Articles sur la santé

Arnaud BASSEZ
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Message par Arnaud BASSEZ » mer. août 18, 2010 1:23 pm

Les cas récents d’infection par une bactérie résistante aux antibiotiques chez des personnes ayant voyagé en Asie du Sud, notamment pour du « tourisme médical », montre que cette pratique, en pleine expansion, n’est pas sans risques. Les raisons qui poussent à se faire soigner ou opérer dans un pays étranger sont nombreuses et variées. La plupart du temps, il s’agit de profiter de soins moins onéreux. Parfois, c’est également pour obtenir des solutions qui n’existent pas dans son propre pays, notamment dans le domaine de la procréation : mères porteuses en Inde et aux Etats-Unis, fécondation in vitro pour couples de femmes homosexuelles en Belgique, etc. Cas particulier : en Grande-Bretagne, la longueur des délais d’attente pousse à voyager pour se faire soigner plus rapidement. Selon le Telegraph, 2,65 millions de Britanniques auraient déjà bénéficié de soins médicaux ou dentaires à l’étranger, soit une personne sur vingt. Le succès du tourisme médical a entraîné l’émergence sur la toile de sites référençant les offres de soins à l’étranger et de forums d'échange relatant les expériences plus ou moins positives de clients. Des formules inédites voient même le jour : « Liposuccion-soins spa et plage » en Tunisie, « Surgeon (chirurgie) and Safari » en Afrique du Sud, « tourisme culturel et implants dentaires » en Hongrie, etc.

Pierre Hollenbeck d'Esthetic-Planet, une agence française qui s'est lancée sur ce marché en 2004, confirme que la pratique est encore peu répandue dans l’Hexagone. Les soins les plus recherchés à l’étranger par les patients français sont les implants capillaires « en Turquie, en Belgique en Inde et en Tunisie », les soins dentaires (bridge, couronnes) en Hongrie, la liposuccion et la mammoplastie. Pour se renseigner sur la qualité des soins, il existe des programmes d'accréditation internationale comme le JCI "Joint Commission International" en Anglais) ou le QHA Trent (britannique) des cliniques concernées.

source JIM
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. août 23, 2010 5:56 pm

La pénurie de professionnels de santé défraie régulièrement la chronique au Québec. Ces dernières semaines, le quotidien la Presse s’étonnait ainsi qu’il faille parfois patienter plus d’un an pour obtenir un rendez-vous d’échographie. Le fait que 25 % des Québécois soient privés de médecins de famille, faute de généralistes en nombre suffisant, a également été beaucoup commenté cet été. Pour tenter de remédier à ces difficultés chroniques, le ministère de la Santé québécois mise entre autres sur le transfert de compétences.
La formation de « supers infirmières » est notamment proposée depuis quelques années. Il s’agit de confier à des infirmières bénéficiant d’une formation supplémentaire de deux ans soit dans une spécialité spécifique (néonatologie, néphrologie, soins coronariens) soit dans un cadre général (soins de première ligne) le suivi de certaines maladies chroniques. Ces infirmières peuvent alors être habilitées à réaliser des prescriptions d’examens, voire des renouvellements de traitements. Cet été, le ministre de la santé québécois, Yves Bolduc a annoncé le déploiement de 117 millions de dollars afin de former 500 « supers infirmières » supplémentaires d’ici 2019 qui rejoindront les quelques dizaines d’infirmières praticiennes spécialisées déjà formées.

Les supers infirmières, une super idée

Une telle idée pourrait-elle séduire la France ? Le gouvernement semble l’espérer qui a confié en mai à Laurent Hénart, député UMP de Meurthe-et-Moselle une mission de réflexion sur « la formation des métiers de la santé au niveau master ». La création de nouveaux métiers dans le domaine de la santé et le transfert des compétences restent cependant des sujets sensibles dans notre pays. Pourtant, la piste des supers infirmières paraît plébiscitée comme le révèle le résultat de notre sondage mené du 5 au 22 août qui a suscité une forte participation (916 votants).

Ainsi, 83 % des professionnels de santé se déclarent favorables à la formation de « supers infirmières » telles qu’elles se déploient aujourd’hui au Québec pour faire face à la pénurie de médecins. Ils ne sont qu’une minorité (16 %) à s’opposer à un tel projet. Des résultats qui semblent témoigner d’un certain changement d’opinion en ce qui concerne la question des délégations de tâches entre médecins et infirmières.


Aurélie Haroche
JIM
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Message par Arnaud BASSEZ » ven. août 27, 2010 7:31 pm

Les feuilletons estivaux se doivent d’être riches en rebondissements. Celui proposé cet été par le ministre de la Santé, Roselyne Bachelot ne déroge pas à la règle, avec un bouleversement final qui pourrait bien annoncer quelques suites mouvementées. Premier épisode, le 4 juillet : le Journal du Dimanche publie la liste des établissements qui selon lui pourraient être concernés d’ici 2010 par la fermeture de leurs blocs opératoires, en raison d’une trop faible activité. L’hebdomadaire rappelait en effet que le gouvernement avait pour ambition de faire cesser l’activité des blocs réalisant moins de 1 500 interventions par an.

Publication avant la fin 2010… mais application en 2012, voire 2015

Pourtant, après le tollé suscité par cette annonce dans les communes potentiellement concernées, le ministre de la Santé mis en scène un premier coup de théâtre le 27 juillet en annonçant que la publication des décrets si redoutés était repoussée. On assurait que le ministère était prêt à prendre « le temps qu’il faudra » pour expliquer la nécessité de ces fermetures. Il se murmurait que cette période aurait pu durer jusqu’aux prochaines élections sénatoriales, voire présidentielles. Ces analystes auraient eu tort, puisque dans un troisième (et dernier ?) épisode proposé hier, Roselyne Bachelot a précisé que les décrets concernant les seuils d’activité des services de chirurgie seraient bien publiés avant la fin de l’année. Pour atténuer le caractère explosif de ce revirement, des précisions ont été données sur le calendrier de mise en place de la mesure. Les fermetures n’interviendront qu’en 2012 après analyse des seuils d’activité atteints entre 2009 et 2011. Par ailleurs, un sursis supplémentaire de trois ans sera accordé aux services atteignant 70 % de l’objectif fixé. Surtout, le ministre a martelé qu’aucune fermeture d’établissement n’était programmée et que 45 millions d’euros allaient être débloqués dans le cadre de la modernisation des petits hôpitaux. Enfin, une mission d’accompagnement a été mise en place hier afin que cette mesure puisse être acceptée le mieux possible sur le terrain.

Une action nécessaire pour les professionnels de santé

Sans doute, ces précisions ne seront-elles pas totalement suffisantes pour apaiser la colère de ceux qui s’opposent depuis toujours à la fermeture des petits services qu’ils estiment d’abord liée à des enjeux économiques.

Cependant, pour certaines associations de patients, comme pour les professionnels de santé, un statu quo est considéré comme dangereux.
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Message par Arnaud BASSEZ » mer. sept. 15, 2010 6:44 pm

source JIM

Washington, le mercredi 15 septembre 2010 – Deux chiffres publiés cette semaine suffisent à résumer la marche paradoxale, pour ne pas dire ubuesque du monde. Lundi, l’ONG ActionAid, indiquait que l’impact économique de la malnutrition dans les pays pauvres pouvait être estimé à 350 milliards d’euros. Etaient ici comptabilisées les dépenses liées aux soins, aux morts prématurées et à une force de travail ralentie. Mardi, la Brookings Institution, un bureau d’études américain indiquait que l’obésité grève l’économie américaine de 215 milliards de dollars chaque année. Etaient ici comptabilisées les dépenses liées aux soins, aux morts prématurés et à la perte de productivité.

C’était tout ce que j’aimais

Si pour réagir face au coût de la malnutrition, les pays membres des Nations Unies ont prévu de se réunir la semaine prochaine à New York afin d’observer si les objectifs fixés en la matière en 2000 ont été peu ou prou atteints, face à l’obésité, ce sont des médecins américains qui proposent une action sans doute un peu plus percutante. Un collectif de praticiens, baptisé PCRM (Comité pour une médecine responsable) est à l’origine d’une publicité télévisée qui a déjà fait beaucoup parler d’elle, avant même d’avoir été diffusée. Le spot doit être présenté jeudi soir à Washington pendant la célèbre émission « The Daily Show ». On y découvre une femme, dans une morgue, pleurant son mari obèse, qui vient de mourir un hamburger à la main. Aux pieds du défunt, un dessin rappelant l’enseigne de Mac Donald où l’on peut lire : « C’était tout ce que j’aimais », parodie plutôt explicite du slogan du célèbre fast food (C’est tout ce que j’aime). « Un taux élevé de cholestérol, une pression artérielle élevée, des crises cardiaques. Ce soir mangez végétarien » ponctue une voix off.

Publicité scandaleuse

Si le PCRM a choisi de faire diffuser son spot qui vise volontairement « les menus très gras de Mc Donald’s » à Washington, c’est parce que la capitale américaine connaît un nombre de fast-foods bien plus élevé que plusieurs autres villes de même taille. Cependant, le collectif n’exclue pas de présenter son spot dans d’autres cités. La colère de Mac Donald, qui semble devoir payer ici pour tous les autres marchands de produits gras, en sera probablement accrue : « Cette publicité est scandaleuse, mensongère et injuste pour nos clients » s’insurge une des portes paroles de la société.

Pour voir la vidéo

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Annoncé comme imminent à plusieurs reprises cette année et notamment au lendemain de l’occupation pendant plus de 24 heures du siège de l’avenue Victoria à Paris au mois de mars, le départ de Benoît Leclercq, directeur de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP) a été annoncé par l’intéressé lui-même hier lors d’une réunion de la Commission médicale d’établissement (CME) de l’institution. Benoît Leclercq a clairement évoqué « son départ prochain », rapporte le site Hospimedia et indiqué que le nom de son successeur devrait être connu dans les prochains jours (lors du conseil des ministres du 15 ou du 22 septembre, selon toute vraisemblance). C’est Mireille Faugère, qui fut directrice générale de la branche grandes lignes au sein de la SNCF jusqu’au 31 décembre 2009, qui semble devoir être pressentie.

Une communauté médicale un peu rassérénée

Souvent décrié et apparu comme peu soutenu par le gouvernement, Benoît Leclerq s’apprête à quitter l’AP-HP fort d’un bilan qui se révèle finalement plus satisfaisant que ne le laissait augurer la crise printanière. En tout état de cause, si le patron de l’AP-HP n’aura définitivement pas su rallier à sa cause les élus parisiens et les syndicats de salariés, il aura su regagner la confiance d’une partie importante de la communauté médicale. En effet, alors que l’adoption de l’Etat prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD) était au cœur de la réunion de la CME d’hier, cette dernière a estimé que les avancées concernant l’emploi des soignants (aucun ne sera supprimé en 2010 à l’exception des conséquences des restructurations) se révélaient « objectivement satisfaisantes ». Un même apaisement n’était cependant pas au rendez-vous lors de la réunion du conseil de surveillance du 1er septembre, qui a vu adopter l’ERPD. En effet, les représentants de la mairie ont affirmé que la séance avait été mouvementée et marquée notamment par l’adoption d’une motion de censure déposée par leurs soins destinée à protester contre « la suppression de plus de 800 emplois et la grande faiblesse de l’investissement ». Cependant, en dépit de ces contestations, les propositions de l’AP-HP, tablant sur un déficit de 94 ,5 millions d’euros, un budget de 6,5 milliards et une progression de la masse salariale d’un pourcent ont été retenues.

Où l’on ne parle plus de démission

Une même cinétique semble prévaloir pour la réunion d’aujourd’hui qui doit voir adopter le plan stratégique de l’AP-HP pour 2010-2014, un projet qui a déjà fait couler beaucoup d’encre. Là aussi, la communauté médicale estime avoir été plutôt entendue. « Nos interventions multiples ont limité de façon très significative le retrait d’emplois soignants » juge le président de la CME, le professeur Pierre Coriat qui au plus fort de la crise n’aurait pas exclu de faire peser sa démission dans la discussion. D’autres se montrent moins satisfaits, tel le Professeur Bernard Granger, l’un des fondateurs du Mouvement pour la défense de l’hôpital public qui remarque que « nombreux emplois comme ceux de secrétaires médicaux, indispensables aux soins » vont cependant continuer à être supprimés.

Simulacre de débat

Les bémols qu’expriment la communauté médicale demeurent cependant moins vifs que la colère sourde des syndicats de salariés et de certains élus. Ainsi, la représentante chez Sud des personnels non médicaux, Isabelle Borne regrette amèrement que « la concertation n’ait fait bouger les choses qu’à la marge ». Du côté des élus parisiens, qui ont pressé lundi le gouvernement de renoncer à un passage en force du plan stratégique, il « n’y a eu qu’un simulacre de débat » selon l’expression du député parisien PS, Jean-Marie Le Guen.

La stratégie du flou

En dépit de ces attaques, l’AP-HP ne désespère pas de voir adopter son plan stratégique aujourd’hui. Sa tactique serait de présenter un projet peu précis, qui transforme en mauvais souvenirs les prévisions de suppression de 3 000 à 4 000 postes d’ici 2014 et qui n’évoque pas frontalement la situation de tel ou tel établissement, tel l’emblématique hôpital Trousseau. Le plan se concentre plus certainement sur des « orientations », en évoquant de façon large la restructuration des 37 établissements au sein de 12 pôles. Concernant la question de l’emploi, il suggère simplement que les économies à réaliser, qui doivent permettre un retour à l’équilibre dès 2012, porteront pour une part importante sur la masse salariale.

le plan stratégique a bel et bien été adopté par dix voix pour contre cinq.
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. sept. 16, 2010 6:50 pm

Plusieurs travaux ont montré que l’induction d’une hypothermie modérée (32-34°) améliore la survie et le pronostic neurologique des patients réanimés après un arrêt cardiaque et cette approche figure désormais dans les recommandations internationales pour la prise en charge de ce type d’accident. Toutefois le délai de mise en œuvre de cette technique entre l’arrêt et l’hospitalisation peut être préjudiciable ce qui justifie de rechercher des moyens d’application plus rapides. Il a été observé que le refroidissement transnasal par évaporation est suffisant pour affecter la température de l’organisme et, testé chez le porc en réanimation d’un arrêt cardiorespiratoire (ACR), s’avère bénéfique pour son pronostic vital. Cette technique qui n’est pas encore sortie des limbes de l’expérimentation animale a tout de même fait l’objet d’une étude préliminaire visant, dans un premier temps à démontrer sa faisabilité, sa sécurité d’emploi et, en filigrane, son efficacité chez l’homme.

L’essai randomisé PRINCE (Pre-ROSC IntraNasal Cooling Effectiveness) a ainsi inclus 200 patients tous victimes d’un ACR confirmé, le délai d’intervention étant de tout au plus 20 minutes. Quatre vingt seize patients ont bénéficié de la mise en place du RhinoChill (un dispositif médical portable permettant d'administrer à l'aide d'un cathéter un réfrigérant dans les cavités nasales) afin de refroidir la région nasopharygée pendant l’arrêt, tandis que pour les 104 autres le seul protocole de réanimation standard a été suivi. L’analyse finale a porté sur 93 patients du groupe RhinoChill (RC) et 101 dans le groupe témoin. Lors de l’arrivée en milieu hospitalier, les deux groupes se sont avérés comparables sur le plan démographique et cardiaque, autant que sur les modalités et le déroulement de la réanimation cardiorespiratoire.

Dix-huit événements indésirables liés au système RhinoChill ont été dénombrés : emphysème péri-orbitaire (n=1), épistaxis (n=3), saignement péribuccal (n=1), décoloration nasale (n=13).

Le délai écoulé pour parvenir à une température tympanique de 34°C s’est avéré plus court dans le groupe RC, soit 102 versus 282 minutes dans le groupe témoin (p=0,03). La même tendance a été manifeste pour ce qui est de la température centrale, soit 155 versus 284 minutes (p=0,13). Aucune différence intergroupe statistiquement significative n’a été décelée pour ce qui est des variables suivantes :

1) retour à une circulation spontanée ( RC=38 % vs témoins=43 %) ;

2) taux global de survie (respectivement 44 vs 31 % ; NS) ;

3) taux de survie à la sortie de l’hôpital sans séquelles neurologiques (34 % vs 21 %, NS).

L’interprétation de ces résultats émanant d’une étude randomisée pilote se doit d’être nuancée. Il faut surtout souligner la faisabilité et la sécurité d’emploi dans l’utilisation du dispositif RhinoChill en situation de grande urgence créée par l’ACR. La rapidité du refroidissement est également à retenir. Pour ce qui est de l’efficacité en termes de survie, il est clair que l’étude manque de puissance statistique pour conclure.


Dr Catherine Watkins
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. sept. 16, 2010 7:01 pm

Petit quiz. Qui est l’auteur de ces phrases : « L’expertise chirurgicale, indispensable à la qualité des soins aux urgences, doit être dissociée de l’ouverture 24h/24 du plateau technique lui-même. Le maintien de l’activité opératoire la nuit, les week-ends et jours fériés, ne se justifie pas sur tous les sites, étant donné le nombre peu important d’interventions réalisées pendant ces périodes, dans un contexte de raréfaction des ressources humaines. En fonction de l’activité, un à deux sites s’avèrent suffisants pour couvrir les besoins dans chaque bassin de santé en chirurgie viscérale et orthopédique, pendant les périodes de garde » ? Pour vous, seul Claude Evin, patron de l’Agence régionale de Santé (ARS) d’Ile de France peut être à l’origine de cette analyse. Le texte date pourtant de novembre 2004 et figurait dans le projet de recommandations concernant la chirurgie de l’Agence régionale d’hospitalisation d’Ile de France et du Service médical d’assurance maladie francilien. On le voit, le passage des ARH aux ARS est loin de signifier la rupture.
76 % des professionnels de santé contre une réduction drastique des blocs ouverts la nuit

Cependant, la très nette différence entre les projets de l’ARH et la proposition de Claude Evin, c’est que les premiers ont été passés sous silence, tandis que la seconde a été fortement médiatisée. Et face à la déferlante de critiques qui a salué les déclarations du patron de l’ARS, les auteurs des projets de recommandations concernant l’organisation de la chirurgie en Ile-de-France en 2004, doivent se féliciter que leurs idées n’aient été que rarement commentées. En effet, depuis que Claude Evin, directeur de l’ARS d’Ile-de-France a confirmé qu’était étudiée la possibilité de ne maintenir ouvert qu’un seul bloc dans chaque département francilien (hors Paris) entre 18h30 et 8 heures, les protestations se sont multipliées pour dénoncer la dangerosité de ce projet.

L’Association des médecins urgentistes de France (AMUF) a réagi le plus vivement face à cette perspective. Evoquant de « lourdes menaces », elle projette même de lancer « un grand mouvement de mobilisation de l’ensemble des urgentistes des SAMU-SMUR dans chaque région afin de les informer de la gravité des projets en cours ». De même le Quotidien du médecin assurait la semaine dernière que la majorité des directeurs d’hôpitaux étaient « vent debout » contre la proposition de l’ARS et qu’ils s’attelaient avec certains représentants de la communauté médicale à la rédaction d’un autre projet qui sera transmis prochainement à l’instance régionale. Quant aux professionnels de santé interrogés sur le JIM, ils ont majoritairement rejeté l’idée de ne voir ouvert qu’un seul service de chirurgie de garde par département après 18h30. L’enquête réalisée sur notre site du 7 au 15 septembre auprès de 477 de nos lecteurs indique en effet que 76 % des professionnels de santé sont défavorables à une telle réorganisation, contre seulement 22 % de praticiens prêts à épouser cette nouvelle structuration des gardes.
Les projets se suivent et se ressemblent… leurs destinées aussi ?

Cette hostilité pratiquement unanime invitera-t-elle Claude Evin à revoir sa copie ? Le président de l’ARS présent sur de nombreux plateaux de télévision et sur les ondes de plusieurs radios nationales a préféré jouer ces derniers jours la pédagogie et la nuance. Ainsi, dans l’émission C dans l’air, diffusée sur France 5 le 7 septembre, il soulignait que pourrait être mis en place un système d’astreintes. « Quand il y aura des patients qui auront besoin d’une intervention chirurgicale, l’organisation des astreintes que nous pouvons effectivement mettre en place dans les établissements, hors ceux qui seront les « têtes de pont », nous permettra d’être en capacité de mobiliser les chirurgiens pour pouvoir répondre à cette demande ». Cependant, il continue à souligner l’importance d’une réorganisation, quand « il y a plus d’une vingtaine d’établissements hospitaliers publics en Ile-de-France qui n’ont pas une intervention chirurgicale par nuit ». De même, les rédacteurs des différents schémas régionaux d’organisation des soins se plaisent à rappeler que le ratio d’activité des blocs opératoires (rapport interventions chirurgicales hors période normale sur interventions chirurgicales totales) est de 3,05% en France pour les centres hospitaliers, hors CHU et de 5 % dans les CHU.

Un espoir subsiste cependant pour les opposants à cette « réforme » : les projets de Claude Evin connaîtront peut-être la même destinée que ceux de l’ARH en son temps.

Source JIM
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. sept. 16, 2010 7:07 pm

Si les hirondelles marquent selon la légende le retour du printemps, l’évocation par la presse du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) annonce inévitablement l’automne. Ainsi, alors que l’été s’éteindra la semaine prochaine, les pages économiques commencent déjà à détailler le programme possible du PLFSS pour 2011. A l’instar des années précédentes, le défi auquel est confronté le gouvernement est lourd : il pèse 23,5 milliards d’euros de déficit, dont 11,6 liés à la branche maladie. Crise oblige, le gouvernement ne projette pas de miracle pour l’année à venir mais un maintien de la dette actuelle, soit un trou de 23 milliards d’euros pour l’ensemble de la Sécurité sociale et un déficit de 12 milliards pour la branche maladie. Mais si les comptes resteront dans le rouge, des économies doivent tout de même être réalisées à hauteur de 2,5 milliards d’euros.

Baisse du taux de remboursement des médicaments pris en charge à 35 %

Le relèvement d’un point des cotisations des entreprises au titre des accidents du travail et la hausse de 4 à 6 % du forfait social sur l’intéressement et la participation versés par les entreprises aux salariés devraient contribuer pour une large partie à ses économies. Cependant, si leur impact sera sans doute moindre, ce sont les mesures qui affecteront directement les patients qui devraient le plus faire parler d’elles. Si la confirmation de ces orientations ne sera donnée que le 28 septembre, lors de la présentation du projet devant la commission des comptes de la sécurité sociale, les Echos affirme que le gouvernement envisage de diminuer le taux de remboursement des médicaments à vignette bleue (service médical modéré) de 35 à 30 %. Par ailleurs, le taux de remboursement des consultations ne se fera plus sur la base de 70 %, mais de 69,5 %. De même, une prise en charge moins importante est prévue pour certains actes réalisés à l’hôpital (tarifés entre 91 et 120 euros). Pour les patients bénéficiant d’une mutuelle, ces changements seront sans doute couverts par leurs assurances, mais ces dernières pourraient profiter de ce changement des règles pour justifier une nouvelle progression des primes.

Radiologues et biologistes : des cibles récurrentes

Par ailleurs, plusieurs mesures concerneraient les praticiens. Elles ne diffèrent guère des années précédentes : des baisses de tarifs des biologistes et des radiologues sont à l’étude, tandis que de nouvelles incitations à la prescription de génériques ne devraient pas manquer de figurer dans le texte de loi.
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. sept. 23, 2010 5:26 pm

La mort subite de l’adulte reste une cause fréquente de décès d’origine cardiaque. Dans la majorité des cas elle est le résultat d’une fibrillation ventriculaire, précédée ou non de tachycardie ventriculaire et se soldant par une asystolie. Malgré les nombreux moyens déployés pour la prise en charge de l’arrêt cardiaque en dehors des structures hospitalières, le pronostic en est toujours très sombre, et le taux de survie reste stable depuis 30 ans, ne dépassant pas 7,6 %. Ce pronostic est fortement influencé par le délai de mise en route de la réanimation, et d’autant meilleur qu’elle est précoce.

Mais faut-il donner la priorité à la réanimation cardio-respiratoire ou à la défibrillation ? La controverse est née de certaines données expérimentales et d’essais cliniques, certains soutenant que la défibrillation a plus de chance de succès quand l’oxygénation du muscle cardiaque est assurée par une réanimation efficace préalable, qui préparerait en quelque sorte le myocarde à la défibrillation, d’autres donnant la priorité à une défibrillation immédiate.

Une méta-analyse a été publiée récemment, qui reprend les essais randomisés comparant l’efficacité des deux enchaînements, réanimation cardio-respiratoire d’abord, suivie de défibrillation, ou l’inverse. Quatre essais ont été analysés, incluant 1 503 patients.

Aucun avantage significatif n’est constaté pour l’un ou l’autre protocole pour le retour à une circulation spontanée (OR 1,01 ; IC 95 % : 0,82 à 1,26, p=0,979), pour la survie à la sortie de l’hôpital (OR 1,10 ; 0,70 à 1,70 ; p = 0,686) ni pour un pronostic neurologique favorable (OR 1,02 ; 0,31 à 3,38 ; p = 0,979). La mortalité à 1 an semble inférieure chez les patients ayant bénéficié d’un massage cardiaque en premier lieu, mais le résultat n’est pas statistiquement significatif (OR 1,38 ; 0,95 à 2,02 ; p=0,092).

L’analyse en sous-groupes semble donner un avantage à la réanimation cardio-respiratoire préalable quand le patient est pris en charge après un délai supérieur à 5 minutes, alors que la défibrillation immédiate semble plus favorable quand le délai est inférieur. Mais si les essais analysés ont une puissance insuffisante pour conclure définitivement, les auteurs estiment qu’ils tendent à démontrer que c’est la durée de l’asystolie et le délai de prise en charge qui devraient guider le protocole optimal de traitement. D’autres essais devront préciser ces éléments avant de permettre la diffusion de recommandations.


Dr Roseline Péluchon (source JIM)

Meier P et coll.: Chest compressions before defibrillation for out-of-hospital cardiac arrest: A meta-analysis of randomized controlled clinical trials . BMC Medicine 2010, 8:52 doi:10.1186/1741-7015-8-52
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. sept. 23, 2010 5:41 pm

source JIM

Et pour le cas d'un IADE qui s'est suicidé, on est est où ??

Le suicide à la fin du mois de mars d’un jeune anesthésiste de 30 ans, le docteur Eric Delous, exerçant au CHU de Montpellier, a ému l’ensemble de la communauté médicale. Plusieurs organisations de praticiens ont en effet souligné combien le drame vécu par le praticien et sa famille révélait l’isolement dans lequel sont le plus souvent plongés les médecins responsables d’une erreur médicale. Le docteur Eric Delous était en effet à l’origine d’un surdosage ayant entraîné la paralysie d’une petite fille de six mois. Deux rapports, établis pour l’un par l’Agence régionale de Santé du Languedoc Roussillon et pour l’autre par l’Inspection du travail, rendus publics le 20 septembre par le CHU révèlent cependant qu’en la matière l’attitude de la direction de l’établissement a présenté un caractère de sévérité, voire d’injustice, tout à fait singulier.
Une prolongation inexpliquée de la suspension

Dès le lendemain du suicide du praticien, les décisions prises par la direction de l’établissement étaient l’objet de vives critiques, corroborées par la suspension quelques jours après la mort d’Eric Delous, d’Alain Manville, directeur du CHU. Les confrères et collègues du médecin soulignaient notamment l’iniquité de la prolongation de la suspension du médecin pendant plus de deux mois. « Le jour de l’accident, Eric est mis à pied, ce qui apparaît normal pour éviter les confrontations avec la famille de l’enfant (…). Puis l’administration, dont il ne verra jamais un responsable, reconduit toutes les deux semaines sa mise à pied », avait rapporté au printemps l’un de ses amis, interne en chirurgie viscérale dans le même établissement. Pour ce jeune médecin, ces suspensions répétées ont aggravé la détresse de l’anesthésiste. « La douleur et la culpabilité d’Eric (…) ont pris une part importante dans sa décision de mettre fin à ses jours. Mais il apparaît que le comportement de la hiérarchie médicale et administrative l’a fortement influencée ». Sans aller jusqu’à cette conclusion, les deux rapports pointent également du doigt de très importantes irrégularités dans les décisions d’Alain Manville.

Du pragmatisme à l’incohérence

Ainsi, l’ARS estime que si dans un premier temps, face à une famille semblant très décidée à porter l’affaire devant les tribunaux, la « gestion de la direction générale s’est traduit par une décision pragmatique de mise à l’écart (…) à partir du 23 février (soit un mois après la révélation de l’accident), une procédure comportant différentes hypothèses disciplinaires a été soudainement mise en avant par la direction générale, sans explication et sans que soient activées les dispositions statutaires spécifiques ». Aussi, l’ARS dénonce-t-elle le manque de « cohérence » dans le traitement de l’affaire par la direction du CHU et remarque que ce cas dramatique illustre la nécessité de l’élaboration « d’un référentiel national afin d’aider les professionnels et les établissements de santé à gérer au mieux ce type de situations ».

Sans possibilité de préparer sa défense

De son côté, l’Inspection générale du travail se montre plus sévère encore à l’égard des dispositions prises par la direction générale. Elle évoque ainsi une « suspension illicite » car réalisée « sans procédure disciplinaire ». Par ailleurs, elle dénonce, elle aussi le glissement intervenu au fil du temps entre une décision motivée par la volonté de « protéger » le docteur Delous vers une suspension bien moins justifiée. « D’une mise à l’écart décidée initialement dans le but de protéger le docteur Delous d’éventuelles poursuites, nous relevons la mise en place en dehors de tout cadre légal ou réglementaire d’une procédure para-disciplinaire, avec la saisine d’un comité non dévolu de ce type de compétences ». Ces méthodes ont privé le docteur Delous de la possibilité de « préparer sa défense et de pouvoir avoir accès à une information claire » note encore l’Inspection du travail. De nombreux autres dysfonctionnements administratifs sont énumérés et notamment le fait que le comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail, dont le rapport rappelle qu’il est « l’instance de représentation du personnel, pouvant exercer un contre-pouvoir à l’action discrétionnaire d’un employeur » n’ait pas « été mis en mesure par l’administration de veiller à la protection de ce jeune médecin ». Face à ces différents dysfonctionnements, la conclusion de l’Inspection est sans appel : le « directeur général (…) s’est placé depuis le début de l’affaire dans l’illégalité ».

Un médecin privé de tout soutien

Elle relève par ailleurs que le fait que le docteur Delous ait « informé personnellement la famille de l’erreur (…) devenant à ses yeux le responsable de l’état de leur enfant » a « particulièrement exposé » le jeune médecin. Ce dernier n’a en outre « bénéficié d’aucune aide juridique de la part de l’administration ». Enfin, l’Inspection du travail épingle l’absence de suivi médical et affirme que ce manquement tout comme le « tabou de l’erreur médicale ont contribué à l’isolement du docteur Delous ».
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. sept. 27, 2010 7:18 pm

Blocs opératoires : les réglementations ne sont pas respectées

L’un des principaux arguments du directeur de l’Agence régionale de Santé (ARS) d’Ile de France, Claude Evin, pour justifier son projet d’une réduction drastique du nombre de blocs ouverts la nuit dans la région, repose sur la nécessité de ne pas mobiliser des praticiens qui manqueront à l’appel la journée, repos compensatoire oblige. Ce dont ne tient pas compte cet argumentaire, c’est que les médecins hospitaliers sont nombreux à faire fi de leur temps de repos après une garde, s’ils constatent qu’il existe une pénurie d’effectifs criante dans leur service. L’enquête menée au mois de mars auprès de 1200 anesthésistes par le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHAR-E) dont les résultats viennent d’être publiés dans le numéro de septembre de son journal révèle en effet que 17 % des médecins interrogés ne prennent pas systématiquement leur repos compensateur en raison d’un « sous effectif grave dans le plateau technique ». Pour l’organisation, cette situation ne manque pas d’être « incroyable (…) près de 10 ans après la mise en place du repos quotidien et du repos de sécurité », mais il est certain que pour elle la solution ne réside pas dans une suppression de certaines plages horaires de travail !

Confirmant que la période chômée après une garde est encore loin d’être une règle universelle et que les praticiens privilégient toujours la permanence des soins plutôt que des considérations juridiques (de telles conditions d’exercice peuvent entraîner une nullité de leur contrat d’assurance) ou leur confort personnel, l’enquête rappelle par ailleurs que le temps de travail des praticiens excède souvent 48 heures par semaine. Ainsi, « le temps réglementaire maximal de 48 heures hebdomadaires n’est respecté que dans 36 % des cas », relève le SNPHAR-E, qui précise que « lorsqu’il est dépassé, 73 % des praticiens bénéficient de temps additionnel, qui n’est contractualisé que dans 38 % des cas malgré une réglementation, européenne et nationale très claire sur le sujet ».

Absence fréquente de repos compensateur et dépassement généralisé du temps de travail hebdomadaire comptent parmi les distorsions les plus manifestes entre la réglementation et les conditions réelles de travail des anesthésistes. Les dysfonctionnements ne se cantonnent cependant pas à ces deux seuls exemples et le SNPHAR-E estime que le « constat » est « amer » avant d’affirmer que « Les fonctionnements border line qui flirtent avec l’infraction sont la règle ». L’enquête révèle de fait que 20 % des anesthésistes travaillent généralement sur plus de deux salles, alors que cette situation « est habituellement considérée comme anormale ». Par ailleurs, alors que 71 % des anesthésistes travaillent sur deux salles (un état de fait que 54 % des médecins assument mais sans sérénité), dans 28 % des cas, elles ne sont pas contiguës « ce qui pose parfois un réel problème de sécurité », note le SNPHAR-E.

Dans un second volet, l’enquête met en exergue l’insatisfaction des praticiens quant à l’organisation actuelle des blocs, qui se révèle souvent le fruit de restructurations. Ainsi, « plus de la moitié des personnes interrogées déclarent avoir assisté au départ de collèges après des réorganisations touchant le fonctionnement de l’anesthésie ». Les tentatives de restructuration se révèlent de fait souvent vaines. Ainsi, si 82 % des blocs sont régis par une « charte », elles ne sont appliquées que dans 38 % des cas. Et il semble que le décalage entre la lettre et la réalité s’illustre de manière flagrante quand on constate le non respect des horaires d’intervention. Ces dernières sont en effet jugées « peu réalistes » par 69 % des anesthésistes et ne sont finalement respectées que dans 36 % des cas.

source : JIM
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Message par Arnaud BASSEZ » mer. sept. 29, 2010 4:11 pm

Le texte publié le 26 septembre au Journal officiel est la concrétisation de plusieurs années de lutte syndicale : il confirme que désormais les étudiants en soins infirmiers acquérront le grade de licence, une disposition qui s’appliquera aux jeunes gens ayant débuté leur cursus de formation en septembre 2009. Cette reconnaissance du diplôme infirmier au niveau bac + 3, forte revendication défendue âprement pendant plusieurs années, s’accompagne de l’intégration des instituts de formation (IFSI) dans le cadre universitaire. Pour ce faire, des conventions devront être signées entre les IFSI et « une ou plusieurs universités de l’académie de la région ».

Si le décret instaurant l’obligation de contracter de telles conventions vient d’être publié, le processus aurait déjà dû être engagé depuis plusieurs mois dans les IFSI et les universités. Cependant, à ce jour, selon le ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, seules trois conventions ont été signées, en Midi-Pyrénées, dans le Limousin et en Rhône-Alpes. Le ministre a par ailleurs profité de la présentation du texte pour souligner que de nouvelles négociations avec les infirmières anesthésistes, afin qu’elles puissent obtenir le grade de master, allaient s’ouvrir. Une première réunion a d’ailleurs eu lieu sur ce thème le 24 septembre.

Pas le droit au remord

Parallèlement, à cette revalorisation du diplôme infirmier, est actuellement préparée la mise en place de la procédure de choix qui échouera prochainement aux infirmières déjà en poste et qui les conduira à opter entre la catégorie A de la fonction publique hospitalière ou le maintien en catégorie B. Si toutes les futures infirmières relèveront automatiquement de la catégorie A (grade de licence oblige !), le choix est ouvert aux professionnelles actuelles qui ne renonceront peut-être pas facilement à la promesse d’un départ à la retraite possible dès 55 ans en catégorie B, malgré la perspective de revalorisations salariales en catégorie A. Aujourd’hui, la Direction générale de l’organisation des soins (DGOS) finalise, selon le site Hospimedia, les décrets d’application et la circulaire devant expliquer la marche à suivre aux établissements de santé.

Ce sont en effet ces derniers qui auront pour mission d’informer les infirmières de l’existence du choix. La tâche promet d’être ardue : les infirmières seront en effet sans doute nombreuses à souhaiter connaître l’estimation de leurs pensions futures pour prendre leur décision. Or, en raison des discussions en cours sur la réforme des retraites, les calculs sont difficiles (voire impossibles !) à réaliser. Par ailleurs, alors que la catégorie B est amenée à disparaître pour les futures infirmières, celles qui souhaitent pour autant s’y maintenir seront certainement soucieuses de savoir dans quelle mesure l’évolution des grades au sein de cette catégorie sera conservée.

Aussi, bien que le calendrier soit serré, puisque la procédure d’option doit être achevée avant mars 2011 et que les infirmières devraient pouvoir disposer de deux mois de réflexion, la DGOS déconseille aux responsables des ressources humaines de se précipiter et de se préparer avec précaution. En tout état de cause, le choix des infirmières sera définitif. Aucun droit au remord n’est prévu.

source JIM
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. oct. 11, 2010 7:24 pm

L’ouverture ce mardi au Sénat du débat autour du projet de réforme de notre système de retraites semble avoir signé un tournant dans le conflit social qui perdure depuis quelques semaines. D’une part, beaucoup d’organisations syndicales veulent croire que le Sénat saura jouer, comme par le passé face à différents sujets, son rôle d’arbitre et n’hésitera pas à amender le texte de façon significative. D’autre part, alors qu’une radicalisation du mouvement semble s’annoncer, avec l’annonce du lancement d’une grève reconductible dans les transports à partir du 12 octobre, le gouvernement paraît prêt à des concessions plus importantes.

Ainsi, aujourd’hui, le Président de la République, Nicolas Sarkozy a demandé au gouvernement de déposer des amendements en faveur des parents dont les carrières ont été interrompues et de ceux ayant des enfants handicapés.

Les anesthésistes ont réveillé les sénateurs

Chez les praticiens hospitaliers, un vent d’espoir semble également souffler, comme en témoigne un communiqué diffusé mardi par le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPAHR-E), fer de lance de la contestation chez les médecins salariés. Ainsi, l’organisation remercie-t-elle dans ce texte « les nombreux sénateurs et sénatrices qui nous ont témoigné de leur soutien durant ces dernières semaines et soutiendrons nos amendements.

Certains porteront en leur nom quelques unes de nos revendications. Et nous fondons beaucoup d’espoir dans le sens de la mesure et dans l’esprit de responsabilité de la Haute Assemblée notamment pour les conséquences de leurs décisions pour la survie de l’hôpital public et des métiers de la permanence des soins ».

Reconnaissance de la pénibilité du travail de nuit : une mesure majoritairement soutenue par les professionnels

Cependant, si le passage du texte au Sénat est vécu par les praticiens hospitaliers comme un signe de bon augure, leur vigilance et leur détermination restent entières. Ainsi, la Coordination médicale hospitalière (CMH), l’Intersyndicat des praticiens hospitaliers (INPH), le Syndicat national des médecins, chirurgiens, spécialistes et biologistes des hôpitaux publics (SNAM-HP) et la Coordination des praticiens hospitaliers (CPH) ont appelé à une journée d’action et de mobilisation le 19 octobre qui portera entre autres sur les retraites. Pour sa part, le SNPHAR-E vient d’annoncer sa participation à la journée de mobilisation générale du 12 octobre, qui sera pour lui l’occasion une nouvelle fois d’appeler à une véritable reconnaissance dans le calcul de l’âge de départ à la retraite de la pénibilité du travail de nuit.

Une auto-évaluation

Cette revendication trouve sans conteste sa légitimité dans le large soutien que lui apporte une majorité de professionnels de santé. En effet, une enquête réalisée sur notre site du 26 septembre au 5 octobre et ayant recueilli 574 réponses, révèle que 80 % des professionnels de santé considèrent que la pénibilité du travail de nuit justifie la possibilité d’un départ à la retraite à 60 ans, tandis que seuls 19 % ne partagent pas cette opinion. Sans doute, cette position s’explique-t-elle par l’expérience concrète des praticiens et infirmiers, qui ne peuvent que mesurer sur eux les méfaits d’une activité nocturne régulière tant sur la santé que sur la vie sociale. Par ailleurs, ces professionnels estiment sans doute qu’une évaluation stricte de cette pénibilité, par la mesure d’un taux d’incapacité (comme cela est prévu dans le projet soumis au Sénat) ne semble pas pouvoir s’appliquer à l’hôpital.


Aurélie Haroche
source JIM
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. oct. 14, 2010 5:32 pm

La T2A en Allemagne : voilà ce qui nous attend en France

La tarification à l’activité a été initiée en Allemagne dès 1993, totale en 2005 avec une convergence privé public complète en 2009.

On peut en voir des conséquences sur le paysage hospitalier, l’emploi et les statuts des personnels, la prise en charge des malades

1/ LE PAYSAGE HOSPITALIER

Entre 1998 et 2008 le nombre d’hôpitaux est passé de 2600 à 2000, ainsi les hôpitaux publics de soins aigus sont passés de 671 en 2004 à 571 en 2008 mais les cliniques de 444 à 537.

Alors qu’en 1991 les Hôpitaux publics constituaient 46% des hôpitaux, en 2006 ils ne sont plus que 34%. Les Hôpitaux privés sont passés de 15 à 27%. Il reste de nombreux hôpitaux non lucratifs (souvent fondations dépendant des églises) qui souffrent mais demeurent la part la plus importante des hospitalisations.

Les économistes prédisent que l’évolution devrait se poursuivre jusqu’à ce que 40% des hôpitaux soient privés.

Jusqu’à la fin des années 90, ce sont surtout les petits hôpitaux qui ont été privatisés mais depuis 2000 les gros hôpitaux publics, notamment les CHU sont touchés. Ainsi les hôpitaux de la ville de Hamburg ont été vendus en 2005, les CHU fusionnés de Giessen et Marburg l’ont été en 2006.

Aucun autre pays européen n’a connu une telle évolution en Europe, la plupart des autres pays ont vu l’externalisation de leurs services (cuisine, blanchisserie, biologie) sans aller jusqu’à une privatisation complète, ou la constitution de partenariat privé public. En Suède, une loi en 2004 a interdit la privatisation des Hôpitaux publics.

Jusqu’à la TAA le financement des Hôpitaux en Allemagne était assuré par un système dual : frais de fonctionnement à la charge de l’assurance maladie, frais d’investissement à la charge des Länder. L’application de la TAA a mis en faillite la plupart des hôpitaux publics, le rapport 2008 de la Krankenhaus Rating Report signale qu’en 2008 un tiers des hôpitaux sont dans le rouge. Le déficit est estimé à 2,2 milliards d’euros.

Le moteur de la privatisation, hors la TAA, semble avoir été le manque d’investissement des Länder, la société des hôpitaux évaluait le manque d’investissement à 50 milliards d’euros.

En 1984 2,6% du PIB était consacré à l’investissement dans les Hôpitaux , ce n’était plus que 1,3% en 2004 (derrière la Slovénie, la Pologne, le Portugal).

2/L’emploi et les statuts des personnels

65% de la dépense étant les frais de personnels ; des économies ont été massivement effectuées sur cette dépense : -9% depuis 1990. Ainsi spectaculairement, les Hôpitaux de Berlin ont supprimés 4000 de leurs 17000 emplois en 2001.

D’une façon générale la pression sur les employés est supérieure dans le privé : plus de lits par employés (+30% par médecins). Dans le même temps la durée de séjour s’est abaissé (de 10 jours en 1998 à 8 jours en 2008), intensifiant d’autant le travail. Le manque de personnel est une cause de mécontentement général des patients.

Par ailleurs les salaires ne sont plus fixés par branche mais de façon individuelle, élargissant la fourchette de la grille des salaires. D’une façon générale tous les employés de la santé ont vu leurs salaires baisser en passant dans le privé sauf les médecins.

La résistance est croissante à la privatisation : ainsi un référendum a Hambourg a retardé d’une année la vente des hôpitaux, 77% des votants s’étant exprimés contre la vente.

Des collectifs « Gesundheit ist keine Ware » (la santé n’est pas une marchandise) se sont créés.

3/ Conséquences pour les patients

Outre les manques de personnel, la diminution des séjours, les sorties prématurées sont la cause de dysfonctionnements entrainant des réhospitalisations qui encombrent d’autant plus les urgences qu’elles doivent se faire dans un autre hôpital que l’hôpital du premier séjour (au risque sinon que le deuxième séjour ne soit pas pris en charge).
On assiste à une explosion des transferts d’hopitaux à hopitaux (+50% entre 2001 et 2006 Notfall & Rettungsmedizin 2009, vol. 12, no5, pp. 372-378)

Parallèlement la tarification à l’activité a accru les processus de sélectons des patients à entré des hôpitaux mais également le choix de traitement, les interventions non justifiées (amputation = 11000 euros au lieu de tentative d’angioplastie = 2400 euros etc…).

Par ailleurs comme en témoigne les chiffres de l’OCDE, l’évolution en Allemagne semble avoir été de reverser une part de la charge financière des dépenses de santé sur les ménages, sans qu’au final la dépense globale soit réellement maitrisée.

Docteur Anne Gervais,

praticien hospitalier à l’hôpital Bichat,

membre du bureau du MDHP
http://www.mdhp.fr/?p=314
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Message par Christophe Leroy » ven. oct. 22, 2010 12:34 pm

Un peu plus de légèreté avec cet article....Non d'une pipe!

http://www.rue89.com/2010/10/22/cancers ... ion-172523

« Cancers de la fellation » ? Mots trompeurs, vraie question
Par Sophie Verney-Caillat | Rue89 | 22/10/2010 | 13H14

Il a suffi qu'une simplification journalistique crée le terme de « cancer de la fellation » pour que les médias s'emballent. A creuser l'étude américaine à l'origine de la flambée d'inquiétudes, on voit qu'il est trop tôt pour parler d'une recrudescence de cancers oropharyngés dus à la sexualité orale. En France, en tout cas.

Quand j'ai évoqué le sujet à Rue89, quelqu'un m'a dit : « Si les pipes aussi deviennent dangereuses, alors qu'est-ce qu'il nous reste ? » ; un autre : « Et embrasser avec la langue aussi ça craint ? » Jouisseurs sans entrave versus partisans du safe sex, qui a raison ?

Tout part d'une énième étude américaine concluant que « les cancers de la cavité buccale augmentent nettement depuis une trentaine d'années en raison d'infections de papillomavirus transmis sexuellement lors de rapports bucco-génitaux ». Cette fois, l'étude vient du Center of disease control (CDC), la principale agence de santé publique américaine. Les auteurs écrivent :

« Plusieurs recherches montrent un accroissement de la fréquence des cancers oropharyngés avec une proportion croissante de ces tumeurs résultant d'une infection de papillomavirus humains chez des sujets devenus sexuellement actifs très jeunes et ayant eu de multiples partenaires. »

Plus de fellations et plus de cunnilingus donneraient plus de cancers de la cavité buccale, transmis par le virus HPV lors de rapports sexuels oraux.

Le papillomavirus humain (HPV) est un virus aux multiples variantes, et qui ne débouche que rarement sur une tumeur. Le dépistage par frottis et le vaccin ont fait diminuer le nombre de cancers du col de l'utérus qui en résulte, mais celui-ci fait encore 1 000 morts par an en France.
« Ne pas affaiblir le message sur le sida »

« Le sujet est à la mode », remarquent les spécialistes de ces cancers. L'Institut national du cancer annonce d'ailleurs le lancement en novembre d'un programme de recherche sur les cancers des « VADS » (voies aréodigestives supérieures), le premier du genre.

A l'Institut national de veille sanitaire (INVS), on constate certes une hausse des cancers de la gorge chez les femmes, mais :

« Elle est quatre fois moins importante que chez les hommes, et pourrait s'expliquer simplement par la consommation accrue de tabac. Aucune étude ne montre le lien avec la sexualité orale. »

Et aucune étude n'a été conduite, non plus, pour le savoir…
Les Etats-Unis et la Scandinavie en avance sur la recherche

Cela fait déjà près d'une dizaine d'années que des études américaines signalent le lien entre sexualité orale et certains cancers. En 2007, une étude parue dans le New England Journal of Medicine concluait ainsi :

« L'infection au papillomavirus est fortement associée aux cancers oropharyngés, que les gens cumulent ou pas le risque associé d'alcool ou de tabac. »

Selon Jean-Louis Lefebvre, chef du département de cancérologie cervico-faciale au CHU de Lille, des enquêtes américaines montrent que les cancers de la gorge et des amygdales (en hausse ces trente dernières années alors que ceux des lèvres, de la bouche et du larynx régressent) sont liés à 60% au HPV 16 et 18 :

« Les Etats-Unis et la Scandinavie sont en avance sur la surveillance grâce aux banques de tumeurs. Leurs études sur des cas témoins montrent que parmi les gens contractant ce virus, on trouvait des patients qui :

* fument et boivent moins que la moyenne ;
* ont davantage de partenaires sexuels que la moyenne ;
* ont plus de contacts bucco-génitaux. »

Jean-Louis Lefebvre précise que :

« En France, les premières études dont on dispose montrent que 25% à 30% des tumeurs des amygdales proviendraient du HPV. L'avantage chez ces patients est qu'ils ont une bonne réponse aux traitements (chimiothérapie, radiothérapie), bien meilleure que les consommateurs de tabac. »

Vacciner les garçons ?

Le cancérologue insiste sur le fait qu'« il ne faut pas affoler bêtement les foules ni affaiblir le message de prévention sur le sida en disant “quelle que soit la sexualité, vous risquez quelque chose” ». Car, ajoute-t-il :

« Si on regarde chez les populations pratiquant le plus la fellation, comme les homosexuels, les prostituées, les séropositifs, on ne trouve pas plus d'infections au papillomavirus que chez les autres. »

Pourtant, il reconnaît que « mécaniquement parlant, oui, il y a un risque de transmission de ce virus HPV 16 et 18 donnant des cancers du col de l'utérus ou de la gorge par la sexualité ». Ce qu'on sait déjà puisque la France rembourse le vaccin contre ce virus pour les jeunes filles, une mesure discutée.

Dès lors, faudrait-il que les autorités sanitaires françaises se préoccupent de protéger aussi les garçons contre ce risque, dont on a constaté dans d'autres pays qu'il augmentait avec le changement des pratiques sexuelles ?

« Les autorités américaines ont jugé que, pour l'instant, le jeu n'en valait pas la chandelle », remarque le cancérologue. Bref, le spécialiste refuse de céder à une mode mais se félicite que les Etats-Unis ouvrent le débat, qui demande à être étayé par des données fiables.
Banalisation de la sexualité orale en France

Ces pratiques « non pénétratives » représentent l'une des tendances de fond de la sexualité au cours de ces quinze dernières années, selon la troisième grande enquête nationale française : « Contexte de la sexualité en France » (CSF). Après l'enquête de 1970 et celle de 1992, l'étude CSF 2006 menée par Nathalie Bajos (Inserm) et Michel Bozon (Ined) a analysé les pratiques sexuelles de 12 000 Français âgés de 18 à 69 ans.

Elle confirme la diffusion de la sexualité orale pratiquée régulièrement par deux femmes sur trois et autant d'hommes :

* 70% des hommes et des femmes de 25-49 ans pratiquent régulièrement une sexualité orale ;
* la fellation est pratiquée par 38% des femmes de 18-19 ans et 53% des femmes de 20-24 ans ;
* le cunnilingus est pratiqué régulièrement par 46% des hommes de 18-19 ans et 59% des hommes de 20-24 ans.
* 32% des femmes et 36% des hommes -et pas seulement les plus jeunes- ont parfois (dont certains « souvent ») des rapports sexuels sans pénétration et cela en dehors de pannes sexuelles.

Pratiques sexuelles différentes chez les jeunes américains

En France, la sexualité orale (active et passive) n'a été « expérimentée que par 5% des femmes et 10% des hommes qui n'ont pas eu leur premier rapport sexuel ». Des chiffres très éloignés de l'étude américaine de Wendy Chamber (Journal of sex research, 2007), relevée par un article du Larousse, qui montrait que parmi les étudiantes de 19 ans encore vierges, 40% avaient déjà pratiqué la fellation et 42% reçu un cunnilingus.

En France, on voit que la pratique augmente avec l'avancée dans l'âge adulte. « Fellation et cunnilingus sont devenus une composante très ordinaire du répertoire sexuel des individus et des couples », souligne l'enquête CSF. Tôt ou tard, les enquêtes épidémiologiques se pencheront sur la question d'un éventuel lien avec certains cancers.
:oops:
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Message par Arnaud BASSEZ » ven. oct. 22, 2010 4:17 pm

Il doit y avoir du vrai dans tout ça.
Sucer n'est pas se tromper !! oui bon je sais...
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