECTIVES SUR LA PRATIQUE
INFIRMIÈRE AVANCÉE 2020

Les IADE réclament la reconnaissance de la pratique avancée sans vouloir être infirmier de pratique avancée, pour ne pas tomber dans le côté restrictif que cela pourrait entraîner. La duplicité du SNPHAR-e toujours prompt à dire tout et son contraire selon les forces d’Éole, est mise à jour par la SOFIA.

 25 mai au 10 juillet 2020

Le Ségur de la santé

Réunit le Premier ministre, le ministre des Solidarités et de la Santé, et les représentants de tout notre système de santé, sur différents sujets comme la revalorisation des carrières, l’organisation des soins dans les territoires, l’investissement, le numérique en santé, la gouvernance et l’inclusion des soignants aux prises de décision, la lutte contre les inégalités de santé, la psychiatrie, la recherche, mais aussi la santé des personnes âgées et des personnes handicapées.

 25 juin 2020

La SOFIA propose sa contribution pour faire évoluer les choses lors du Ségur de la santé. Son travail est envoyé au ministère et se nomme "Schéma d’orientations pour le devenir de la profession d’Infirmier(e) Anesthésiste Diplômé D’État (IADE)"

 Novembre 2020

Un lobbying médical (les syndicats de médecins hospitaliers, les syndicats de médecins libéraux, les présidents des conférences des doyens des facultés de médecine, de pharmacie et d’odontologie, le conseil national de l’ordre des médecins) s’oppose à la profession intermédiaire (profession dont le diplôme est situé entre le bac+10 des praticiens hospitaliers et le bac+3 des infirmiers) promu via une proposition de loi nº 3470 visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification, déposée par la députée en Marche Stéphanie Rist et enregistrée à la présidence de l’Assemblée nationale le 22 octobre 2020, faisant suite au 21 juillet 2020, où le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, avait présenté les conclusions du Ségur de la santé. « Le chapitre Ier est consacré à la création d’une profession médicale intermédiaire qui répond à la mesure 7 des conclusions du Ségur de la santé. En effet, l’exercice légal de la médecine en France conduit à un cloisonnement important des professionnels de santé avec d’une part le médecin diplômé d’un bac +10 et d’autre part l’infirmière titulaire d’un bac +3. »
Tous les amendements à la proposition de loi nº 3470 visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification. Examinés par la commission des affaires sociales.

 15 février 2021

La SFAR publie une lettre de soutien aux IADE concernant la pratique avancée... en réussissant à ne pas nommer la pratique avancée dans la lettre. Du grand art qu’il faut saluer à sa juste valeur. Tartuferie, cautèle et escobarderie. La SFAR nous fait réviser les classiques de la langue française. En cela, elle doit être remerciée.

La SFAR en soutien des IADE 15 fevrier 2021

 17 février 2021

Le Sénat a parfaitement compris les enjeux de la pratique avancée et de notre positionnement face à cette qualification. Le Sénat reconnait la pratique avancée aux IADE en proposant un amendement en cette faveur.

Intégrer les infirmiers anesthésistes à la pratique avancée

La SOFIA est citée dans l’hémicycle par le rapporteur de la commission des affaires sociales, Alain Milon.

La SOFIA citée au Sénat. 17 février 2021

Amendement pour intégrer les IADE en pratique avancée.
« La pratique avancée paramédicale est vertueuse vis-à-vis des finances publiques puisqu’elle permet de libérer du temps médical, d’optimiser et favoriser les coopérations interprofessionnelles et de rendre plus efficientes les structures de soin, tout en offrant aux professionnels une reconnaissance renforcée. Ce constat a été repris dans l’exposé des motifs du projet de loi créant la pratique avancée dans notre pays. »

Après l’article 1er
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le premier alinéa du II de l’article L. 4301-1 du code de la santé publique est complété par les mots : « , ainsi que les détenteurs du diplôme d’état d’infirmier anesthésiste, du certificat d’aptitude aux fonctions d’infirmier spécialisé en anesthésie réanimation ou du certificat d’aptitude aux fonctions d’aide anesthésiste ».

Objet
Cet amendement a pour objet de favoriser le déploiement de l’exercice en pratique avancée de certains auxiliaires médicaux en intégrant la profession réglementée des infirmiers anesthésistes dans le dispositif législatif existant.

Cette profession ancienne dont l’apport essentiel au système de santé est très largement démontré durant la pandémie actuelle comme à chaque crise sanitaire ou événement exceptionnel d’ampleur, a d’ores et déjà le niveau de qualification requis puisque le diplôme d’état d’infirmier anesthésiste est adossé au grade master 2 depuis 2014.

Indispensable à la réalisation des quelques 11 millions d’anesthésies par an, très impliquée dans les secours pré hospitaliers, de par sa grande autonomie de pratique sous supervision médicale son exercice professionnel au quotidien correspond depuis toujours à celui d’une profession de santé intermédiaire en pratique avancée comme en attestent de nombreuses institutions et organisations nationales comme internationales.

Cet amendement vise à rectifier un oubli manifeste, à reconnaître ces professionnels de santé et leur pratique historique, essentiels en temps de crise comme au quotidien, tout en produisant un gain d’efficience pour notre système de santé.

 18 mars 2021

Séance à l’Assemblée nationale concernant la pratique avancée des infirmiers anesthésistes.

 26 Avril 2021

La loi est promulguée le 26 avril 2021 et publiée au Journal officiel du 27 avril 2021. Sur amendement des députés, le gouvernement doit remettre au Parlement un rapport dressant un état des lieux de la mise en place des auxiliaires médicaux en pratique avancée et des protocoles de coopération. Ces deux dispositifs, dont la mise en place date de 2016, ont pour but d’étendre les champs d’intervention des professions paramédicales.

 19 mai 2021

La SOFIA est auditionnée par la commission parlementaire en visio conférence.

 27 mai 2021

Le ministre de la santé Olivier Véran, reçoit deux organisations syndicales et quelques représentants des collectifs IADE des régions. Lors de son entrevue il évoque la possibilité d’un profession intermédiaire qui "devrait tilter dans nos oreilles en mode ça nous intéresse".

Entrevue Oivier Véran-IADE 27 mai 2021

 Juillet 2021

Jamais en retard pour tirer sur l’évolution statutaire des IADE, le SNPHAR-e se distingue encore et toujours par une tribune "La pratique avancée en anesthésie. Le danger organisé pour tous". Heureusement qu’il y en a qui ont fait de longues études, pour nous expliquer à nous, pauvres et simples d’esprit, les dangers d’être les derniers de la spécialité au niveau mondial, à être enfin reconnus dans la pratique avancée.
A ce niveau ce n’est plus du paternalisme, mais de la condescendance. Et le goût des relations ancillaires, si souvent décrites ici.

La pratique avancée en anesthésie. Le danger organisé pour tous (Snphar-e juillet 2021)

 27 octobre 2021

Les amendements du Sénat sont invalidés par les députés de la majorité présidentielle lors de la séance du PLFSS 2022. Jugé favorable à la pratique avancée infirmière par Bénédicte Roquette (conseillère chargée de l’offre de soins, des ressources humaines et de l’organisation territoriale au sein du Cabinet du ministère de la santé), il gagne une mention supplémentaire et une expérimentation de la primo-prescription, mais les amendements déposés au PLFSS 2022 ne sont pas favorables à notre évolution, au motif qu’il présente un risque de dérive financière.

 2 novembre 2021

Les IADE démarrent un mouvement de grève nationale pour réclamer un statut en rapport avec leur exercice professionnel. Suivi sur le territoire avec des fortunes diverses et des assignations massives dans certains centres, relayées d’ailleurs par les cadres qui jouent clairement contre leur équipe. A se poser la question de vouloir emmener les cadres avec nous puisqu’ils ne font plus partie de notre profession, car ils sont personnel d’encadrement comme le spécifie leur fiche de paye.

Le CNP ARMPO, s’empresse de publier un communiqué anti IADE (on commence une belle collection) et anti pratique avancée. Le principe d’opposition n’est pas argumenté, étayé. C’est un non de principe. Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose.
En fait, derrière toute cette opposition de rigueur, se cache la peur de perdre du pouvoir à l’hôpital et de l’argent dans les structures privées.
Le second point est la gestion opportune de la pénurie de MAR, pour bénéficier d’un levier fort pour leur propre négociation salariale et catégorielle. On ne se refait pas.

 Dans la semaine du 8 au 12 novembre 2021, un responsable syndical précise que les MAR via le CNP ARMPO sont contre le statut de la pratique avancée pour les IADE, suite à une réunion du syndicat professionnel, de l’ufmict CGT et des collectifs.

Le CNP ARMPO est contre le statut de la pratique avancée pour les IADE

 19 novembre 2021

Communiqué commun SNPHAR-e et le syndicat professionnel. On verra la suite dans une hostilité sans précédent, deux mois après la photo où les deux protagonistes posent ensemble. Pourtant en la matière, le SNPHAR-e est une sorte de champion hors catégorie, mais le SNIA semble l’avoir oublié, négligé ou n’être pas au courant. Ce qui est regrettable quand on prétend représenter la profession.

Communication commune-snphar-e-snia-19 novembre-2021

 21 novembre 2021

La SOFIA propose une lettre à la profession, afin de définir les contours de la pratique avancée et du statut AMPA, pour avancer dans cette pratique.

 25 novembre 2021

Manifestation nationale à Paris. Environ un millier d’IADE sont sur le pavé parisien. Le ministère des solidarités et de la santé via la conseillère Bénédicte ROQUETTE, refuse toute avancée sur le dossier AMPA. Le Ségur de la santé étant passé, aucune revalorisation ne sera portée au crédit des IADE.

 4 janvier 2022

Le SNPHAR-e sort un communiqué contre l’obtention de la pratique avancée des IADE

SNPHAR-e, communiqué de presse du 4 janvier 2022

 10 janvier 2022

Le ministère restitue le rapport de l’IGAS trajectoires pour de nouveaux partages de compétences entre professionnels de santé après que le rapport ait été rendu public le 5 janvier (mais disponible avant pour certaines entités professionnelles)..

Trajectoires pour de nouveaux partages de compétences entre professionnels de santé IGAS (novembre 2021)
Trajectoires pour de nouveaux partages de compétences entre professionnels de santé IGAS (Novembre 2021 - Tome 2 annexes)

La pratique avancée pour les IADE est actée, reste toutefois des zones d’ombre concernant la pratique avancée scindée avec les IPA d’un côté et les spécialisés de l’autre, orientant vers un classement ICS oubliant le côté praticien, qu’il ne faut surtout pas perdre. Le rapport intègre la notion d’une universitarisation dont la profession ne pourra à terme pas faire l’économie.

 12 janvier 2022

Le SNPHAR-e publie un communiqué

SNPHAR-e, communiqué de presse du 12 janvier 2022

Communiqués de presse du Mercredi le 12 janvier, 2022

Quand la sécurité des patients est bradée par le ministre de la santé à des fins politiques

À la suite de la sortie du rapport IGAS « Trajectoires pour de nouveaux partages des compétences entre professionnels de santé », les représentants des infirmiers anesthésistes diplômés d’État (IADE) et des médecins anesthésistes-réanimateurs (Conseil National d’Anesthésie-Réanimation Médecine Périopératoire) étaient conviés à une visioconférence avec le Ministre ce lundi 10 janvier 2022.

Malgré un rapport de piètre qualité, s’appuyant sur l’applaudimètre des réseaux sociaux autant que sur des revendications IADE non consensuelles ou des témoignages individuels d’IADE qui n’engagent que leurs auteurs, et sans concertation avec les médecins, le Ministre applique à la discipline anesthésie-réanimation – comme à d’autres – le transfert de la responsabilité médicale de l’anesthésie aux infirmiers anesthésistes. La justification se trouve dans l’utilisation de cette stratégie dans des pays sous-développés. En sommes-nous là ?

En effet, qu’il s’agisse d’Anesthésie-Réanimation ou de toute autre discipline médicale, un infirmier en « pratique avancée » (bac + 5) fera du premier recours, de la primo-prescription, du diagnostic « sous sa propre responsabilité ». La démarche diagnostique, qui donne lieu à une stratégie thérapeutique, est pourtant la définition du métier de médecin (bac + 10 à 11). Ainsi, ces six années d’études supplémentaires n’auraient aucune valeur ajoutée ?

Alors que notre spécialité a su adopter les mesures permettant de relancer la démographie médicale, alors que le ministre se vante d’avoir supprimé le numerus clausus, le médecin n’aurait plus sa place ?

Le concept de la « réussite du Ségur » vanté par le ministre s’essouffle devant la tension hospitalière toujours croissante après deux ans de crise sanitaire. Le manque d’attractivité des carrières médicales hospitalières l’a obligé à rétropédaler sur son sujet emblématique, la réglementation de l’intérim médical hospitalier. Le ministre croit combler les déserts médicaux en « donnant » la pratique avancée aux IADE au lieu de leur donner une réelle place dans le Code de Santé Publique. Ce coup est un jeu politique dangereux qui remet en cause l’égalité d’accès aux soins dans les territoires et sera difficile à maîtriser.

Le SNPHARE a toujours soutenu la reconnaissance statutaire des IADE. En revanche, la réponse apportée par le ministre qui déstabilise le binôme médecin anesthésiste-IADE est une négation du progrès de plus de 50 ans de progrès en anesthésie en termes de morbi-mortalité. En sortant les médecins du bloc opératoire, elle opère un retour en arrière des pratiques et donc de la qualité des soins. Nous ne pourrons pas engager notre responsabilité et celle de nos jeunes collègues dans une pratique démédicalisée et dérèglementée de l’anesthésie.

Les effets de cette réponse se font déjà sentir, agitant des tensions inutiles entre médecins anesthésistes- réanimateurs et IADE, qui sont, au passage, potentiellement délétères pour les patients.

Le SNPHARE demande immédiatement le retrait des propositions faites ce lundi 10 janvier, et saura le cas échéant mobiliser les anesthésistes-réanimateurs, pourtant si sollicités pour la crise sanitaire et les déprogrammations-reprogrammations, et paradoxalement remerciés par la négation de l’attractivité de leur profession.

Quand à s’intéresser à l’attractivité de la nôtre...

 14 janvier 2022

Fin de la grève des IADE décidée par les collectifs, au grand dam des organisations syndicales qui estiment que ce n’est pas aux collectifs de décider la fin d’une grève. Quand les OS savent s’appuyer sur les collectifs et la base pour faire monter leurs dossiers, mais dénient à cette base toute prérogative syndicale qui n’existe que par adhésion de la base aux dits syndicats… Chacun appréciera.

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Le même jour, le syndicat des anesthésistes libéraux, AAL, publie une lettre ouverte à Olivier Véran

Pratique avancée des IADE : lettre ouverte de l’AAL à Olivier Véran

14/01/2022

Émis par : AAL

Lettre ouverte du Syndicat des anesthésistes libéraux (AAL) à Olivier VERAN, ministre des Solidarités et de la Santé.

Monsieur le Ministre,

Nous avons pris connaissance avec circonspection du rapport très attendu de l’IGAS « Trajectoires pour de nouveaux partages de compétences entre professionnels de santé », rendu public le 5 janvier dernier et destiné à éclairer votre prise de décision sur les dispositifs de partage de compétences, entre professionnels de santé et sur l’ouverture de la pratique avancée aux infirmiers Anesthésistes Diplômés d’État (IADE).

Si la proposition de définir un statut différencié (IPA spécialisé) spécifique doit être saluée, car elle semble répondre, du moins en partie, à la nécessité de reconnaître formellement la valeur et les compétences des IADE, nous déplorons cependant que ce rapport occulte les problèmes de fond et méconnaisse la réalité des pratiques du binôme IADE – Médecin Anesthésiste Réanimateur, en particulier dans les établissements privés et sa valeur ajoutée.

Il s’agit dans la pratique quotidienne d’une délégation de taches sécurisées qui se passe très bien.

La critique non étayée de « la définition législative actuelle de la pratique avancée « à la française » qui rend techniquement problématique la reconnaissance des IADE, en tant qu’IPA » nous semble partiale.

Ce rapport est insuffisant et ne peut pas servir de base à un texte législatif ou règlementaire.

En tant que syndicat représentatif des médecins anesthésistes réanimateurs libéraux, nous soutenons la légitime reconnaissance des compétences des IADE, et l’amélioration de leurs conditions d’exercice,mais nous ne voulons pas d’un système où il y aurait deux circuits :

– un dans lequel les patients seraient endormis et surveillés par un médecin anesthésiste

– un autre ou comme cela se produit dans d’autre pays USA p.ex., les patients seraient pris en charge par un IADE seul.

En conséquence, si un statut particulier valorisant les compétences des IADE et l’excellence de leur formation doit être proposé, il ne peut l’être que si ce statut s’inscrit dans les termes des décrets n° 94-1050 (décret de sécurité de l’anesthésie) et n° 2017-316 (relatif aux actes infirmiers relevant de la compétence des IADE) qui sanctuarisent la pratique de l’anesthésie de la consultation médicale préopératoire, à la salle de surveillance post-interventionnelle.

Décret incontournable, socle de la sécurité et qualité en anesthésie.

La pratique avancée en faveur de laquelle vous venez de vous prononcer ne peut pas concerner la pratique anesthésique au regard de la réalité de terrain de l’exercice libéral dans notre pays essentiellement à cause de la responsabilité de l’acte qui incombe au médecin anesthésiste du fait de sa formation et de sa compétence, c’est lui que l’on appelle en cas de problèmes graves.

L’anesthésie profonde ou non peut toujours se compliquer brusquement d’un arrêt cardio respiratoire, d’un trouble du rythme, d’un AVC, d’un choc anaphylactique, hémorragique … qui nécessite alors l’intervention immédiate d’un anesthésiste. Cette situation est aujourd’hui prévue et organisée dans nos pratiques professionnelles, dans le cadre de l’organisation de l’anesthésie avec une délégation de soin au sein des équipes Anesthésiste-IADE.

Remettre en question cette délégation de tâches sécurisée pour une autonomie totale des IADE nous semble très dangereux car elle annule tous les décrets de sécurité anesthésie et qu’elle remet en question toute la sécurité des soins en anesthésie.

Contrairement à l’interprétation par la mission de l’IGAS des recommandations de la SHAM, aucun assureur ne prendra en charge la sinistralité liée à une pratique avancée pour les IADE.

Sauf peut-être que certains directeurs d’hôpitaux et de cliniques en rêvent et peut-être y œuvrent ?

Au détriment de la sécurité des patients qui reste notre priorité.

Il est à noter curieusement qu’aucun assureur n’a été interrogé lors de la mission menée par l’IGAS…

Le « Gold-standard » de la pratique de l’anesthésie en France, nécessite la présence d’un praticien ou d’un IADE en salle, et la pénurie de médecins anesthésistes réanimateurs à l’hôpital comme en libéral, rend encore plus nécessaire la coopération du binôme et non pas leur opposition !

La sécurité est à ce prix.

Le vieillissement de la population, l’augmentation du nombre d’actes et surtout leur non-revalorisation depuis trente ans, rendent l’exercice libéral plus difficile et injuste par rapport au statut hospitalier.

Pourquoi vouloir modifier un couple qui fonctionne bien, dont le service rendu aux patients (des électeurs) est inestimable ?

Pour toutes ces raisons, nous souhaiterions vous rencontrer pour compléter votre information dans ce contexte sanitaire si difficile, oùnotre spécialité est mise à dure épreuve.

Nous vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre haute considération.

Dr François HONORAT, Président AAL
Dr Loïc KERDILES, Vice-président AAL

Et toujours cette forfanterie de se permettre de parler pour les autres.

Extrait :

  • « Contrairement à l’interprétation par la mission de l’IGAS des recommandations de la SHAM, aucun assureur ne prendra en charge la sinistralité liée à une pratique avancée pour les IADE. [...]
  • Au détriment de la sécurité des patients qui reste notre priorité.
  • Il est à noter curieusement qu’aucun assureur n’a été interrogé lors de la mission menée par l’IGAS… »

Puisqu’aucun assureur n’a été interrogé, l’AAL devrait les laisser s’exprimer en leur nom propre. Toujours cette propension insupportable à vouloir tout s’approprier, même la pensée des autres. Enfin, AUCUNE enquête ne montre une perte de chance d’un patient pris en charge par une IADE. Cf les USA, pays on ne peut plus procédurier.

 16 janvier 2022

Le SNPHAR-e lance un mouvement de grève avec un motif inédit : une grève contre les IADE ! Une grève contre une profession, contre le binôme de leur quotidien professionnel ! Une grève contre l’évolution statutaire de 11300 personnes !! Ahurissant et consternant.

Préavis de grève 16 janvier 2022 Snphar-e

Actualités du Lundi le 17 janvier, 2022

Nous avons déposé ce jour un préavis de grève pour le 2 Février 2022 demandant au Ministre de la Santé de renoncer à toute mesure visant à démédicaliser l’acte d’anesthésie, en l’occurrence le passage des IADE en pratique avancée recommandé par le rapport IGAS.

Vous êtes déjà très nombreux à avoir compris l’enjeu de ce rapport : la pratique avancée ouvre une voie statutaire qui est dangereuse pour le parcours d’anesthésie des patients ; ce transfert de responsabilité n’est pas admissible.

Il y a également beaucoup de réactions parmi les infirmiers anesthésistes qui voient dans la critique de la mesure une manœuvre d’empêchement dans leur projet d’évolution statutaire. Ces mêmes infirmiers anesthésistes, pour la grande majorité d’entre eux, ne souhaitent pas ce transfert de responsabilité qui est pourtant bien l’intention de la mesure.

Le SNPHARE rappelle qu’il soutient une reconnaissance statutaire des IADE, par exemple via la création d’un nouveau chapitre dans le Code de Santé Publique, hors pratique avancée, et qu’il soutient également une reconnaissance salariale à la hauteur de l’exercice des IADE. C’était un point d’accord avec les représentants des IADE (voir Communication commune SNPHARE – SNIA et la tribune commune CNP-ARMPO et représentations IADE).

Le ministre n’a pas voulu reconnaître qu’un travail en commun était nécessaire pour faire avancer la profession de concert et non en opposition. Il a pris le risque de perturber fortement les relations dans les équipes d’anesthésie et de baisser la qualité et la sécurité des soins pour nos patients.

Nous vous prions de ne pas vous mettre en conflit dur avec les infirmiers anesthésistes et de travailler comme nous l’avons toujours fait pour la sécurité des patients. N’oublions pas pour eux comme pour nous que le conflit de responsabilité est un piège. Le ministre est moins dans un objectif d’amélioration statutaire que dans une manœuvre électorale et les professionnels ensembles sont les mieux placés pour faire évoluer leur métier.

Nous lèverons ce préavis si le Ministre de la santé revient sur ses engagements de pratique avancée IADE et organise un calendrier de négociations avec l’ensemble des composantes représentatives de la profession. Les évolutions des équilibres professionnels doivent être concertées et consensuelles.

Pour l’heure, nous comptons sur votre mobilisation pour défendre notre spécialité, comme vous l’avez fait avec force en 2017. Nous vous en parlons sur les réseaux sociaux, suivez-nous.

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Le syndicat SNJAR rentre dans la danse.

SNJAR 16 janvier 2022

Rappelons que ce syndicat est celui des internes et des jeunes chef de clinique particulièrement contents de trouver des IADE, lors de leurs gardes de sénior. En n’oubliant pas que ce sont les IADE qui ont appris à ces jeunes mar, la pratique de l’anesthésie. Les enfants sont ingrats.

 19 janvier 2022

Le SNPHAR-e invite ses adhérents à regarder les vidéos à suivre sur YouTube

Snphar-E

Episode 1 : pratique avancée quel est le problème ?
A voir sur notre chaîne YouTube

Chers amis anesthésistes réanimateurs, ceci est de la plus haute importance. Notre métier est en danger.

Chers amis IADE, ce n’est pas contre vous. Ce dispositif est un piège, pour nous, mais aussi pour vous sans doute, et pour la qualité / sécurité des soins de nos patients.
Le Snphar Elargi et l’ensemble de la profession médicale AR vous soutient bec et ongle dans une reconnaissance statutaire et salariale à hauteur de vos compétences. Nous avons proposé, en lien avec vos représentants, l’inscription de votre profession dans un nouveau chapitre du Code de Santé Publique. Cela permettait une reconnaissance ad hoc sans bouger les lignes de la responsabilité du parcours anesthésique du patient et de nos organisations de bloc opératoire. Le Ministre en a décidé autrement et cherche à nous diviser.
Dans ce monde où règne la fake new et où l’agression sur les réseaux sociaux se fait sans aucun complexe, nous espérons que chacun d’entre nous se fera son idée après visionnage des videos que le Snphar Elargi met en lignes actuellement.
Tout commentaire constructif ou empathique est accepté. Tout autre commentaire sera retiré.

  • SFAR - Société Française d’Anesthésie et de Réanimation
  • SNJAR - Syndicat National des Jeunes Anesthesistes-Reanimateurs
  • SFAR Jeunes
  • Cne AR
  • Snarf
  • AJAR France - Association des Jeunes Anesthésistes-Réanimateurs de France

Le SNPHAR-e sort une vidéo sur la pratique avancée des IADE. (Vidéo retouchée car initialement des extraits de coupures de journaux laissaient à penser que par manque de MAR des patients seraient décédés en présence du seul IADE. La peur d’une plainte pour diffamation aura sans doute conduit les auteurs à la prudence, d’autant que les IADE pouvaient également produire des dossiers où des MAR eux aussi ont eu quelques déboires judiciaires).

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Communiqué conjoint du SNPHAR-e, SNARF et AJAR hostiles à la pratique avancée des IADE.

snphar-e SNARF, SNJAR 19 janvier 2022

En parallèle, le SNPHAR-e publie une lettre aux MAR.

Sphar-e lettre du 19 janvier 2022 aux MAR

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Épisode 2 de la saga intergalactique.

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 20 janvier 2022

Retro pédalage du SNPHAR-e qui publie une lettre aux IADE pour tenter d’éteindre un incendie qu’il a lui-même allumé. Pathétique.

SNPHAR-e lettre ouverte aux IADE 20 janvier 2022

 21 janvier 2022

Troisième épisode de la série à succès. Ce doit être ça le temps médical permis par les IADE plantés en salle : permettre d’avoir le temps de produire des vidéos de ce genre.

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 24 janvier 2022

« Décloisonnement et corporatisme. »

Action praticien hôpital (APH) rassemblement de deux intersyndicales de Praticiens Hospitaliers, Avenir Hospitalier et la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, publie un communiqué.

Action praticiens hôpital du 24 janvier 2022

L’APH a aussi publié un tweet que finalement elle a préféré retirer.

En parallèle, le ministre de la santé Ollivier Véran, envoie une lettre au président du CNP-ARMPO pour l’assurer que les MAR ne perdront pas un centimètre de leur pré carré. Les enfants sont possessifs et territoriaux. Ils piquent vite une crise de nerfs quand on emprunte leurs jouets.

Lettre d’Olivier Véran du 24 janvier 2022 au président du CNP ARMPO

 25 janvier 2022

Le Snphar-e, encore et toujours lui, spécialiste en actes tragi-comiques, publie un énième
communiqué, et une newsletter. Il lève le préavis de grève qu’il avait déposé. Le temps médical dégagé doit aider à cette profusion de logorrhée scripturale.

Snphar-e Communiqué de presse du 25 janvier 2022
Snphar-e Newsletter du 25 janvier 2022

Communiqués de presse du Mardi le 25 janvier, 2022

Le ministre de la santé cède à la demande de médecins anesthésistes-réanimateurs

Le 10 janvier 2022, contre l’avis unanime des représentants médicaux de l’anesthésie réanimation (Conseil National Professionnel (CNP) et ses composantes : société savante, collège des enseignants, syndicats publics et libéraux), le Ministre des Solidarités et de la Santé annonçait l’intégration des infirmiers anesthésistes diplômés d’Etat (IADE) au dispositif de pratique avancée. Le désaccord touchait au principe de transfert de responsabilité de l’anesthésie du médecin vers un IADE, inhérent à la définition législative de la pratique avancée.

Pour cette raison, le SNPHARE a déposé un préavis de grève pour le 2 février 2022, afin de maintenir les décrets structurants de l’anesthésie 1 2 qui garantissent la qualité et la sécurité des soins en anesthésie. Ce lundi soir 24 Janvier 2022 le ministre des solidarités et de la santé, à la demande du CNP d’Anesthésie-Réanimation-Médecine Périopératoire, précise par écrit les engagements qu’il a pris lors des échanges du 10 janvier et du 17 janvier 2022 :

Le SNPHARE prend acte que le transfert de responsabilité est une éventualité qui sera écartée des discussions qui auront lieu dans les prochaines semaines sur l’évolution statutaire des IADE.

Le SNPHARE réaffirme que la position du médecin anesthésiste réanimateur est centrale sur la totalité du parcours anesthésique du patient et que son autonomie médicale lui permet de ne pas prendre en charge plusieurs interventions s’il juge que la sécurité des patients n’est pas assurée.

Le SNPHARE restera très vigilant quant au respect de cet engagement lors des travaux sur l’évolution statutaire et les compétences des IADE. Il veillera également à ce que cet engagement soit respecté par les ministres de la santé à venir.

Dans ces conditions, le SNPHARE lève son préavis de grève du 02 février 2022 ; mais conscient de la fragilité des décrets, il se laisse la possibilité de le redéposer en cas d’évolution défavorable des concertations multilatérales sur la reconnaissance statutaire des IADE, si celles-ci contreviennent aux principes fondateurs de la pratique de l’anesthésie et à la sécurité des soins.

[1] https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000549818
[2] https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000034166859

Est-ce que nous disons au ministre que nous serons vigilants sur la présence effective des MAR en salle, voire au bloc, voire au même étage ?
Ou alors nous les laissons aller au staff, dans leur bureau ou ailleurs, faire ce pour quoi ils ont une forte prédilection naturelle : l’anesthésie de couloir ou en WIFI ?

 30 janvier 2022

Jamais à court le SNPHAR-e qui doit avoir des démangeaisons dans le fondement, publie sur facebook, une image de l’European Society of Anaesthesiology and Intensive Care (ESAIC), un conglomérat de European Society of Anaesthesiology (ESA), l’European Academy of Anaesthesiology (EAA) et la Confederation of European National Societies of Anaesthesiology (CENSA).

« Lorsque nous sommes confrontés à une pénurie de main-d’œuvre, nous devons maintenir nos normes de sécurité au plus haut niveau. »

Cependant, si rien dans cette phrase n’exclue les IADE, on se demande en quoi le fait d’être de pratique avancée changerait la donne en terme de sécurité.

 31 janvier 2022

La SFAR sort de sa torpeur et revisite la géométrie variable en fonction du vent. Car nous vous renvoyons au 15 février 2021, soit un an pratiquement jour pour jour (cf quelques lignes ci-dessus), où la SFAR disait exactement l’opposé de ce qu’elle dit maintenant. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, c’est ce que pense la SFAR depuis toujours. Elle en profite aussi pour donner dans le revendicatif, apanage des syndicats, ce que la SFAR n’est pas. Même si ceux qui la composent ont une porosité de fait avec les instances syndicales de leur profession ingérente.

Position de la Sfar sur le dispositif de pratique avancée pour l’anesthésie

  • La SFAR, Société savante de l’Anesthésie-Réanimation et Médecine PériOpératoire, en accord avec la Word Federation of Societies of Anaesthesiologists (WFSA), réaffirme que l’anesthésie est une activité médicale exercée sous la responsabilité exclusive du médecin anesthésiste réanimateur (1).
  • La SFAR affirme que les récentes propositions de l’IGAS, reprises par le ministère des Solidarités et de la Santé, sur l’autonomisation et le transfert de responsabilité médicale vers les infirmier(e)s anesthésistes diplômé(e)s d’état (IADE) sont en désaccord avec les législations européenne et française, sur la pratique de l’anesthésie (2-4).
  • La SFAR n’est donc pas favorable à l’intégration des IADE dans le statut des IPA, tel qu’il est actuellement proposé dans le rapport de l’IGAS.
  • La SFAR affirme la nécessaire évolution du statut des IADE, mais dans le cadre des lois européennes et des décrets français. La SFAR a pris note des intentions dans ce sens prise par Monsieur le Ministre Olivier Veran le 24 janvier 2022 (cf lettre en annexe).
  • Enfin la SFAR appelle à retrouver la sérénité dans les relations avec les représentants des IADE.

Références :

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" Lettre adressée le 24 janvier 2022 par le Ministre des Solidarités et de la Santé au Président du Conseil National Professionnel Anesthésie Réanimation Médecine Périopératoire (CNPARMPO)

« Monsieur le Président,

J’ai pris connaissance de votre demande de préciser par écrit les engagements pris lors de nos derniers échanges des 10 et 17 janvier afin de préciser le périmètre des travaux de réflexion qui s’ouvriront prochainement avec les médecins anesthésistes-réanimateurs.

Le rapport de la mission IGAS « trajectoires pour de nouveaux partages de compétences entre professionnels de santé » qui m’a été rendu en décembre dernier a formulé plusieurs recommandations pour développer la pratique avancée et lever les freins qu’elle a pu identifier au cours de son instruction. J’ai tenu à rencontrer les représentants des IADE en votre présence le 10 janvier dernier afin de partager les conclusions de ce rapport ainsi que mes orientations.

J’ai rappelé à cette occasion ma conviction que le niveau de responsabilité très avancé des IADE justifie pleinement d’initier des travaux sur leur reconnaissance en pratique avancée.

J’ai par ailleurs indiqué le lancement simultané, dans les tous prochains mois et dans l’attente d’un vecteur législatif, de trois chantiers pour identifier les pistes possibles d’élargissement du champ de compétence des IADE, chantiers qui seront menés avec l’ensemble des acteurs concernés (représentants professionnels, organisations syndicales, employeurs…). Ces chantiers porteront sur :

  • Les compétences des IADE ;
  • L’impact de l’évolution de ces compétences sur le référentiel de formation ;
  • La refonte du statut dans la fonction publique hospitalière.

A la suite de cet échange, vous m’avez indiqué les craintes de la profession que ces travaux à venir puissent mettre à mal la sécurité anesthésique et la responsabilité des médecins anesthésistes-réanimateurs à travers une remise en cause des décrets de 1994 sur la pratique de l’anesthésie et de 2017 sur les actes relevant de la compétence des infirmiers anesthésistes diplômés d’Etat (IADE).

Comme je vous l’ai indiqué le 17 janvier, lors de la réunion spécifique avec votre profession, je tiens à vous confirmer mon attachement aux équilibres fondamentaux et aux principes contenus dans ces décrets. La responsabilité des médecins anesthésistes réanimateurs, ainsi que la relation professionnelle exclusive entre les médecins anesthésistes réanimateurs et les IADE doivent être préservés.

Lors de la mise en place de la pratique avancée dans notre pays, les textes réglementaires ont sciemment rappelé le rôle pivot et décisionnaire du médecin. L’infirmier exerce dans le cadre d’une coordination médicale, mais c’est le médecin qui définit la conduite diagnostique et les choix thérapeutiques et qui décide des patients qui peuvent être pris en charge par un infirmier en pratique avancée.

Je n’entends pas revenir sur ces principes qui ne permettent pas à un IADE de réaliser un acte d’anesthésie sans supervision, en dehors de la responsabilité exclusive d’un médecin-anesthésiste-réanimateur, conformément aux principes des décrets sus-cités.

Je souhaite que ces éléments rassurent votre profession sur les objectifs et le périmètre des travaux et qu’ils permettront de réunir l’ensemble des parties autour de la table pour échanger de façon libre, constructive et apaisée sur les évolutions de compétence des IADE. La DGOS vous précisera très prochainement le calendrier des travaux à venir.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération distinguée.

Olivier Véran "

Si on voulait prendre la SFAR à son jeu, on pourrait reprendre quelques propos :

  • « La SFAR, Société savante de l’Anesthésie-Réanimation et Médecine PériOpératoire, en accord avec la Word Federation of Societies of Anaesthesiologists (WFSA), réaffirme que l’anesthésie est une activité médicale exercée sous la responsabilité exclusive du médecin anesthésiste réanimateur »

Que dire alors de cet établissement l’hôpital du Watertown Regional Medical Center du Wisconsin, qui remplace tous ses médecins anesthésistes par des CRNA. L’hôpital se mettrait-il hors recommandation ? Rappelons que la WFSA n’est pas en capacité d’édicter la moindre loi.

  • « Selon le droit européen, dans l’annexe V de la directive sur la reconnaissance des qualifications professionnelles (2005/36/CE), l’anesthésiologie est regroupée dans les formations en médecine spécialisée pour les médecins (ED 2005/36/CE ; ANNEXE V/V.1. / 5.1.3. – Titres des formations en médecine spécialisée) et n’est pas prévue comme programme de formation pour les infirmiers (ED 2005/36/CE ; ANNEXE V/V.1. / 5.2.2.). »

Mais on le trouve pour le Luxembourg (ANNEXE II. Liste des formations à structure particulière visées à l’article 11, paragraphe 6, point c) ii, page 35)

CELEX 32005L0036 fr TXT DIRECTIVE 200536CE du parlement europen et du conseil, du 7 septembre 2005 relatives à la reconnaissances des qualifications professionnelles
  • « La SFAR affirme la nécessaire évolution du statut des IADE, mais dans le cadre des lois européennes et des décrets français. »

Le monde, l’Europe, la France. La SFAR nous aura fait le tour complet. Il n’y a rien sur la Lune ?

  • « Enfin la SFAR appelle à retrouver la sérénité dans les relations avec les représentants des IADE. »

C’est sans doute là, la seule phrase que la SFAR aurait due tenir. Mais il est trop tard. On voit bien que les relations se sont tendues, que le monde médical a exposé ouvertement une hostilité à toute évolution statutaire d’une profession, envers laquelle il n’est ni le dépositaire, le garant ou le propriétaire. Juste un collaborateur dans notre quotidien professionnel.
Les IADE s’en souviendront.

 23 février 2022

Première réunion sous l’égide de l’IGAS, pour la mise en place de la pratique avancée. La SOFIA y est présente.

 16 mars 2022

2e réunion de concertation IADE en pratique avancée

 20 avril 2022

3eme réunion IGAS. La nécessité du présentiel est demandé. Mr Debeaupuis, inspecteur général à l’IGAS, chargé du dossier accepte le principe. Il est noté un fort attachement aux 4 prérogatives de la profession IADE et un travail nécessaire avec les urgentistes et pédiatres pour les transports primaires et secondaires des SMUR.

 11 mai 2022

4e réunion IGAS en présentiel dans les locaux de Inspection générale des affaires sociales. Un rapport est envoyé aux deux ministères de tutelles (santé et enseignement supérieur). La pratique avancée n’est pas encore activée. Les MAR sont particulièrement hostiles à l’article 13 qui est l’essence même de la pratique avancée. Un verbatim est édité. Le 25 mai, la SOFIA publie une analyse des réunions IGAS sur la pratique avancée.

 4 juillet 2022

Nomination en remplacement de Brigitte Bourguignon, éphémère détentrice du portefeuille (1 mois et 14 jours), de François Braun, médecin urgentiste et chef du pôle au Centre hospitalier régional de Metz-Thionville, en Moselle. Président de Samu-Urgences de France, viscéralement anti-IADE.

 18 octobre 2022

Proposition de Loi portant amélioration de l’accès aux soins par la confiance
aux professionnels de santé
, (Renvoyée à la commission des affaires sociales, à défaut de constitution d’une commission spéciale
dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.), présentée par Mmes Stéphanie RIST, Aurore BERGÉ et des membres du groupe Renaissance et apparentés députés.

La pratique avancée revient sur le devant de la scène. Les IADE demandent l’intégration pleine et entière, donc sans condition, de tous les IADE diplômés (le stock) et à venir, dans ce regroupement AMPA (auxiliaire médicaux de pratique avancée). De base, la SOFIA n’aime pas ce vocable surtout la 1ere lettre qui exprime une idée d’ancillaire. La SOFIA propose et préfère les termes " Adjoint", "Attaché", voire "Aide" (retour sur l’ancienne version d’avant le terme ISAR), que ce mot d’auxiliaire qui renvoi au meilleur roman d’Octave Mirbeau et de Colette.

 octobre 2022

La SOFIA réagit à un énième article du snphar-e, dont l’auteure ne maîtrise manifestement pas le sujet de la pratique avancée, mais s’autorise tout de même à en parler, partant du principe ancestral que les médecins peuvent s’autoriser tout quand les soignants ne le pourraient pas, sans passer au préalable par le filtre de la connaissance omnisciente dont le corps médical se pense comme le dépositaire unique.

 novembre 2022

La SOFIA rencontre la députée, rapporteure générale de la commission des affaires sociales Stéphanie Rist, lors d’un entretien ouvert, franc et cordial.

 décembre 2022

La SOFIA publie des propositions, de ce qu’elle pense être la voie à suivre pour la profession IADE.

 10 janvier 2023

La commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a voté la proposition de loi (PPL) portée par la députée Stéphanie Rist (Loiret, Renaissance) instaurant un « accès direct » des patients aux infirmiers en pratique avancée (IPA), aux masseurs-kinésithérapeuthes et aux orthophonistes.
Aucun amendement concernant les IADE n’est retenu. Mme Rist n’a pas écouté les IADE. Elle veut nous enfermer dans une pratique avancée de spécialité. "Les IADE ne remplissent pas actuellement les critères de la pratique avancée". On en parlera aux collègues d’outre-atlantique...

Commission des affaires sociales, compte-rendu 10 janvier 2022 examen de la PPL Rist

 15 janvier 2023

L’hystérie continue, toujours par le même prestataire. En pleine discussion parlementaire sur la pratique avancée, le CNP ARPO via sa 2ème Vice-Présidente, membre du snphar-e se distingue à nouveau et démontre toute la considération et l’affection qu’il porte à la corporation IADE. (S’ll y avait encore quelque illusion sur le sujet).
A propos des amendements déposés pour influer sur notre profession, on notera l’inénarrable "Le CNP ARMPO, représentant tous les médecins anesthésistes réanimateurs en France, n’a pas été consulté, ni même simplement informé préalablement de ce dépôt." Tant il est vrai que pour tout ce qui concerne les MAR, ces derniers ne sauraient prendre de décisions sans consulter les IADE au préalable.

Pour ne pas perdre ce document, un PDF a été édité.

L’anesthésie-réanimation est une spécialité médicale et doit le rester !

 16 janvier 2023

Sortie publique le jour où le dossier passe à l’Assemblée nationale, du rapport Debeapuis-Blémont "Concertation sur la pratique avancée infirmière" datant du mois d’août 2022, soit près de 6 mois avant mise à disposition des principaux concernés. Qui a dit que le dossier était un long fleuve tranquille ?

 19 janvier 2023

  • 1ere lecture

Proposition de loi portant amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé, n° 362

XVIe législature Session ordinaire de 2022-2023 de l’Assemblée nationale 1ere lecture.
Le texte est adopté en première lecture, avec modifications, par l’Assemblée nationale.

Tous les amendements déposés, favorables aux infirmiers anesthésistes, sont rejetés sous couvert de l’article 40. de la LOI n° 2022-1616 du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023

Assemblée nationale. Première sance du jeudi 19 janvier 2023 compte-rendu intégral

 10 février 2023

On avait failli l’oublier, lui qui semble fréquenter plus les plateaux TV que les couloirs des hôpitaux. Mais le président de l’AMUF qui aime tant les infirmières, surtout quand elles se taisent, sort un communiqué regroupant 18 syndicats médicaux, dont le toujours inénarrable Snphar-e, pour fustiger la pratique avancée. Ils seraient bien inspirés de lire les publications américaines sur le sujet.

La pratique avancée n’est pas le canada dry de la médecine (10 février 2023)

 14 février 2023

  • 2e lecture

Proposition de loi, modifiée par le Sénat, portant amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé, n° 857

Le Sénat a adopté après modification, en première lecture, la proposition de loi adoptée par l’Assemblée nationale en première lecture, après engagement de la procédure accélérée, dont la teneur suit.

Proposition de loi n°857, modifiée par le Sénat, portant amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé.

Tous les amendements déposés, favorables aux infirmiers anesthésistes, sont rejetés sous couvert de l’article 40. de la LOI n° 2022-1616 du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023

Le texte est renvoyé à la Commission des affaires sociales, commission mixte paritaire qui doit désormais se réunir.

Lire le dossier législatif sur le site de l’Assemblée nationale

La loi signe maintenant ces possibillités :

Accès direct aux IPA, kinés et orthophonistes

Les patients pourront accéder directement, sans passer par un médecin :

  • aux infirmiers en pratique avancée (IPA) qui exercent à l’hôpital, en établissement médico-social ou dans des maisons ou centres de santé et des équipes de soins primaires et spécialisés. Le grade d’IPA (bac + 5) a été autorisé par la loi Touraine en 2016 et a été mis en oeuvre en 2018. A l’été 2022, 1700 IPA seulement étaient en activité ;
  • aux masseurs-kinésithérapeutes et orthophonistes qui exercent à l’hôpital, en établissement social ou médico-social ou dans des maisons ou centres de santé et des équipes de soins primaires et spécialisés. Pour les masseurs-kinésithérapeutes, le nombre de séances autorisées serait limité à cinq si le patient n’a pas eu avant de diagnostic médical.

Les sénateurs ont encadré le dispositif de manière à "garantir la sécurité des soins" et "conserver le rôle central du médecin dans la coordination et le suivi des patients".
Dans tous les cas, un compte rendu des soins réalisés devra être systématiquement adressé au médecin traitant et reporté dans le dossier médical partagé du patient.
Compétences de plusieurs professions paramédicales

Par ailleurs, les compétences de plusieurs professions de santé sont étendues :

  • les infirmiers en pratique avancée pourront désormais primo-prescrire des produits ou prestations soumis ou non à ordonnance. Un décret en Conseil d’État pris après avis de l’Académie de médecine, de la Haute Autorité de Santé et des ordres des professions concernées, devra préciser les conditions de la primo-prescription ;
  • de nouveaux assistants dentaires dits de niveau II pourront faire directement notamment des actes prophylactiques, orthodontiques et à des soins post-chirurgicaux ;
  • les infirmiers pourront prendre en charge la prévention et le traitement de plaies et prescrire, dans ce cadre, des examens complémentaires et des produits de santé ;
  • les pédicures-podologues pourront prescrire des orthèses plantaires et des séances de soins adaptés en cas de diabète ;
  • les orthoprothésistes, podo-orthésistes et orthopédistes orthésistes pourront adapter les ordonnances initiales d’orthèses plantaires de moins de trois ans ;
  • les opticiens-lunetiers pourront adapter une ordonnance initiale de verres ou de lentilles, sur accord écrit de l’ophtalmologue.

Les IADE restent sur le bord de la route. Le ministre de la santé renvoie la profession à la fin de l’année 2023 pour traiter le dossier des spécialisés. (IADE-IBODE-Puéricutrices). Car François Braun pense que les IADE "ça n’est pas IPA ni AMPA", pour lui "IADE = IDE spécialisé = Pratique Avancée avec IBODE et Puéricultrices".
Nous voilà prévenus.

 22 février 2023

Lors d’un entretien avec 2 IADE, le président de la SFAR reconnait que les MAR ont peur que les IADE aient le statut des sages-femmes. On se demande ce qu’il peut y avoir de dangereux, car les sage-femmes sont compétentes et travaillent en bonne entente avec les gynéco-obstétriciens jusqu’à preuve du contraire.
Si les IADE ne sont pas jugés compétents, on se demande alors pourquoi les médecins anesthésistes quittent les salles voire les blocs en laissant la gestion du patient à l’IADE ? Derrière l’argument éculé de la sécurité, on sait bien qu’il s’agit surtout d’être toujours incontournables aux yeux des directions et des autorités de tutelles.

 6 avril 2023

Coup dans le dos de la députée Stéphanie Rist, qui dans la retranscription du rapport fait au nom de la commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion de la proposition de loi portant amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé, propose :
« À l’article 1 er , nous vous proposons également de supprimer l’alinéa 5 du texte du Sénat, à savoir les dispositions visant à autoriser l’accession à la pratique avancée aux titulaires de diplômes non délivrés par l’université. »

Inutile de dire que le fameux "stock", (les IADE diplômés) ne pourra pas accéder à la reconnaissance en pratique avancée, dans ces conditions.

 12 juin 2023

Manifestation à l’appel de l’ufmict-CGT, unique syndicat présent. Il faut dès lors se poser légitimement la question de la cause de l’absence des autres syndicats dits représentatifs (SUD, CFDT, FO...) sans compter sur le syndicat professionnel également absent sur le terrain.

Une centaine d’IADE étaient présents devant le ministère de la Santé et de la Prévention. Une désaffection prévisible, laissant plus de questions que n’apportant de réponses. Est-ce que le mode d’une mobilisation devant un bâtiment est encore d’actualité en 2023 ? D’autres méthodes, sont-elles préférables, entendables, réalisables, acceptables et acceptées par les IADE ? Quelle est la motivation actuelle ? Quel est l’état d’esprit ? Il y a-t-il un ras-le-bol (certainement) mais comment peut-il s’exprimer ?

Les méthodes de coercition gouvernementales et policières, n’incitent pas ceux qui connaissent le prix de la santé, à risquer la leur et leur intégrité physique face à une garde prétorienne, qui n’a plus la retenue proverbiale d’antan, face aux soignants. Comment faire cohabiter dans le binôme historique (qui devient hystérique pour une partie de ce binôme), une notion de qualité des soins et de reconnaissance de l’un, quand l’autre partie de la corde n’y voit que concurrence, perte de pouvoir et de rentabilité financière ? Comment faire comprendre et intégrer que le binôme n’existe pas dans l’esprit de l’IADE comme il existe dans celui du MAR ? Qu’il il y a une vraie dichotomie entre le concept de l’un et de l’autre ? Quand le 1er y voit ou espère une collaboration, le second n’y voit qu’assujettissement, asservissement et relations ancillaires.

Comment les IADE pourront encore supporter le déni de reconnaissance de ce que nous sommes ? Déni médical, gouvernemental, institutionnel, salarial. Est-ce que le gros des troupes, principalement dans le public, ne va pas quitter ce royaume qui se délite, comme le dit d’un autre pays Marcellus dans Hamlet pour vaquer ailleurs ?

Est-ce que finalement la profession est si unie que cela ? Lorsque l’on constate des bannissements, des censures d’administrateurs de groupes sociaux envers des collègues, qui ont le tort de ne pas être dans la ligne directrice de certains collectifs ? Quelle est la légitimité de ces censeurs, qui se permettent de priver de parole des IADE ? Ont-ils été élus, ces censeurs ? Ont-ils un master de censure ? Ont-ils été les architectes du réseau social qu’ils gèrent, se sentant dépositaires d’un pouvoir qu’ils ne détiennent aucunement ? Est-on sûr, que l’ensemble des membres de ces réseaux sociaux se connectent chaque jour ? Combien de forum ont plusieurs milliers d’inscrits, mais au bout du compte, seule une cinquantaine s’exprime régulièrement ? Est-ce cela la légitimité de se croire porté par plusieurs milliers d’inscrits qui ne viennent jamais ? Aucune statistique de visibilité de la page n’étant affichée.

Alors il va falloir que les IADE se rassemblent pour définir une ligne commune, non dictée par une organisation syndicale quelle qu’elle soit. Des assises IADE sont indispensables. Elles sont réclamées ici, depuis des années. Elles ont été proposées aux centrales syndicales, aptes à les organiser. Il est à craindre une déshérence des IADE envers le combat. Celui face à une grille fermée et gardée est révolu, "has been" et doit évoluer vers une mobilisation 3.0.

Faute de quoi, la profession s’enfoncera dans un marécage de néant et de brumes.

Une réunion prévue en juillet 2023, en relation avec M. Philippe Charpentier, sous-directeur des ressources humaines du système de santé à la direction générale de l’offre de soins (DGOS) entre les différentes composantes des IADE et des MAR, n’a rien donné. Réunion de la dernière chance avant le fourre-tout pour les spécialisés ?
Actuellement la profession IADE attend la fin des travaux sur le métier socle avant de pouvoir peut-être, se faire entendre. Le cnpia n’étant pas invité aux travaux, la teneur du mépris de la DGOS envers l’ex locomotive de la profession, rattachée comme simple wagon à présent est patent. Les IADE auraient dû quitter la profession infirmière, comme nous en avions eu l’opportunité proposée par le ministre Kouchner (qui nous avait dit avoir vu plus d’IADE en humanitaire que de MAR).

La SOFIA a proposé à nouveau le statut med def, lors des travaux du Ségur en 2020.

Il est possiblement risible et certainement pathétique, de lire çà et là de la part des IADE, que dès qu’un IDE ou IPA se targue de vouloir faire des gestes « réservés » aux IADE il faut qu’il fasse les études IADE, qu’il doive passer le concours, qu’il n’a pas le niveau…
Et pourtant, qui a voulu rester dans le giron infirmier, si ce n’est une majorité dénuée de projection professionnelle ? Qui râle contre l’ONI, en refusant de cotiser, alors que si nous étions sorti du corps infirmier, nous n’aurions pas cet organisme qui nous chapeaute et qui actuellement, mène les travaux de réactualisation de la profession infirmière sans les spécialisés, totalement méprisés, oubliés. (IADE-IBODE-puericultrices).

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Il faudra bien un jour expliquer concrètement aux patients que les IADE assurent la sécurité des actes anesthésiques en France ! Cette hypocrisie de façade, où les MAR du public tremblent de perdre du pouvoir médical et ceux du privé de l’argent, devient puérile et insupportable.
Car si les nombreux IADE du public, n’allaient plus dans les cliniques privées, y faire des vacations rémunératoires, dites-nous comment feraient les MAR pour encaisser grâce aux IADE, l’argent de 5 ou 6 salles concomitantes ? Comment feraient-ils pour encaisser les dépassements d’honoraires en laissant les IADE gérer les endoscopies en totale autonomie, parfois même, dans un lieu éloigné du bloc ? Comment feraient-ils pour encaisser leurs consultations pendant que les IADE, totalement seuls en salle au bloc opératoire, assurent l’intégralité de la sécurité des patients ?

La caste médicale s’est complètement et résolument déconsidérée aux yeux des IADE et d’autres acteurs de la santé. A commencer par certains décideurs. Totalement à côté de la plaque concernant la pratique avancée, n’en maîtrisant que la face "perte de pouvoir et d’argent’, les Harpagons de la seringue ne sont pas prêteurs. C’est là, leur moindre défaut. Mais ils s’arc-boutent sur des conceptions dépassées, vieillottes et périmées.
Ériger comme un étendard, la durée de leurs études, ne fait pas d’eux pour autant des personnes sensées. Cela se saurait.

Il faut donner du temps au temps. Pour changer leur mentalité cela va prendre un temps qu’Albert Einstein ne renierait pas. Car même le relatif est absolu.

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Quelque chose s’est cassé entre les MAR et les IADE. Durablement. La méfiance et somme toute l’ancestrale envie et appétence à considérer les IADE comme dignes de relations ancillaires plutôt que de collaborateurs, entraîne inexorablement un sentiment de lassitude, d’exaspération et fait enfin prendre conscience à certains naïfs, que nos meilleurs ennemis sont ceux qui sont les plus proches de nous. Les mots sont forts, mais le comportement irrationnel et hystérique des composantes médicales, incite à ce triste constat.
Que l’on nous démontre le contraire. Nos archives sont pleines de mails qui rendront le contestataire à la raison.
Car enfin, comment argumenter la position de la caste médicale qui joue ouvertement contre une autre profession ? Comment croire que ceci ne laissera aucune trace ?

Quand on a de tels amis on n’a pas besoin d’ennemis.

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Les IADE n’en n’ont sans doute pas fini avec la lutte. Et il ne tient qu’à nous d’en faire ce que nous en voudrons dans un futur proche.
Mais force est de constater une perte indéniable de "l’esprit IADE" par une soumission de facto à la caste médicale qui ferait se retourner dans leur tombe ceux et celles qui se sont tant bougés et battus pour que la profession atteignent le niveau et les valeurs d’excellence actuels.
Quand on voit combien les MAR du SNPHAR-e nous méprisent et se permettent encore et toujours de parler pour nous, (tout comme le SNARF et le smarnu) il est difficile de comprendre cette volonté ancillaire, proche du syndrome de Stockholm.

Mais l’erreur stratégique majeure du SNPHAR-e sonne peut-être le glas de cette apathie.

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Sources : d’après les publications d’E. Balagny et MJ. Breteau et mes recherches et traduction personnelles,notamment la page wikipedia des CRNA

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Un film retraçant notre aventure printanière est disponible en téléchargement.

Tous les documents de la lutte IADE sont regroupés ici

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Le rôle de l’infirmier anesthésiste est maintenant structuré au sein d’un service d’anesthésie dirigé par un médecin anesthésiste réanimateur et sous la responsabilité d’un cadre de la spécialité. L’infirmier anesthésiste est intégré dans une équipe anesthésique, en collaboration avec des médecins anesthésistes réanimateurs. L’exclusivité de compétence, obtenue en 1988 le protège dans son exercice français. En 1988, le programme suivi par celui de 2002, définit son exercice.

le Décret n° 2004-802 du 29 juillet 2004 est un décret de codification au Code de la Santé Publique (il englobe d’autres décrets).

L’article spécifique pour les IADE : article R.4311-12. (lire cet article)

Mais celui-ci reste à parfaire devant l’évolution de la démographie médicale.

Aujourd’hui, les infirmiers anesthésistes sont incontournables dans le PAF (paysage anesthésique français).

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Leurs compétences, leur esprit de corps, leur caractère leur ont assurés une certaine stabilité.
Il serait vain cependant de croire que tout est fini. Les infirmier(e)s anesthésistes se posent comme des partenaires exclusifs et à haute technicité des médecins anesthésistes réanimateurs, aux responsabilités diverses en pharmacovigilance, hémovigilance, matériovigilance, encadrement…
Ils assurent de part leur formation en soins, une relation spécifique auprès du patient, et sont garants d’une sécurité optimale au décours de tout actes d’anesthésie.

IADE

L’évolution de la démographie médicale anesthésique française, va poser inéluctablement, les questions de la prise en charge déléguée, de certains patients par les infirmier(e)s anesthésistes. Ce qui se pratique dans plusieurs Etats d’Amérique, en date du mois d’août 2023 :

  1. Iowa (December 2001)
  2. Nebraska (February 2002)
  3. Idaho (March 2002)
  4. Minnesota (April 2002)
  5. New Hampshire (June 2002)
  6. New Mexico (November 2002)
  7. Kansas (March 2003)
  8. North Dakota (October 2003)
  9. Washington (October 2003)
  10. Alaska (October 2003)
  11. Oregon (December 2003)
  12. Montana (January 2004)
  13. South Dakota (March 2005)
  14. Wisconsin (June 2005)
  15. California (July 2009)
  16. Colorado (September 2010 : retrait partiel limité aux hôpitaux à accès critique et aux hôpitaux ruraux spécifiés)
  17. Kentucky (April 2012)
  18. Arizona (March 2020)
  19. Oklahoma (November 2020)
  20. Utah (February 2022 : retrait partiel limité aux hôpitaux à accès critique et aux hôpitaux ruraux spécifiés)
  21. Michigan (May 2022)
  22. Arkansas (May 2022)
  23. Wyoming (May 2023 : retrait partiel limité aux hôpitaux à accès critique et aux hôpitaux de 25 lits agréés ou moins)
  24. Delaware (June 2023)

Dans ces états, que les nurse anesthetits délivrent des actes d’anesthésie (AG et ALR) sans supervision des médecins anesthésistes va certainement choquer l’ego de nos partenaires médicaux.

IADE

Cependant, si un pays aussi procédurier, fait confiance à ses professionnels de santé infirmier(e)s spécialisés, c’est parce que le programme de ce personnel est toujours revu à la hausse, avec des référentiels de qualité.

La place des médecins anesthésistes n’est pas reniée. Et la place des "CRNA" (certified registered nurse anesthetist (IADE us) a été conquis de haute lutte avec un pouvoir médical toujours museleur quand il le peut.

Et il serait plus que temps que nos collègues médicaux, parviennent enfin à croire qu’un professionnel bien formé est un gage de qualité et une chance pour la spécialité.

Pas un défaut.

L’avenir appartient aux téméraires. Soyons dignes du parcours de nos aînés.

Arnaud BASSEZ

IADE

Administrateur

Le webmaster en plein effort !
Photo ayant été réalisée avec le consentement éclairée de la personne

* Le CNIA a été mis en sommeil par sa présidente. Il n’est toujours pas dissout à la préfecture.

** Les liens sont purement informatifs, l’administrateur n’étant affilié à aucun syndicat.


À voir sans modération, les témoignages de nos aînées, pionnières de l’aventure anesthésique française sur le très bon site du CHAR

Un DVD est réalisé et disponible à la vente. N’hésitez-pas !!

Avec l’accord de l’administrateur du site web du CHAR. Les vidéos sont téléchargeables

Quand j’étais infirmière anesthésiste (DVD du Club d’histoire en anesthésie réanimation)

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NB : A lire, les souvenirs d’un médecin en 1940. Le passage sur l’anesthésie vaut le détour.

"Les techniques d’anesthésie générale utilisées nous paraissent aujourd’hui d’un autre âge. L’anesthésie était réalisée au Schleich (chlorure d’éthyle – éther - chloroforme) au masque d’Ombredanne, ou encore chez l’enfant au chloroforme en goutte à goutte sur une compresse.

Les moyens de réanimation se limitaient à l’inhalation d’oxygène et si nécessaire des transfusions de bras à bras, en utilisant en cas d’urgence le donneur que l’on avait sous la main, c’est à dire un brancardier ou l’externe de service.

Inutile d’ajouter que l’on ne disposait ni d’antibiotiques pour juguler l’infection, ni d’anticoagulant pour traiter les thromboses."

[...]

"Dans les services de chirurgie le rôle essentiel de l’externe était celui d’anesthésiste. Inutile de décrire la terreur panique qui pouvait s’emparer de nous lorsque nous étions amenés à donner dans le service du Pr Hamant la première anesthésie générale pour le patron.

L’apprentissage était des plus sommaires. On nous mettait l’appareil d’Ombredanne dans les mains après avoir versé dans le réservoir une ampoule de Schleich.

Ampoule de Scleich (source histanestrea-france.org)

On nous expliquait qu’il fallait simplement monter progressivement la manette au repère 8, jusqu’à ce que le malade dorme, ce qui s’appréciait par l’abolition du réflexe palpébral, en mettant le doigt sur la cornée. Puis on devait redescendre progressivement la manette en surveillant la respiration du malade, c’est à dire le rythme d’expansion de la vessie et l’état de la pupille.

En fait il fallait beaucoup de doigté pour naviguer entre les 2 écueils, c’est à dire la syncope qui était annoncée par une mydriase et le réveil du malade associé parfois à des vomissements.

Lors des cas de syncope, la réanimation consistait essentiellement après avoir dégagé les voies respiratoires à l’administration de grandes tapes sur la joue du patient.

De temps en temps, le silence de la salle était brutalement rompu par les vociférations de l’opérateur : le sang est noir, le malade jaune. Quand cela ne se traduisait pas par des actes, le pauvre externe se retrouvait avec son tabouret au fond de la salle sous l’effet d’un magistral coup de pied du Pr Hamant."

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Les IADE aux USA (le modèle sans conteste).

 Le rôle des nurse anesthetists (IADE américains) pendant la guerre

Plus généralement, le rôle des nurses de l’armée US, et celles durant la guerre civile américaine.

Une autre source à consulter

A lire les articles de ce site, notamment celui sur The Army Nurse Corps

 Les livres sur les infirmières sont rares. Pour en savoir plus sur l’apport des nurse ("anesthetists" comme les autres) en anglais

 Les infirmier(e)s anesthésistes américains sont très impliqués en période de troubles. Since World War I, nurse anesthetists have been the principal anesthesia providers in combat areas of every war in which the United States has been engaged. During the Panama action, only nurse anesthetists were sent with the fighting forces. ? Et ça continue ensuite...

L’histoire des nurse anesthetists se poursuit avec une émancipation bienvenue. Cet article est à relever :
 « 2001 Iowa became the first state to opt out of the federal physician supervision requirement ». (L’Iowa est devenu le premier État à se passer de l’obligation de surveillance d’un médecin fédéral). 17 États se passent de la supervision d’un médecin. depuis la publication de la règle du 13 novembre 2001 de la CMS (Centers for Medicare & Medicaid Services) autorisant de telles options.

De nombreux États n’exigent pas que les CRNA soient supervisés par un médecin. -*Actuellement quarante États n’ont pas d’exigence de « supervision » par un médecin pour les CRNA dans les lois ou règlements infirmiers ou médicaux.

  • Si les exigences de « direction » clinique sont considérées en plus de la « supervision », 32 États n’ont pas d’exigence de supervision ou de direction par un médecin pour les CRNA dans les lois ou règlements infirmiers ou médicaux.
  • En tenant compte également des lois ou règlements sur l’octroi de licences aux hôpitaux, 33 États n’exigent toujours pas la surveillance d’un médecin.
  • En tenant compte des lois ou règlements sur l’octroi de licences aux hôpitaux des États, 23 États n’exigent toujours pas la supervision ou la direction d’un médecin.

Ces états américains qui se sont affranchis de la tutelle médicale (si, c’est possible !) sont répertoriés dans l’article Federal Supervision Rule/Opt-Out Information.

Alors que le New Hampshire est le seul à ne pas imposer de limitation de surveillance sur les CRNA, les limitations imposées dans 17 autres États n’empêchent pas les CRNA de pratiquer indépendamment. Certaines de ces limitations limitent leurs pratiques à des directives et privilèges spécifiques ; certains exigent que les CRNA maintiennent des relations de collaboration et collégiales avec un médecin, un dentiste ou un podologue ; et certains exigent qu’un médecin soit le directeur du service d’anesthésie de l’hôpital. Aucune de ces stipulations ne crée l’exigence d’une supervision médicale des CRNA. [JAMA. 1999 ; 281 : page 511]

Enfin, l’hôpital du Watertown Regional Medical Center du Wisconsin remplace tous ses médecins anesthésistes par des CRNA, moins chers à efficience équivalente. Le conseil d’administration de cet hôpital a fait ses comptes et a validé.

De quoi donner des sueurs froides à nos éminences grisonnantes de la SFAR qui se permettent continuellement de penser et décider pour nous.

Qu’attendons-nous pour décider par nous-mêmes, de ce qui nous concerne ?

Les assises
Motion IADE des 2e assises nationales
présentation du protocole du 14 mars 2001
promotion interne dans la fonction publique hospitalière (2001)
protocole du 14 mars 2001 reconnaissance des métiers, des qualifications, des responsabilités professionnelles
protocole du 14 mars 2001 reconnaissance des métiers, des qualifications, des responsabilités professionnelles
protocole sur les filières professionnelles, communiqué de presse (2001)
Texte signé par le Gouvernement et cinq organisations syndicales (2001)
protocole d’accord du 2 février 2010 pour le passage en catégorie A et mise en place du LMD
Protocole d’accord du 2 février 2010 ( commentaires CGT)
Annexe Promotion interne dans la Fonction publique hospitalière (2001)
Grilles indiciaires 2001
Nurse Anesthetists at a glance
Les IADE américaines "en un coup d’œil". Histoire de comparer. (en anglais)
Historique Evasan
Alice Magaw
Position CNOI 15 juin 2010 IADE
history of nurse anesthesia practice
Ombredanne, qui était-il ?
2e assises nationales des IADE et de leur encadrement